Elias avait eu beaucoup de mal avec le faite que son père soit de nouveau en ville, il avait espéré ne pas devoir le croiser pendant le laps de temps où il serait en ville seulement ça s'avérait plus difficile que prévu. il avait eu un coup de fil de son père mais pas seulement car en réalité son petit frère était venu chez lui pour être sûr qu'il ne manque pas le rendez-vous. Elias avait déjà passer une partie de la journée à s'amuser avec une jolie rousse et vers les 16h il l'avait mise à la porte, il se sentait complètement déboussolé comme à chaque fois que son père montrait le bout de son nez. Elias avait bu plus que de raison mais il n'arrivait pas à se contrôler comme ci il se sentait obligé de toujours tout foutre en l'air heureusement Adam était arrivé et avait réussit à le raisonner.

Le jeune flic avait pensé annuler après tout il aurait pu travailler du moins faire en sorte mais il n'avait pas voulu faire ça à ses frères et puis après quelques verres la soirée s'annonçait plutôt passionnante. Elias se demandait bien ce que son père pouvait bien leur vouloir, il n'était pas sûr de pouvoir tenir toute une soirée mais il avait promis à Adam de faire un effort. Titubant jusqu'à sa voiture, Elias lança ses clés à Adam pour qu'il prenne le volant avant qu'il se dirige vers la maison familiale enfin si on pouvait l'appeler ainsi car pour Elias elle n'avait jamais eu une telle signification.

" Je te laisse le volant pour ce soir, c'est plus prudent, ça ferait tâche que je nous envois dans le décor alors que le géniteur attend bien sagement à la maison " Elias eu un rire dément surement dû à l'alcool puis monta dans la voiture et attendit que Adam mettre le contact direction le repas familiale. Une fois arrivé Elias descendit de la voiture et manqua de se vautrer avant de se redresser et de faire une moue fautive en regardant son petit frère. Il était peut être pitoyable surement qu'il voulait faire une concours avec son père, Elias lui en voulait tellement qu'il n'arrivait pas à se contrôler ce qui était tout de même bizarre car y avait que lui qui pouvait avoir autant d'influence sur Elias. Il regarda Adam avant de passer un bras autour de son cou, il ouvrit la porte puis la poussa avec force " Nous voilà, on est rentré à la maison " cria t'il avant de lâcher son petit frère, il était en colère mais ne savait pas comment faire pour calmer cette fureur qui menaçait d'éclater.

Comme il l’avait prévu, Adam avait passé une bonne partie de son après midi à retaper un coin du toit de la grand-mère d’Hunter en compagnie de celui-ci. Naturellement, le travail d’une demi-heure avait fini en deux heures, vu les conneries que les deux garçons faisaient sur le toit de cette charmante maison. Bon, c’est vrai ils avaient faillit tout les deux se retrouver par terre, mais heureusement qu’ils avaient atterrit sur leur popotin en restant bien sur le toit. Et après en avoir bien rit pendant un moment, ils s’étaient dépêché de faire leur travail et d’aller engouffrer les bons cookies que la grand-mère avait fait et dont l’odeur leur avait déjà mit l’eau dans la bouche pendant un bon moment déjà.

Vers les 19h30, Hunter le déposa devant chez son frère, le laissant repartir pour aller voir comment allait Elias. Il savait bien que leur rendez-vous à la maison était que dans une demi-heure, mais il voulait venir voir son frère et être sûr que ce dernier pensait bien à venir. Pour Camy, il ne s’inquiétait pas vraiment, mais Elias, c’était mieux d’être sûr. Car Adam, c’était peut être égoïste, mais il voulait vraiment savoir ce que le Colonel avait à leur dire.

Donc entrant chez son frère, le fait que celui-ci ait déjà entamé quelques bouteilles, ne l’étonnait pas vraiment. Il rangea un peu l’endroit, jetant les bouteilles vides et appela son frère pour qu’ils se mettent en route. Une fois à l’extérieure, il attrapa les clefs que lui lança Elias et acquiesça de la tête. « Vaut mieux oui » Et même si la maison était pas si loin et qu’ils auraient pu aller à pied, c’était mieux d’y aller en voiture et il pourrait éviter qu’Elias se barre en milieu de chemin.

Arrivant chez lui, le garçon se gara et coupa le moteur. Il sortit de la voiture, attendant que son frère ait fermé la portière pour la verrouiller puis il s’approcha de son frère pour l’aider à aller jusqu’à chez eux. Il n’aimait pas du tout le voir ainsi. Quand c’était d’être ivre pour la rigolade, il ne disait pas non, mais là… " Nous voilà, on est rentré à la maison " Adam le lâcha et le poussa gentiment vers le salon. « Va t’assoir, je vais te chercher un verre d’eau » Et un truc contre le mal de tête, ça éviteras que son frère se retrouve avec une migraine et fasse des conneries dans le restaurant. Il alla vers la cuisine, fronça les sourcils en voyant les trucs à manger qu’il y avait. Il se prit un verre et tourna la tête en voyant le Colonel venir. « C’est quoi tout ça ? On sort plus ? », demanda-t-il en remplissant le verre d’eau. Il le déposa sur le plan de travail, prenant un panier dans une étagère où il rangeait divers médicament pour en prendre un.

Je vivais dans un détachement perpétuel de tout, et c'était comme cela que je parvenais à survivre malgré les épreuves qui traversaient mon existence, malgré l'abandon de mes parents, malgré la mort de Keilleigh. J'avalais tout au plus profond de moi, je pensais que mes frères avaient besoin de moi et je continuais. Je laissais mes émotions s'exprimaient au travers de ma musique, je m'y perdais pendant de longues heures, et je ne faisais surface de nouveau que quand il était temps pour moi. J'avais ce côté froid et détaché qui pouvait me faire paraître hautain ou renfermé mais ce n'était rien de plus qu'une carapace, forgé avec détermination. Malgré les apparences fragiles, j'étais bien plus fort que je ne laissais paraître.

C'était pour cela que j'avais pu accepté l'invitation du Colonel à dîner, sans broncher, ou sans me montrer réticent. Je n'avais pas particulièrement envie, ni besoin de savoir ce qu'il avait à nous dire. Je ne lui en voulais pas comme Elias, ou même Adam. Je m'étais juste simplement détaché de lui, je ne lui en faisais pas voir de toutes les couleurs parce que j'avais probablement cessé d'espérer quoi que ce soit de sa part. Je fumais une dernière cigarette avant de quitter mon loft, pour me rendre à pied jusqu'à la demeure familiale que j'avais quitté quelques années auparavant.

Je savais que la soirée risquait d'être tendu, mais je savais que je remplirais ma rôle à merveille, je serais là pour calmer les ardeurs de mon jumeau, pour protéger mon cadet si il le fallait. Je passais une main sur mes yeux, alors que j'étais à présent entouré par le vent légèrement froid de ce début de soirée. J'étais un peu fatigué, j'avais encore passé une nuit blanche, et je me rendais compte que j'avais encore oublié de me nourrir. Je me rattraperais au restaurant, et avoir la bouche pleine m'éviterait de dire des mots que je n'avais pas envie de prononcer particulièrement.

J'arrivais bientôt devant la porte, et en lieu et place de frapper, je m'installais sur les quelques marches, pour allumer une cigarette. J'étais déjà en retard, ce n'était pas cinq minutes de plus qui me tuerait. Tirant silencieusement, je prenais le temps de réfléchir un peu avant de me décider à me lever, écrasant le mégot sous le talon de ma chaussure. Je ne pris pas la peine de frapper avant d'entrer, je n'habitais plus ici mais ce n'était pas comme ci, ce n'était pas ma maison de la même manière. C'était celle de mes frères et moi, en tous les cas. " Je suis arrivé " J'annonçais cela d'un ton neutre, avant de retirer ma veste, prenant mon paquet de cigarette dans ma poche, je fumais beaucoup trop mais je ne pouvais pas m'arrêter si facilement. Je me dirigeais vers le salon, avant de me stopper à hauteur de la cuisine en surprenant la question de mon cadet. J'arquais un sourcil interrogateur, en attendant la réponse du colonel. Je ne savais pas vraiment si j'étais d'humeur à prétendre jouer à la famille unie et parfaite, mais je le ferais parce que c'était les règles du jeu. Je n'avais cependant pas besoin de sourire ou parler pour autant.

Elias allait très bien bon d'accord il était légèrement alcoolisé, mais ça ne voulait pas dire qu'il avait à peu près les idées claires. Il était assis dans le sofa une cigarette aux lèvres, alors qu'il attendait que son frangin revienne. Elias se demandait si Camden avait réussit à esquiver la soirée, si c'était le cas il avait vraiment de la chance car Elias n'avait qu'une idée en tête c'est de partir de là et d'aller faire un tour en ville histoire de se retrouver en charmante compagnie. Il fit une moue avant de tirer de nouveau une latte sur le petit cylindre, il se demandait combien de temps aller durer cette petite comédie, même si quelque part Elias se demandait ce que leur géniteur avait bien encore inventé pour les faire venir ainsi. Le jeune flic laissa sa tête retomber sur le dossier du canapé avant de laisser un soupir franchir ses lèvres. Il fit un léger sourire cependant en entendant la porte d'entrée s'ouvrir à nouveau " Et de trois " dit il avec un léger sourire en coin sur les lèvres. Il écrasa son mégot de cigarette dans le cendrier qui se trouvait sur la table basse puis leva les yeux vers son géniteur qui faisait son entrée.

C'était tout de même fou, il sentait la rancœur et l'amertume l'envahir alors que son père était présent dans la même pièce que lui depuis à peine 5 secondes. Elias préféra détourner le regard puis attrapa une bière qui se trouvait sur la table basse avant de finir par se lever et de faire un signe de tête vers son jumeau qu'il n'avait pas encore croisé. Elias avait toujours était le plus nerveux de la famille, même si il arrivait tout de même à se contrôler enfin quand il le voulait vraiment. Il se dirigea vers la porte fenêtre du salon puis s'y adossa, laissant son regard se poser sur Adam. Il avait l'impression qu'il attendait beaucoup de cette réunion cependant Elias n'était pas sûr qu'il ai vraiment ce qu'il désirait. Au moins, la génitrice n'était pas présente ce qui pour Elias était un bon point. Il releva son regard vers son père avec un air parfaitement détaché de tout ce qui pouvait se passer ce soir, surement que l'alcool l'aidait à garder son calme du moins pour le moment.

" Certains n'ont pas vraiment eu le choix " Elias avait au départ prévu de ne pas poser les pieds dans cette maison de la soirée, mais Adam avait su le convaincre et puis quelque part Elias ne pouvait rien refuser à son petit frangin. Il regarda le verre que son frangin lui avait ramené avant de lui montrer sa bouteille de bière, il lui fit un clin d'œil pour le remercier mais pour le moment il avait encore les idées en place alors autant en profiter.

Il retourna près de la table puis écrasa son mégot de cigarette avant de finir par se poser sur l'accoudoir du fauteuil ou Adam s'était installé. Avec un peu de chance, la soirée ne s'éterniserait pas et il pourrait encore profiter de sa nuit avant de repartir au boulot le lendemain. Elias avait bien besoin de prendre des vacances seulement quand ça lui arrivait il était encore plus crevé que si il passait ses journées à bosser. Le jeune flic croisa ses bras sur son torse avant de poser son regard sur Camden, il avait l'air crevé en même temps il savait qu'il ne dormait pas énormément et puis il bossait dure pour pouvoir réussir malgré le faite qu'Elias savait que son frère avait beaucoup de talent. Il passa une main sur sa nuque puis fit une moue avant de prendre une gorgée de sa bière, Il n'était pas su d'être en mesure de veiller sur ses frères portant il faisait au mieux malgré qu'apparemment il ne faisait pas le maximum et surement que son père au final s'en était aperçu.

Adam tourna la tête vers l’autre bout de la pièce quand il entendit la porte s’ouvrir et la voix de Camden annoncer sa présence. Il prit le médicament en main, l’entendant par la suite venir dans cette même pièce. Il saisit le verre d’eau, tout en se retournant vers le Colonel. Même si la réponse semblait claire, il aimerait bien savoir pourquoi tout à coup ils restaient là. « Non. J’ai pensé que le restaurant serait peut-être pas le meilleur lieu si nous voulions parler. »…. « Ah oui, c’est vrai que maintenant y a plus rien qui nous empêche de nous entretuer, sympa » Adam eut un léger rictus et haussa des épaules. C’est vrai que ça fait plus familiale, mais certainement de trop, trop vite. Dans un restaurant au moins ils se seraient tenus à carreaux si la colère devrait grandir. Pourquoi, il en savait rien, mais fallait être paré pour tout.

Le garçon quitta la cuisine, sans perdre plus de temps quand son père lui fit signe vers le salon. Il regarda son père prendre les devant, saluant au passage les deux jumeaux. C’en était pathétiques, les tournures que ça prenait. Ils allaient faire comme si tout allait bien ? Mouais certainement. « Je suis content que vous soyez venu, vraiment. » son regard resta posé sur le Colonel qui s’était rapproché de l’aîné, tout en s’approchant encore d’Elias pour lui apporter le verre d’eau. " Certains n'ont pas vraiment eu le choix " Bien sûr. Adam sourit, malgré lui, et voyant que son frangin n’en voulait pas encore de médicament, le garçon alla s’assoir, déposant ce qu’il avait en main sur la table basse en face de lui. Il prit le cendrier et le rapprocha de lui. Plongeant sa main dans sa poche, il sortit son paquet de cigarette, en ressortant une avec le briquet. Rangeant le paquet à sa place, et coinçant la cigarette entre ses lèvres, il alluma le feu pour venir brûler le bout du tube de nicotine.

Il mit le briquet dans sa poche, prenant la cigarette entre ses doigts pour souffler un bon coup. Adam leva son pied et la posa sur le bord du fauteuil, levant la tête vers Elias qui vint s’assoir à côté de lui sur l’accoudoir. Le garçon détourna le regard, passant sur Camden puis sur le Colonel et finir par hausser des épaules. « T’as demandé à ce qu’on soit là, alors on est là. On peut savoir pourquoi maintenant ? » Oh oui, Adam pouvait être patient, mais il était surtout curieux et là, il voulait toujours savoir ce que le Colonel avait à leur dire. Enfin pas dit que celui-ci veuille mettre ce sujet déjà sur le tapis, mais au moins il avait déjà lancé la conversation dessus. « Comme ça on peut éviter de faire semblant trop longtemps. Rentrer dans le théâtre, c’est pas ma vocation », lâcha-t-il en portant la cigarette à ses lèvres à nouveau. Il s’en voulu. Pourquoi était-il méchant du coup ? Franchement, il se sentait minable. Mais la présence de ses frères, le réconfortaient et il savait que le Colonel ne pouvait rien lui faire. Juste pour ça, qu’il avait lâché cette connerie.

Adam expira la fumée et hocha de la tête. Putain, fallait qu’il se calme. Il se leva du fauteuil, se dirigeant vers le couloir. « Je reviens » Il monta les marches avec hâte pour s’enfermer dans sa chambre. Il détestait quand il faisait ça. Pourtant parfois ces commentaires sortaient tout simplement. Adam était pas du genre à passer par quatre chemins et disait toujours ce qu’il avait à dire. Il lâcha la poignée de la porte et s’approcha de son lit, allant caresser Figaro qui s’étirait pour venir le voir.

Non en fait, il en voulait à leur père. Parce que ce truc l’avait tenu éveillé toute la nuit. Le Colonel était juste venu pour leur dire un truc. Si c’était que ça, il aurait pu le faire par une carte postale, ça aurait été plus vite… Combien de fois il avait attendu le moment que leur père vienne juste parce qu’il avait envie de les voir et pas parce que c’était leur anniversaire ou qu’il avait une ou deux semaines de libre avant de repartir. « C’était trop demander… »

J'avais assisté à la scène avec une nonchalance relatif, un calme qui ne me demandait pas grand chose d'autre que de focaliser mon esprit sur d'autre chose, sur la façon dont Elias contenait visiblement sa colère, sur la détresse et l'impuissance d'Adam devant la scène. Et sur le malaise visible du Colonel. Je n'avais pas bronché, je laissais le soin à mes frères de s'exprimer, ce n'était pas comme ci j'avais pour habitude de m'épancher, je me contentais juste d'être un observateur silencieux de la maladresse d'un homme qui pensait pouvoir reprendre son rôle de père alors qu'il l'avait déserté depuis trop longtemps. Je me contentais juste d'être légèrement en retrait, ayant mis la main sur mon paquet de cigarette, et en allumant une nouvelle, histoire de m'occuper. J'attendais, expectif la réaction du Colonel à la question direct de mon cadet, après tout il n'avait pas tort, mais je n'aimais pas la détresse invisible qui émanait de ses propos. Et puis franchement, je m'en fichais un peu de ce qu'il avait à nous annoncé.

Je fronçais cependant les sourcils en voyant Adam se levait et sortir de la pièce, j'échangeais un regard avec mon jumeau, avant de prendre finalement la parole " Je m'en occupe " Et ces mots étaient destinés à Elias, c'était à peine si je prêtais attention au Colonel. J'agissais comme ci, il n'était pas dans la pièce. Non, je n'étais pas du genre à crier, à hurler toutes les véhémences que je pouvais ressentir. J'avais parlé d'un ton calme même si résolu. Je doutais que laisser Elias et le Colonel, seuls soient une idée productive mais je ne pouvais m'empêcher de m'inquièter pour mon plus jeune frère. Le besoin viscérale de le protéger était instinctif. Je suivais donc ses traces, pour aller jusqu'à sa chambre, je frappais légèrement sur le bois de la porte, avant de passer ma tête dans l'encadrement.

" M'abandonner en plein champ de mine, t'es dur avec ton grand frère " J'avais un léger sourire en coin, sans malice mais juste décontracté. Je me permettais de franchir le seuil de sa porte, pour aller m'asseoir sur son lit. En même temps, j'étais tout à fait capable de gérer les tempéraments volcaniques de mon jumeau et mon père, je n'avais pas vraiment peur de me retrouver seul avec eux comme je le sous entendais avec ma plaisanterie. J'avais juste besoin de savoir que mon petit frère avait juste besoin de souffler quelques secondes, et que le malaise ne soit pas plus profond. Je résistais à l'impulsion de lui ébouriffer les cheveux comme à un gamin, je sentais que le moment était propice pour que je le considères en adulte, et plus comme le bébé de la famille. Je croisais les jambes, au niveau de mes chevilles, laissant mes bras en arrière pour m'appuyer dessus. Je levais le regard pour fixer le plafond, sans vraiment aucune intention. Je savais que si on ne retournait pas en bas au plus vite ... " Tu sais, si on les laisse seuls trop longtemps, ils vont s'entretuer. Mais si tu as besoin de quelques minutes, ne t'en fais pas, je m'arrangerais pour limiter les dégâts " Je finis par me relever, et regarder mon petit frère " Ne t'en fais pas, microbe. Eli et moi, on reste à tes côtés "

Je m'avançais vers la porte, en profitant pour jeter un coup d'oeil à la chambre d'Adam. Elle ressemblait probablement à toutes les chambres d'adolescents de ce monde, mais je regrettais par moment de ne pas savoir ce qu'il faisait, livré à lui même dans cette maison. Je me rappellais notre conversation, le pressentiment d'avoir ressenti une solitude pesante dans les mots de mon cadet. Peut être qu'il était temps pour moi de laisser mon rôle d'observateur silencieux, et de dire au Colonel, d'arrêter de donner de faux espoirs à mon petit frère. Lui faisant qu'espérer que chaque fois qu'il revenait, c'était pour de bon, cette fois ci.

Je jettais un dernier coup d'oeil à mon petit frère, lui adressant un sourire encourageant et un clin d'oeil complice, avant de sortir de la chambre, passant une main sur ma nuque, et étouffant un baillement. Je n'étais décidément pas au meilleur de ma forme, pour subir un drame familial. Et comme Adam l'avait si bien dit, le théâtre n'était pas ma vocation. Je m'appuyais contre le mur quelques instants, avant de prendre mon courage à deux mains, pour rejoindre les deux autres protagonistes de la tragédie grecque qui semblait se mettre en place.

La réponse d’Adam fut plus dure qu’il ne l’aurait imaginé, il pensait qu’au moins lui comprendrait un peu son geste vu la conversation qu’il avait eu la veille, mais apparemment ce n’était pas le cas ! Jack fut blessé par cette réaction, mais ne le montra point.

« Si les choses doivent être dites, elles l’auraient été qu’on soit au restaurant ou ici ! »

Sans un mot de plus et d’un pas raide Jack se déplaça jusqu’au salon ou se trouvait les deux autres. Le malaise de Jack pouvait surement être visible, même s’il s’efforçait de rester nonchalant, malgré toute la tension qui l’habitait. Pour être honnête avec lui, il ne savait pas quoi dire, il aurait bien lancé une plaisanterie quelconque, mais cela aurait tout aussi bien pu déclencher une crise de colère de chacun d’eux ! Oui, chacun de ses enfants semblaient prêt à exploser d’un moment à l’autre, chacun à leur manière et Jack voulait éviter cela, mais le pouvait-il ? Ne serait-il pas mieux de tout mettre à plat quitte à ce hurler dessus une bonne fois pour toute et repartir sur d’autres bases, des basses moins pourris ! Peut-être ! Cependant, Jack ne savait pas s’y aurait la patience et surtout le caractère pour laisser ses enfants lui hurler dessus, le blessé en disant la vérité sans répliquer ! Oh, il se connaissait, il était tout à fait capable de devenir aussi mauvais qu’eux en paroles pour se défendre et quand il se sentait attaqué, il fallait qu’il réplique et fasse mal à son tour, même sans le vouloir et cela ne devait pas arrivé ! Il voulait reconstruire quelque chose qui était surement foutu, mais il essaierait tant pis pour le temps que cela prendrait, il avait tout son temps de toute manière maintenant qu’il avait prit sa retraite ! Son projet consistait juste à regret des liens « familiaux » avec ses enfants ! C’était à Jack d’ouvrir la conversation, alors il le fit : « Je suis content que vous soyez venu, vraiment. » La réponse d’Elias ne se fit pas attendre ! " Certains n'ont pas vraiment eu le choix" Comment ça pas le choix ? Une grimace passa furtivement sur le visage de Jack, son regard se porta sur Elias qui s’était éloigné de lui ! Son regard le suivit jusqu’à ce qu’il s’assoit sur l’accoudoir du fauteuil de son frère ! Frère qui venait d’allumer une cigarette, un réplique moralisatrice apparut dans son esprit, mais il se retint de parler de cela maintenant. Ils auraient une discussion, plus tard quand la tension serait retombé. Par contre, Adam semblait plus hargneux que hier soir, comme si le fait d’être en « meute » l’encourageait à envoyer son venin et sa rancœur qui ressentait pour lui. Théâtre ! Alors, c’est cela qu’il pensait, qu’il jouait avec eux ! La situation était vraiment, vraiment pire que ce qu’il croyait ! Avait-il était si bête de croire qu’il pouvait tout arrangé en peu de temps, l’ancien militaire commençait à voir que le chemin serait dur et très long.

Cependant, il ne put retenir une réplique sèche et agacé de voir une tel colère après lui, même s’il reconnaissait ses torts.

« Je n’ai pas demandé ou exigé que vous soyez là ! Je vous ai invité ! » S’il ne voulait pas être là, il avait qu’à partir, voulut-il continué, mais il s’arrêta. A coup sûr, ils partiraient et ça il ne le voulait pas ! Sa colère était maintenant dirigeait vers Adam qui sortit du salon a toute vitesse, il ne comprenait pas ce changement radical, Camden, lui décida de le rejoindre surement pour s’occuper de lui ! Peut-être réussirait-il à le convaincre de redescendre et enfin il dirait ce qu’il avait à dire et il pourrait partir ! Tant pis pour le diner familial, ce n’était pas une bonne idée et il n’avait plus faim, non tout ce qui voulait c’était boire ! Il attrapa une bière, la déboucha et en but une bonne moitié d’un seul trait ! Son regard se reporta sur Elias qui semblait bouillir de l’interieur. Soupirant, Jack lâcha peut-être la phrase de trop qui allait faire tout dégénéré et aggravé plus qu'arranger les choses!

« Dit ce que tu as a me dire Elias, je vois bien que tu bouillonnes de colère envers moi, alors vas-y lance l’attaque, au moins se sera fait et tu n’auras plus à faire semblant puisqu’apparemment c’est ce que vous faites tous ! Mettons cartes sur table, c’est le moment. »

Elias fut surpris d'entendre Adam s'emporter aussi facilement, c'était normalement lui l'impulsif de la famille même si son petite frère avait prit avec l'âge un peu de son caractère apparemment. Elias suivit Adam du regard quand celui-ci préféra partir du salon, il leva un sourcil avant de reposer son regard sur Camden. Il hocha légèrement la tête quand il le suivit, il n'arrivait pas à comprendre comment ils avaient pu en arriver là, enfin si il le savait et c'est surement pour ça qu'il éprouvait autant de rancœur envers son géniteur et il ne parlait même pas de sa génitrice. Elias alluma une énième cigarette avant de voir ce type qu'il connaissait à peine en réalité, se prendre une bière au moins il avait un point commun ils avaient tous les deux une sacrée descente. Le jeune flic se redressa pour se lever avant de se dire qu'il ferait mieux de se casser pour finir sa soirée dans un des bars en ville. Il se fit craquer la nuque avant que son père ne s'adresse à lui, Elias reposa son regard sur son père alors que sa mâchoire venait de se contracter surement dû au nerfs. Il avait pourtant décidé de faire un effort mais en même temps si son père lui tendait la perche alors comment y résister. Il fit un sourire en coin avant de tirer lentement sur sa cigarette.

" Parce que tu n'as une putain d'idée de ce qui se passe ici... " Elias essayait de rester calme pour le moment même si le ton de sa voix se faisait amère et c'était pas pour arranger les choses qu'il est légèrement bu avant de venir. " Qu'est ce que tu fou là, on s'était fait à l'idée de vivre que tout les trois on a pas besoin de voir ta tronche dans les parages et encore moins celle de ta poufiasse " Bien sûr qu'il parlait d'Elisa mais en même temps Elias haïssait cette femme alors il n'allait pas être tendre avec elle. Le ton d'Elias se faisait plus menaçant, il n'en avait rien à faire après tout il lui demandait son avis et bien il lui donnait. Il ne voulait pas aller trop loin car il savait que pour Adam s'était important que son père soit là mais pour lui s'était complètement différent. " Tu es vraiment... Tu croyais sincèrement qu'on se tomberait dans les bras ? Qu'on arriverait à rattraper autant de temps en l'espace d'un putain de diner de famille alors que cette famille n'a jamais vraiment existé ? " Elias se tenait droit comme un I devant son père mais il voulait qu'il réponde qu'il arrête de faire semblant, il n'avait qu'une envie c'était qu'il fasse quelque chose et qu'il ne reste pas assis là à la regarder. Elias serra ses poings avant de secouer la tête avec dédain.

" On a jamais été assez bien pour vous, même si on faisait notre maximum y avait toujours quelque chose qui faisait que dans ton regard, je me sentais minable " Elias ne s'était pas aperçu qu'il ne parlait plus de ses frères et lui mais juste de lui. Elias passa une main rageuse sur sa nuque, il ne voulait pourtant pas s'énerver et pourtant c'était un peu trop tard pour ça. " Tout ce que je veux c'est qu'Adam ne se fasse pas de faux espoir sur toi, alors arrête de tourner autour du pot et dit ce que tu as à dire comme ça après tu pourras te barrer et nous on reprendra le cours de nos vies " Elias n'avait jamais eu autant envie que de mette son poing dans la figure d'un type mais ça serait surement aller trop loin. Il attrapa une bière puis en bu quelques gorgées avant de sortir une nouvelle cigarette, il en avait plus que marre et voulait que ses frangins redescendent pour qu'il puisse se tirer au plus vite de cette maison car il avait l'impression d'étouffer.

Il avait craqué ! Oui, lui le militaire éduqué à contrôler tous ses faits et gestes venait de craquer et il s'en voulait déjà. Et pourtant d'une certaine manière c'était le seul moyen de mettre tout à plat. Il en avait assez de tout cela. De ne pas pouvoir entrer en souriant dans une pièce juste parce qu'il était content d'avoir ses fils avec lui, de ne pas pouvoir les toucher, de ne pas pouvoir parler normalement sans avoir peur de dire le mot de trop et de les plonger dans une dispute. Cette tension lui avait fait perdre son sang froid et il ne l'avait toujours pas retrouvé malgré son apparence nonchalante, là installé dans son fauteuil fessant face à un Elias qui semblait sur le point d'exploser de fureur. " Parce que tu n'as une putain d'idée de ce qui se passe ici... " Oh si, il en avait une idée ! Bien sûr qu'il était conscient que son fils lui en voulait pour ses absences, bien sûr qu'il se savait en tort et qu'il méritait sa colère, mais il pensait tout de même lui avoir montré malgré toutes ses années à quel point il l'aimait et il tenait à lui. Certes, il n'avait pas été là pour les anniversaires ou pour les Noëls, mais il avait toujours fait un geste pour montrer qu'il était présent avec lui par la pensée et Dieu seul sait à quel point il pensait à lui ou à ses frères. Les traits de Jack se durcirent un peu plus, se préparant à en prendre plein la figure ! Il essaya de ne pas bouger dans son fauteuil, de rester stoïque pour ne pas montrer à Elias son agitation et sa crainte de ce qui allait arriver ! " Qu'est-ce que tu fou là, on s'était fait à l'idée de vivre que tout les trois on a pas besoin de voir ta tronche dans les parages et encore moins celle de ta poufiasse " Malgré toute sa bonne volonté, Jack se leva d'un seul mouvement de son siège pour faire face à Elias qui venait d'insulter sa mère ! Jack aurait du répliqué, aurait du l'arrêter maintenant et ce n'était pas l'envie qui lui manquait ! Parler de sa mère comme cela était inacceptable, il pouvait lui en vouloir, mais pas la traiter de cette manière et Jack aurait vraiment dû défendre sa femme, mais il ne le fit pas ! Il voyait qu'Elias n'avait pas fini et il comptait bien le laisser finir de déverser son poison avant de répondre. D'une certaine manière, c'était complètement fou de l'avouer, mais oui Jack avait espéré des retrouvailles moins froides, plus chaleureuses. Oh non, il n'était pas si bête pour imaginer des embrassades, non, mais il avait espéré une discussion autour de leurs vies actuelles à tous les trois pour renouer doucement le contact et peut-être ensuite recréer des liens père/fils ! Cette belle illusion venait de prendre fin après avoir entendu les mots d'Elias. Les yeux de Jack se fermèrent quelques secondes, mais s'ouvrirent avec stupéfaction devant les âneries qu'était en train de dire son fils. " On a jamais été assez bien pour vous, même si on faisait notre maximum y avait toujours quelque chose qui faisait que dans ton regard, je me sentais minable " C'était du grand n'importe quoi ! Une idiotie tellement énorme que Jack aurait éclaté de rire si son fils ne croyait pas chaque mot qu'il venait de dire ! Comment pouvait-il croire cela ? Il avait toujours été fier d'avoir ses garçons et de voir que chacun à leur manière, ils s'en étaient sortis dans la vie à leur manière, même si Adam était encore trop jeune pour être entré dans la vie active. Le reste des reproches d'Elias passa d'une oreille à une autre, non il était resté coincer sur cette phrase " Je me sentais minable". La triste et les remords balayèrent son visage, mais il réussit tant bien que mal à reprendre contenance. Elias avait mis carte sur table et avait été plus honnête qu'il ne l'aurait jamais cru. Sans vraiment l'avoir voulu et préméditer son geste, Jack fit un pas vers Elias, son bras se leva, mais retomba aussi vite avant de l'avoir touché !

" Bien, je te l'ai demandé et je crois que je mérite une bonne partie de ce que tu viens de me jeter à la figure, mais non de dieu comment peux-tu seulement croire la stupidité de ce que tu viens de dire ! Comment peux-tu croire que je n'ai jamais été fier de toi ou d'un de tes frères ? Jamais tu n'as pu lire de la déception dans mon regard, ça, tu l'as imaginé. Oh certes, vous n'êtes pas les enfants parfaits et je ne suis pas un père parfait, tu me l'as fait remarquer, mais jamais vous ne m’avez déçu comme tu crois le penser. Tu veux que je te cite des choses ou même des moments ou vous m'avez rendu fier de vous avoir comme fils. J'ai été fier que tout comme moi, toi et Adam aimiez le sport. Fier de vous voir sauter en parachute, même si j'avais un peu bleu et que j'ai toujours qu'il vous arrive quelques choses, mais j'ai toujours étaient fiers de votre courage sur ce point ! Je suis fier de la musique que fait Camden, j'aurais été incapable de sortir seulement un son d'un instrument et lui fait des merveilles. À ta sortie de l'école de police encore une fois tu m'as rendu fier, je n'arrive pas à croire que tu puisses penser cela."

Jack pivota sur lui-même pour s'éloigner d'Elias. Sa voix avait dérapé sur la fin et ses yeux avaient pris teinte brillante qui ne lui allait pas ! Il prit une profonde inspiration.

" Mais c'est tu ce qui me rend le plus fier de vous trois?.... C'est de vous voir aussi souder les uns avec les autres ! Même si c'est contre moi."

La main de Jack passa dans ses cheveux pour finir sur sa nuque, il tournait toujours le dos à Elias et n'avait pas encore envie de le regarder ! Là, oui il était déçu, déçu que son fils est une opinion comme ça de lui. Le silence se prolongea un long moment, Jack ayant besoin de rassembler ses pensées et de faire le tri, mais quand il se retourna pour faire face au salon, il y avait une détermination dans son visage.

" Je suis désolé fiston, mais malheureusement il va falloir que tu t'habitues à me croiser et à voir ma tronche souvent. Si je vous avais demandé de venir ici ce soir, c'était tout simplement pour vous dire que j'avais pris ma retraite et que je revenais vivre à San Francisco. C'est peut-être trop tard... mais je compte bien rester pour de bon."

Adam gardait sa cigarette entre ses lèvres pour avoir les mains libres et caresser la petite tête de Figaro. Non mais en plus, il fumait dans sa chambre là… il évitait de le faire au plus. Quoi que vu que parfois il s’allumait un joint ici, voire plus, une cigarette n’allait pas faire plus de mal. Le garçon soupira et tourna la tête quand il entendit la porte de sa chambre s’ouvrir et la tête de Camy par la suite. " M'abandonner en plein champ de mine, t'es dur avec ton grand frère " « Désolé… », murmura-t-il en détournant la tête vers son chat. Il ne voulait pas embêter son frère, juste qu’il s’en voulait quand même de ce qu’il avait dit. Pourquoi il était parfois si con, franchement ? Parfois il se demandait pourquoi il n’avait pas ce contrôle sur soi, comme l’avait son frère aîné.

Il reposa les yeux sur son frère quand celui-ci vint s’installer sur son lit. Adam prit son chat contre lui, comme si ça aurait pu être une peluche, qu’il voulait câliner. Bien sûr, il ne serrait pas fort pour ne pas étouffer son chat et puis si ce serait le cas, alors Figaro se débattrait. Mais il gardait ses bras autour du chat, en posant son menton sur la tête du félin pour le caresser un peu. " Tu sais, si on les laisse seuls trop longtemps, ils vont s'entretuer. Mais si tu as besoin de quelques minutes, ne t'en fais pas, je m'arrangerais pour limiter les dégâts " Oh Adam s’en doutait bien qu’il fallait mieux pas les laisser seul, surtout qu’il entendait déjà la voie d’Elias s’hausser là. A vrai dire il n’aimait pas du tout la situation. C’était une bien mauvaise idée tout ça. Il avait l’impression que tout allait partir à la dérive. " Ne t'en fais pas, microbe. Eli et moi, on reste à tes côtés " « Je sais… » pour le moment. Mais après ils allaient partir et il allait se retrouver tout seul avec le colonel.

Il vit Camden sortir de sa chambre et Adam se leva tout de suite, Figaro toujours dans ses bras. Il passa naturellement une main en dessous pour que son chat soit a l’aise. L’adolescent quitta la chambre à son tour, les voix du salon lui parvenait et il se hâte pour attraper Camden par le bras et l’arrêter avant qu’il ne rentre dans le salon. Pourquoi ? Parce que la conversation ne devait pas être arrêtée maintenant. D’un côté, peut être que Camy n’avait pas l’intention d’y entrer tout de suite non plus, car entendre leur père ainsi dire à haute voix qu’il était fier d’eux, c’était bien une première. Et bien sûr qu’ils étaient tout les trois soudé ! Heureusement sinon les choses seraient bien différentes certainement.

" Je suis désolé fiston, mais malheureusement il va falloir que tu t'habitues à me croiser et à voir ma tronche souvent. Si je vous avais demandé de venir ici ce soir, c'était tout simplement pour vous dire que j'avais pris ma retraite et que je revenais vivre à San Francisco. C'est peut-être trop tard... mais je compte bien rester pour de bon."

Les yeux d’Adam s’agrandirent et il entra dans le salon, le cœur battant rapidement. Il avait bien entendu ? « Comment ça tu reste ? » Pourquoi tout à coup ? Retraite ? « Et pourquoi tu me l’as pas dis hier ? » Non mais il habitait ici lui, il avait droit à savoir ce genre d’information tout de suite ! Adam posa son regard sur Elias et… oh merde ! Il réalisait maintenant tout ce que la présence de son père allait impliquer pour lui. Trop de changement. Trop brusque.

Elias savait que son père allait forcément réagir en l'entendant parler de sa génitrice ainsi, mais en même temps pour le jeune flic il n'avait plus de mère et c'était même pas la peine de lui en parler. Il ne savait pas pourquoi il ressentait une telle colère mais il savait une chose c'est qu'il n'aurait jamais du venir ce soir. Il secoua légèrement la tête avant de se faire craquer la nuque, se demandant pourquoi ses frères lui faisaient un coup pareil, le laisser seul avec leur père alors qu'Elias était une véritable bombe à retardement les trois quart du temps. Elias ne bougea pas d'un poil alors que son père faisait un pas vers lui, il était nerveux et avait le visage fermé seulement il avait parlé alors il pouvait bien laisser son père prendre la parole. Malgré le discours de son père, Elias n'arrivait pas à croire ce qu'il pouvait bien lui dire car si il le croyait alors certaine chose pour lui ne devenait plus du tout cohérente. Le jeune flic attrapa une bière sur la table avant d'en boire bien la moitié, il écoutait ce que son père avait à dire non sans laisser un sourire amère se dessiner sur ses lèvres. Surement que tout gamin aurait été content d'entendre ça de la bouche de son père seulement pour Elias c'était tout autre chose, lui ne pouvait s'empêcher de penser que lorsqu'il en avait vraiment eu besoin son père avait toujours été absent. Il reprit une gorgée de sa bière avant de sortir une clope et de la glisser entres ses lèvres, heureusement quelque part son père avait raison car avec ses frères ils avaient toujours été très soudés même si Elias se posait des questions sur Junior dernièrement. Le jeune flic n'avait jamais parler d'alliance avec ses frangins contre leur père, d'accord il était sûr qu'Elias était remonté comme une pendule mais il n'avait pas prit l'habitude de dicter la conduite de ses frères. Ils étaient tout de même indépendant malgré qu'ils soient tout de même proche.

Le jeune flic reposa son regard sur son père quand celui-i lui fit face cependant il ne s'attendait pas à une nouvelle pareille, il resta un moment sans bouger il ne pouvait pas croire ce qu'il venait d'entendre. C'était surement une mauvaise blague qu'il lui faisait, en retraite, un homme qui avait vécu que pour son boulot c'était tout bonnement impossible. Il laissa un rire franchir ses lèvres, c'était plus fort que lui avant de passer une main sur son visage, décidément il était loin d'avoir pensé à cette possibilité quand Adam lui avait dit que Jack avait une chose à leur annoncer. Elias était fatigué moralement en ce moment et cette annonce n'arrangeait pas les chose. Il avait vu Charlie réapparaître dans sa vie et voilà maintenant que c'était au tour de son père, il lui arrivait de se demander pourquoi le sort s'acharner contre lui pourtant Elias n'était pas du genre à se plaindre habituellement mais là quand même il se demandait si c'était pas une mauvaise blague qu'on lui faisait. Il attrapa une cigarette de son paquet avant de jeter un œil à Adam qui prenait la parole, lui aussi cette nouvelle l'avait choqué ça pouvait se voir au trait de son visage mais en même temps y avait de quoi. Elias laissa son regard se poser sur Camden qui lui ne disait pratiquement rien comme à l'habitude même si Elias aurait préféré avoir ce à quoi il pensait mais c'était une chose difficile quand on connaissait vraiment son jumeau. Le jeune flic croisa ses bras sur son torse alors que les traits de son visage avait reprit leurs sérieux. Il tira une longue latte de sur a clope avant de jeter un œil à Adam, faut dire que c'était pour lui le plus gros changement il n'allait plus vivre tout seul et quelque part ça rassurait Elias même si il ne souhaitait pas pour autant que son père rentre.

" J'ai toujours cru que ton boulot aurait ta peau apparemment je me suis planté " dit il en reposant son regard sur son père. " Mais Junior a raison pourquoi t'as fait une putain d'annonce générale, tu pouvais pas lui dire qu'on soit débarrassé au lieu de te forcer à faire toute cette mascarade " Il tira de nouveau sur sa cigarette avant d'aller l'écraser dans un pot de fleur puis attrapa sa bière avant de la finir. " Si la petite fête est terminée moi je me barre " Il fit un sourire en coin avant de jeter un regard à son père " Merci pour l'invitation je me suis amusé comme jamais " dit il avec sarcasme avant de se retourner vers son petit frère. " Junior si tu es prêt en..." Elias regarda sa montre " à peine 20 minutes y a de la place pour toi chez moi " dit il en regardant avec sérieux son petite frère, il releva son regard sur Camden il savait que de toute façon si Adam voulait pas venir avec lui il pourrait toujours aller chez son jumeau. Il leva légèrement les épaules pour signaler à son jumeau qu'il avait surement encore dépassé les bornes ce soir mais c'était plu fort que lui. Il posa son regard sur son père car faut dire que ces paroles raisonnaient dans sa tête mais Elias avait une fierté mal placé et un caractère de con alors il était difficile pour lui de revenir sur ses paroles ou encore ses actes.

Comme je l'avais pressenti, les éclats de voix qui parvenaient du salon n'avaient rien de très surprenant, je savais la rancoeur que nourrissait mon jumeau à l'égard de notre père. Je me stoppais, ne sachant pas vraiment quel était mes options, je savais juste qu'il était de mon devoir de calmer les esprits dans cette famille. C'était mon rôle, en cas de crise, je devais préservé les gens que j'aimais. Je savais que cela n'arrangerait pas à arranger ce mal qui rongeait Elias. Au moment, où je supposais mes options, mon cadet qui m'avait suivi apparemment me rattrapa par la main, nous écoutions en silence, un discours improbable. Pourtant au fond de moi, j'avais conscience que le Colonel, malgré ses erreurs constantes étaient probablement celui de nos parents qui avaient accordés le plus d'importance à notre existence. La nouvelle suivante pourtant m'assoma pour de bon, je restais ébahi devant une telle nouvelle. J'étais loin d'imaginer que la culpabilité de celui qui nous avais donné vie arriverait à le faire se décider à abandonner un métier qu'il aimait tant. Je sentis alors Adam se bougeait à mes côtés, s'avançait pour exprimer son étonnement, bientôt suivi de près par mon jumeau. Je restais en retrait, écoutant cet échange, et tentant de faire le clair dans mon esprit. Je tentais de rassembler mes esprits, je savais, et je comprenais que ce qu'il venait de nous annoncer, ne pouvait pas être une mauvaise nouvelle en soi, surtout avec Adam qui je le craignais, ne prenne un mauvais chemin, ces derniers temps. Mais un seul coup d'oeil à mon frère jumeau, et je savais qu'il aurait bien du mal à encaisser, parce que la vérité était qu'ils étaient probablement trop tard pour eux. Adam était encore jeune, il habitait encore sous le toit familial, mais Elias et moi, nous avions notre vie à nous. Je sentis le regard d'Elias sur moi, nous communiquions de manière silencieuse comme bien souvent. J'essayais de lire en lui, de comprendre mais surtout je savais que cette discussion ne pouvait pas en rester là, pas à ses cris, ses insultes. Je prenais donc sur moi, pour sortir de ma transe, et m'avançait dans le salon, ma place en retrait n'était plus une option. Je posais une main sur l'épaule de mon jumeau, ferme sans en être violent, c'était ma façon silencieuse de lui dire d'arrêter de bouger cinq foutu minute.

" Tout le monde prend une bonne respiration et se calme cinq minutes " Le ton de ma voix n'avait rien de colérique, ou haineux. Non, il reflétait une parfaite neutralité, insouciant, et même indifférent. Je ne disais pas que je n'avais pas une fureur profonde me dévorant les entrailles, mais j'étais assez bon acteur pour réprimer tout ce que je pouvais ressentir sous un masque infaillible de détachement et de flegme. Je posais mon regard perçant sur chacun des participants de cette conversation, sur chacun des membres de ma famille. Cette précieuse notion que je tentais de préserver au risque de m'oublier comme me l'aurait probablement dit Keilleigh à l'époque. Elle avait tort sur un point, ils en valaient la peine. Je n'avais besoin de rien de plus que de les savoir heureux pour vivre ma vie. Je ne savais pas particulièrement ce que j'allais dire, mais j'avais besoin de leur faire comprendre. Que ses erreurs étaient déjà arrivés, que rien ne pourrait les effacer mais que le passé était une chose douloureuse qui nous servait à apprendre, à aller de l'avant. L'heure n'était plus à une vaste mascarade. Je posais mon regard qui pouvait se révélait effroyablement glaçant sur la source de tout ce traumatisme, de toute cette ébullition, à savoir notre père " Tu n'as pas choisi la technique la plus évidente pour faire ton annonce, mais je supposes que c'était une improvisation audacieuse " Les mots avaient été dit sans la moindre once d'ironie ou de colère, une simple constatation impartial. Je décidais de sortir une cigarette, j'avais vraiment une sale envie de fumer, de me donner quelques secondes, car les mots que je dirais ne serais peut être pas ceux qui m'accorderait le vote de l'année mais je savais qu'ils étaient nécéssaires.

" Mais je penses que c'est une bonne chose pour Adam. Il a besoin de quelqu'un auprès de lui, même si il pense se débrouillait très bien par lui même " Je me détournais vers mon jeune frère, lui accordant un demi sourire, et laissant une expression apparaitre sur mon visage, l'affection que j'avais à son égard, mon inquiètude aussi pour lui. Je savais que mon petit frère n'apprécierait probablement pas d'avoir un chaperon, mais je savais que malgré tous nos efforts, Eli et moi n'étions pas en mesure de lui apporter la stabilité qu'il était supposé avoir. Nous étions beaucoup trop tourmenté par nos propres fantômes, notre manque de famille. Nous avions fait notre possible pour combler ce manque chez notre petit frère mais nous n'étions pas suffisant, j'en avais parfaitement conscience. Je détournais mon regard sur mon jumeau, une légère lueur de défi au fond du regard, avant de reprendre la parole " Quand à Eli, je sais qu'il tente juste de trouver ses marques et de comprendre ce qu'il a pu faire toutes ses années pour que celui qu'il idolatrait quand il était gosse, lui tourne le dos. Mais il arrivera à surmonter ce problème, après tout il a une sacré force de caractère qu'il tient de toi." Je tirais finalement une bouffée tant attendue, et exhalait silencieusement, tentant d'oublier la tension palpable.

Le regard de Jack dévia vers l’entrée du salon là où Adam venait de faire son apparition suivit de très près par Camden. Ce dernier semblait surpris et surtout déranger de son annonce. « Comment ça tu reste ? » « Et pourquoi tu me l’as pas dis hier ? » Un énième soupire échappa des lèvres du colonel, maintenant à la retraite, il avait pensé qu’au moins un, le plus jeune serait plus emballé que cela de son retour, il s’était bien fourvoyer une fois de plus.

« C’est pourtant simple Adam, j’ai pris ma retraite et je reviens habité à temps plein dans ma maison. Et si je te l’ai pas dit hier, c’est que je venais juste d’arrivée et que je n’avais aucune envie de parler de cela dans un premier temps. Et puis, il me semble que je ne t’ai pas vue de toute la journée. »

Ce n’était pas un reproche, enfin pas vraiment un, c’était surtout un constat, comment le lui dire s’il n’était pas à la maison. Et pour ce qui était d’hier, il n’était pas en état, lui, de parler de tout cela, de sa récente décision, il voulait profiter de son retour à la maison sans pensée à l’armée et surtout s’en lançait le sujet délicat dès son arrivée avec Adam, il avait voulu profiter un peu de leur petit moment. Etait-ce un crime ? Il secoua la tête ne sachant plus quoi pensé de toute cela. Son regard se posa un instant sur le plus calme des jumeaux qui n’avait pas ouvert la bouche depuis le début, il avait toujours eu du mal à cerné Camden dû à son silence et à son calme de façade bien des fois, d’une certaine manière ses silences n’avaient rien de rassurant, il préférait même entendre les deux autres lui hurler dessus leurs reproches que ses silences à lui, tiens en parlant de reproche, Elias ouvrait à nouveau la bouche. " J'ai toujours cru que ton boulot aurait ta peau apparemment je me suis planté ". Les sourcils de Jack se froncèrent prenant cette réflexion en pleine figure. Préférait-il le voir en mission, voir mort qu’à la maison ? Non, ce n’était pas possible, il interprétait mal ses paroles, ce n’était tout bonnement pas possible.

« Tu t’es planté, en effet, je suis toujours vivant, mais apparemment cette information à plus l’air de te désolé que de te réjouir. »

Les paroles de Jack était sèche et la rancœur venait tout à coup de changer de camp, c’était lui qui était maintenant pleins de colère à l’encontre d’Elias, surtout quand celui-ci incita Adam à quitter la maison familial dès ce soir. Il était hors de question qu’Adam parte, ça l’ancien-militaire aurait bien du mal à l’accepter. C’est pourquoi Jack avança d’un pas vifs vers Elias, mais c’est à ce moment-là que Camden décida de prendre la parole surement trop conscient que les choses risquaient de dérapé très vite si personne ne faisait rien.
" Tu n'as pas choisi la technique la plus évidente pour faire ton annonce, mais je supposes que c'était une improvisation audacieuse "
Un sourire qui n’avait rien de joyeux se dessina sur les lèvres du colonel. En effet, cela avait été de l’improvisation totale et totalement raté, mais il avait eu beau répété son annonce dans sa tête un millier de fois, cela n’avait jamais rien donné de concret alors, il avait tenté ce diner ce soir, une belle connerie. Il le regrettait maintenant, il réalisa cela maintenant, il regrettait d’avoir ses fils avec lui dans sa maison, ce constat le rendit encore plus amer. Quel gâchis ! La suite du discours de Camden, le surpris malgré tout. Enfin un qui trouvait que son retour était important en quelque chose, il ne s’était pas attendu à cela, mais pourquoi était-il surpris ? Camden était vraiment plus raisonné que ses frères, moins impulsif, malgré qu’il savait au fond de lui qu’il lui en voulait autant voir plus que les autres. Il ne le montrait pas, restant stoïque. Son regard naviguait entre les trois garçons à présent, pour finalement se reposer sur Camden. " Quand à Eli, je sais qu'il tente juste de trouver ses marques et de comprendre ce qu'il a pu faire toutes ses années pour que celui qu'il idolâtrait quand il était gosse, lui tourne le dos. Mais il arrivera à surmonter ce problème, après tout il a une sacré force de caractère qu'il tient de toi. » Tourner le dos !

« C’est vraiment ce que vous ressentez, que je vous ai tourné le dos ? » Le colonel fit une pause, son regard marqué par un mélange de colère, de désappointement et de déception. « Je ne suis pas rentré pour m’expliquer, ça ne servira à rien, je ne suis pas non plus là pour rattraper le temps, c’est trop tard, j’en ai pris conscience bien trop tard, mais je ne vais pas repartir, c’est fini, vous pouvez m’éviter autant que vous voudrez, mais je ne bougerais plus d’ici. Quand à toi Adam, tu es libre de suivre ton frère si tu veux pas resté ici, c’est ta décision, mais sache que je veux que tu restes ici, chez toi, avec moi. »

Après un dernier coup d’œil à ses trois garçon, Jack prit un nouvelle bière et se dirigea vers la baie vitrée qui était ouverte pour prendre une bouffé d’air frais, sans pour autant s’éloigné de trop du groupe.

Adam arrivait pas à y croire. Le Colonel qui resterait là pour de bon ? Même si c’était ce qu’il avait toujours souhaité, le fait de l’avoir là, cette idée se concrétiser, ne passait pas aussi bien qu’il l’aurait imaginé. Il n’arrivait pas à en être heureux, ni même d’en être déçu. Il savait juste qu’il devait rapidement régler certaines choses. Ce qui n’allait certainement pas être simple, encore moins avec le Colonel dans les parages.

« C’est pourtant simple Adam, j’ai pris ma retraite et je reviens habité à temps plein dans ma maison. Et si je te l’ai pas dit hier, c’est que je venais juste d’arrivée et que je n’avais aucune envie de parler de cela dans un premier temps. Et puis, il me semble que je ne t’ai pas vue de toute la journée. » Le garçon déposa son chat par terre, ne voulant pas lui faire de mal par inadvertance. Pourtant la réponse de son père, lui déplu. « Parce que maintenant c’est de ma faute ? » Que devait il faire ? Rester là avec le Colonel, se sentant mal à l’aise pendant toute une journée ? Rester dans cette maison, avec un homme, qu’au fond il ne connaissait même pas. Il ne saurait même pas dire quel était le groupe de musique préféré du Colonel, où son dessert préféré. Ce qui était totalement différent quand il s’agissait de ses frères. Il savait même exactement quoi faire pour bien les emmerder s’il en avait envie.

" J'ai toujours cru que ton boulot aurait ta peau apparemment je me suis planté " Adam posa le regard sur son frère, finissant par baisser les yeux sur le sol. Il leva sa main pour se gratter le coude. Elias avait raison. Lui-même y avait souvent pensé. Cette crainte qu’un jour un militaire inconnu se retrouve devant sa porte. Souvent il tardait à aller voir qui sonnait au portail ou a la porte, quand ce n’était pas attendu. « Tu t’es planté, en effet, je suis toujours vivant, mais apparemment cette information à plus l’air de te désolé que de te réjouir. » Adam posa son regard sur le Colonel, touché par la façon que celui-ci venait de prendre les paroles de son frère. « Ce n’est pas ce qu’il voulait dire ! », répliqua-t-il rapidement. Non, ce n’était pas ça. Elias ne pouvait pas souhaiter une telle chose, toute colère qui pouvait être en lui. Mais ils pensaient tous que le Colonel pouvait se faire tuer à n’importe quel moment. Même peur qu’il pouvait avoir maintenant avec Elias aussi. On ne pouvait pas savoir de quoi pourrait être fait la journée. Et lui… plus tard, toute mission pouvait aussi mal se dérouler.

" Mais Junior a raison pourquoi t'as fait une putain d'annonce générale, tu pouvais pas lui dire qu'on soit débarrassé au lieu de te forcer à faire toute cette mascarade " Il était peut être le premier concerné par la venu de son père, mais il comprenait quand même pourquoi le Colonel voulait le leur dire à tous. Mais Camden et Elias pouvaient bien échapper au contact avec leur père si ça leur chantait. Lui, il n’avait pas trop le choix. A part d’aller habituer avec l’un de ses frères… mais il ne pouvait pas faire ça. S’ils avaient choisi de partir d’ici, c’était pour faire leur vie, et non l’avoir sur leur dos à nouveau. " Junior si tu es prêt en… à peine 20 minutes y a de la place pour toi chez moi "

Le jeune Taylor releva la tête pour poser son regard sur son frère. Vraiment ? Elias voulait bien qu’il vienne avec lui ? Il n’avait aucune idée, s’il devait le faire ou pas. L’envie ne manquait pas en tout cas. " Tout le monde prend une bonne respiration et se calme cinq minutes " Se calmer ? Adam finit par aller s’assoir sur un accoudoir de fauteuil, écoutant parler son grand frère. Camden était bien celui qui pourrait apporter une touche plus calme à la discussion. Il n’aimait pas spécialement tout ces reproches, même s’il pouvait être le premier à en faire. " Mais je penses que c'est une bonne chose pour Adam. Il a besoin de quelqu'un auprès de lui, même si il pense se débrouillait très bien par lui même " « C’est ce que je fais », répliqua-t-il à nouveau sans tarder. Il savait que c’était un mensonge, mais il ne pouvait pas l’avouer, ou même se l’avouer à lui-même. Il savait très bien qu’il avait fait des conneries et il en payait toujours le prix fort. « J’ai besoin de personne », maugréa-t-il légèrement, plus pour lui-même que pour les autres personnes dans cette pièce.

Le reste ne lui était pas concerné, mais même sans regarder ses deux frères, il savait qu’Eli n’allait pas aimer forcément les paroles de Camden. Adam suivit son chat des yeux et se leva tout en s’approchant du piano qui était dans un coin de ce grand salon. Ça faisait un moment qu’il n’y avait plus joué… mais il s’assit en face et posa ses doigts sur quelques touches pour commencer à laisser échapper quelques notes, qu’ils allaient tous certainement reconnaître.



Naturellement même s’il jouait sur le piano, il suivit chaque mot de ce qui se disait derrière lui. Il se retint de ne pas répondre au fait que le Colonel leur ait tourné le dos. C’est ce qu’ils pouvaient penser. Après tout, pardonner une fois, c’était possible, mais refaire la même erreur de partir même après sa naissance, ça c’était du vouloir du Colonel. Comment pardonner cela ? Alors comment savoir si maintenant, il ne devait pas faire de même et le laisser tomber ? Partir avec Elias au lieu de rester ici ? C’était chez lui ici, c’est vrai. Puis, le voulait il ? Partir ?

Adam s’arrêta de jouer dès la première fausse note qu’il joua. Pas très audible pour quelqu’un qui ne s’y connaissait pas, ça peut passer inaperçu, pourtant il savait qu’au moins une pair d’oreilles dans cette pièce saurait le remarquer. Le garçon connaissait cette partition par cœur, cette fausse note n’était pas voulu, juste encore dû à la perte de contrôle de sa main. Il posa ses mains contre son ventre, passant son pouce sur le dos de sa main droite un peu douloureuse. Ça ne s’était pas totalement arrangé depuis cette satané bagarre… Il inspira et répondit alors, sans se tourner vers eux, faisant comme si de rien n’était. « Je reste ici. Je peux pas laisser mes chats tout seuls » C’était vrai en plus. Mais ce n’était pas la réelle raison. Le fait que son père lui demande de rester, l’était. Ça lui faisait plaisir de savoir que le Colonel voulait qu’il reste ici avec lui. Et même s’il savait que ça n’allait pas toujours être simple, il savait aussi, qu’il faudrait passer par là. Il voulait que ça s’arrange…

Elias ne savait plus vraiment sur quel pied danser, il n'avait pas envie de rester une minute de plus das cette maison à écouter un type qui ne voyait même pas combien son retour pouvait être déroutant. Il attrapa une cigarette qu'il glissa entre ses lèvres avant de jeter un œil à Camden quand celui ci essaya de justifier les paroles de son jumeau. Il avait bien vu la lueur de défi dans le regard de son père cependant pour le coup, Elias était tout ce qu'il y a de sincère. Il n'avait jamais imaginé qu'un jour son père revienne sous le toit familiale du moins pas entier et pourtant encore une fois Elias avait faux sur toute la ligne. Il posa rapidement son regard sur Junior qui lui aussi apparemment tenté d'adoucir ses paroles, Elias fit un sourire en coin avant qu'il ne remarque son père venir vers lui d'un pas décidé. Il garda son sourire insolent avant de tirer une latte de sa cigarette, à ce moment précis Elias en n'avait rien à foutre de ce qu'il pourrait se passer. Le jeune flic crispa cependant ses mâchoires, il n'arrivait pas à faire comme ci tout ça ne le touchait pas d'un peu trop près pourtant habituellement il arrivait plus ou moins à donner le change cependant il avait juste l'impression pour le moment que s'il ne sortait pas de cette maison il finirait par exploser et il ne le voulait pas surtout pour Camden et Adam. Il jeta un œil à Camden de nouveau avant de laisser un léger sourire franchir ses lèvres, il admirait sa façon d'arriver à se contrôler lui ne le pouvait absolument pas. Elias reposa son regard sur Junior quand celui ci décida de se diriger vers le piano, Elias fronça les sourcils avant de se dire que Camden avait surement raison au moins ici Jack pourrait jeter un œil sur lui enfin si il le pouvait vraiment car il n'était pas certain que ce soit une partie de plaisir pour le plus jeune des Taylor.

Il jeta un œil à son jumeau en entendant les note de musique qu'Adam jouait au piano, il n'était peut être pas calé dans le domaine seulement la mélodie était tout de même assez reconnaissable. Il était temps pour lui de partir, après tout c'est lui qui avait mit le feu au poudre, et peut être que ça se serait mieux déroulé si il n'avait pas été là aujourd'hui. Il se rapprocha d'Adam avant de jeter un œil à son chat, il n'était pas persuadé qu'il restait seulement pour ses chats mais il avait prit sa décision et Elias l'acceptait. Il voulait juste que son petit frère soit certain d'avoir prit la bonne décision, il savait à quel point il avait pu souffrir de l'absence de leurs parents et il ne voulait pas que leur géniteur une nouvelle fois lui donne de faux espoirs.

" Ok junior alors amuse toi bien de toute façon c'est trop tard pour changer d'avis les 20 minutes que je t'avais accordé sont dépassés. " Elias avait tout de même un sourire sur les lèvres, après tout Adam faisait ce qu'il voulait, il était grand et était libre de prendre ses propres décisions. Elias alla écraser son mégot de cigarette avant de s'ouvrir une bière et d'en boire quelques gorgées, il ne voulait pas s'éterniser mais il avait le gosier sec. Il jeta un œil à Camden avant de faire un sourire en coin, il était le mauvais garçon même si il avait toujours su que ses frères ne le voyaient pas ainsi mais il ne pouvait pas faire autrement car ça lui collait à la peau.

" Bon c'est pas que je m'ennuie avec vous mes frères mais on m'attend ailleurs, alors cette réunion de famille était bien sympathique et haute en couleur mais maintenant je me casse " Il reposa sa bouteille de bière vide sur la table basse avant de se diriger vers la cuisine, du moins le comptoir car il avait vu Adam y déposer ses clés de voiture. Il repassa par le salon avant de regarder ses frères " Vous m'en devez une pour ce soir, et croyez moi je ne vais pas oublier " il regarda ses frères tour à tour avant de reposer son regard sur son père. Bizarrement son regard était plus sérieux, mêlé de déception mais aussi d'incompréhension, il y avait encore beaucoup trop de chose de flou concernant cet homme. Il passa une main sur sa nuque avant de reprendre un air parfaitement détaché " Faites attention à vous " dit il simplement avant de tourner les talons et de finir par une nouvelle fois fuir, après tout il était assez doué pour ça et peut être que c'est ce qu'il avait en commun avec son père.

Autant j'appréciais Chopin, autant entendre mon jeune frère se mettre à jouer la marche funèbre après l'annonce du Colonel me faisait de la peine. Je n'aimais pas ce sentiment de résolution, qui s'écoulait des notes, cette sensation de finalité. J'appréciais de voir que mon cadet jouais de nouveau, mais je frémissais un peu du choix. Je fronçais les sourcils à son erreur, mais me retint de toute remarque surtout en l'entendant parler. Je me mordis l'intérieur de la joue, je savais que c'était le bon choix pour Adam, mais je savais aussi que c'était un choix risqué. Et si notre papa très cher décidait que finalement la retraite n'était plus pour lui, si l'adrénaline du terrain lui manquait. Si je n'étais pas la copie conforme d'Eli, je pourrais presque douté de faire partie de cette famille, je ne partageais guère leurs traits de caractères communs. En parlant du loup, mon jumeau finit par s'exprimer, je savais qu'il laisserait lui aussi le choix à Adam mais j'appréciais néanmoins qu'il n'insiste pas plus, juste par plaisir de se mettre en travers des projets de cet homme qu'il détestait de nous avoir abandonné. Je croisais mes bras tout contre moi et je le laissais poursuivre, je pouvais très bien concevoir que mon jumeau allait probablement finir sa nuit dans un bar, où l'alcool et les bras d'une charmante demoiselle lui permettrait d'évacuer la tension, mais je ne pouvais m'empêcher de m'inquièter pour lui. Je ne voulais pas qu'il vire dans l'extrême. J'étais partagé mais j'éprouvais tout comme lui, le besoin bien présent de fuir. Pourtant je gardais mon masque impassible et légèrement froid, ne laissant transparaitre aucune de mes émotions. Je savais que la première chose que je ferais au réveil, serait de m'assurer qu'Eli n'avait pas trop évacué. Je lui adressa un léger signe de tête, en guise de salut, communiquant silencieusement avec lui, comme nous le faisions bien souvent. Il arrivait souvent un point, ou nous n'avions pas besoin de mot pour nous exprimer, probablement une de ses choses étranges qui se produisait avec des jumeaux.

Je relevais mon regard sur les deux autres membres présents, mon jeune frère semblait si résolu et quelque part si abattu, que je ne savais pas si je devais moi aussi fuir les lieux mais je n'avais pas vraiment envie de parler plus avec celui qui se prétendait être notre père. Il ne l'était plus depuis longtemps à mes yeux. Je me rapprochais donc du plus jeune de mes frères et posa une main rassurante sur son épaule, lui adressant un léger sourire, qui je le savais traduisait mon inquiètude à son égard. Pour finir par reposer un regard perçant, et déterminé sur le Colonel. Un de ses regards qui pouvait dire quelque chose comme tu as pas intérêt à lui faire du mal. Je n'étais pas du genre à m'emballer mais quand il s'agissait de mes frères, de ma véritable famille, je me révèlais particulièrement protecteur.

" Adam, le choix t'appartient, tu le sais. Et n'oublie pas, il t'appartient à tout moment le droit de changer d'avis. Personne ne t'oblige ou ne t'obligeras à faire ce que tu ne désires pas " Je voulais qu'il sache que même si j'étais pour qu'il reste auprès du Colonel, j'espérais qu'il sache que je ne l'abandonne pas. Que si il désirait vraiment fuir cet endroit alors je serais avec lui, qu'il pourrait aller chez moi ou chez Elias. Je voulais juste qu'il soit conscient que quelque soit ses décisions, elle lui appartenait. Qu'il ne se sentes pas prisonnier, qu'il ne se sentes pas coupable de ses décisions quelqu'elles fussent.

" Je vais y aller aussi, je crois que je dois voir si Eli encaisse bien, mais ma porte est ouverte à n'importe quel moment pour toi." Je lui ébouriffais les cheveux dans un geste tendre, comme souvent. Lui adressant toujours ce même sourire. J'avais complètement occulté le Colonel, comme ci il n'était pas présent, je ne voulais pas lui faire le plaisir de croire que ses actions avaient une importance quelconque. Et c'était peut être pour cela que je ne me laissais pas aller à la colère comme mes frères. L'indifférence que je lui témoignais était beaucoup plus apte à transmettre mes sentiments. " Prends soin de toi, le microbe " Je récupérais rapidement ma veste, et sorti une nouvelle cigarette, avant de prendre le chemin de la sortie, où mon jumeau m'avait précédé quelques minutes auparavant. J'avais prétexté Elias pour fuir, mais la vérité, c'était que j'avais un besoin presque vital d'aller m'enfermer dans ma bulle, dans ce monde où personne ne pouvait m'atteindre, où personne ne pouvait me faire souffrir.

« Parce que maintenant c’est de ma faute ? » Merde !!!!! Tout ce qu’il disait était mal interpréter et finissait par partir en vrille, Jack n’en pouvait vraiment plus sur le coup, son sang-froid était de plus en plus en train de sauter. Il secoua la tête et d’un geste vif de la main balaya les paroles d’Adam. « Bien sûr que non ! »

« Ce n’est pas ce qu’il voulait dire ! ». Le regard de Jack se posa sur Adam essayant de défendre son frère, mais finalement cela ne changeait rien. Jack venait d’encaisser un sacré coup de la part d’Elias. Le point de non-retour avait peut-être était franchis, malgré les espérances de Jack, il ne voyait pas comment il pourrait recréer un lien même infime avec son fils, même une simple conversation lui semblait impossible. Son regard balaya les trois garçons, mais il finit par suivre Adam qui se dirigea vers le piano et commença à jouer un morceau, un morceau triste. Un sourire se dessina sur ses lèvres en l’entendant, un sourire peu joyeux que pouvait-il dire en attendant cela. Il était vraiment épuiser de cette conversation. Il avait l’impression d’avoir passé des heures et des heures sur le terrain à se battre contre les tirs ennemis. C’était dingue ! Ah ce moment-là, il préférait être là-bas, sur un terrain ennemis à se faire tirer dessus qu’ici. Son regard se reporta sur Elias qui était décidé à partir après avoir entendu Adam dire qu’il restait ici… pour ses chats ! Peu importe si c’était pour les chats, le fait qu’il reste ici, était une délivrance en quelques sortes pour Jack. Il n’aurait pas accepter la décision de partir si elle avait été celle-ci. Il regarda Elias jetait une phrase à ses frères avant de le regardait lui. Il tint son regard, un regard qui lui fit iriser les poils des bras. " Adam, le choix t'appartient, tu le sais. Et n'oublie pas, il t'appartient à tout moment le droit de changer d'avis. Personne ne t'oblige ou ne t'obligeras à faire ce que tu ne désires pas " La mâchoire de Jack se serra en entendant les paroles de Camden, si lui aussi si m’étais, il n’aurait pas la force de se battre contre les deux. Il secoua la tête, mais ne rajouta rien, que pouvait-il dire ? Après tout, il avait raison, la décision appartenait à Adam. Camden prit la même décision que son jumeau, quittait la maison sans même un regard pour lui par contre et cette indifférence lui fit le plus grand mal. Vraiment, il préférait la colère que l’indifférence. Une fois les jumeaux partit, Jack laissa un soupire de dépitement franchir ses lèvres. Il ne savait plus quoi faire et commençait à regrettait son retour. Heureusement, il se connaissait assez pour savoir que cette abattement s’hennirait demain matin et qu’il se remotiverait et ferait tout pour tout remettre en place. Après un regard vers Adam, il sortit de la maison pour aller sur le balcon. Il ne pensait pas qu’Adam avait envie de l’entendre encore et puis son attitude l’avait blessé puisqu’autre chose. Hier, ils avaient eu une conversation plutôt agréable, mais là avec ses frères, il n’avait pas compris.