► Camden & Antigone ◄« Quand tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible » Skinny.lOve

Samedi début de soirée, il devait être à peine dix huit heure. Rentrée du boulot l'agent artistique s'alongea dans son canapé Antigone n'avait rien de prévu pour la soirée. Rien de plus qu'un bon bain et sûrement une soirée accompagné d'un tas de DVD et probablement son péché mignon. Du chocolat ! Bien qu'elle avait un régime alimentaire spéciale cela ne l’empêchait pas d'abuser du chocolat par moment. Elle avait bien changé depuis son adolescence où tout cela la dérangeait plus que tout au monde, aujourd'hui ça faisait parti de son quotidien et ce n'était plus aussi encombrant car ça lui venait tout seul. Plus d'effort à faire pour respecter tel ou tel règle.

Elle était tellement épuisée qu'elle se reposa une demi-heure avant de se lever et de remarquer enfin le bazar qu'elle avait laissé ce matin là avant de sortir de son petit appartement. La cuisine était la salle la plus en désordre, avec la vaisselle propre qui n'était toujours pas rangée depuis trois jours et un autre tas sale qui commençait à être un peu trop haut au goût d'Antigone. Elle possédait bien sur un lave-vaisselle mais le tas n'était pas assez pour qu'elle gaspille de l'eau et de l'électricité pour ça. Elle se mit en position assise pour ensuite se débarrasser de ses escarpins à talons, qui faisaient toujours plus professionnel qu'une paire confortable de sneakers. Une fois ceci fait elle se leva en soupirant et se dirigea vers sa petite cuisine tout en enlevant sa veste, elle avait un important rendez-vous aujourd'hui et était donc habillée très classe pour faire bonne impression car d'habitude pour son travaille elle sortait avec une tenue décontractée dans laquelle elle se sentait à son aise mais là elle n'avait pas trop le choix, les grands patrons n’apprécieraient certainement pas ses tenues habituelles. Sa veste qu'elle enlevait en marchant se retrouva à terre en un rien de temps sur sa trajectoire vers sa petite cuisine. Une fois arrivée dans celle-ci elle fit couler l'eau dans l'évier et entendant que celui-ci se remplisse elle alla dans son frigo prendre la brique de jus de pomme qui traînait par là. Trop flemmarde pour prendre un verre qu'elle aurait du laver par la suite, elle but directement au carton puis le jeta dans la poubelle et elle pus enfin commencer sa grande petite vaisselle après avoir rangé celle déjà faite.

Après avoir finit sa vaisselle, elle arrangea son plan de travail et finit par aller ranger son salon qui serait certainement bordélique le lendemain car elle comptait dormir dans le canapé en regardant des DVD manger du chocolat et tout autre cochonneries dont les papiers allaient trouver le sol à défaut de manquer la table lorsqu'elle tenterait vainement de les lancer dessus. Une fois son rangement finit elle pu enfin disparaître dans la douche et après une longue douche bien chaude elle se plaça devant son miroir contemplant son teint blafard au quel elle ne pouvait rien faire à cause de sa maladie. Elle avait beau être Anglo-Grecque son sang contenait quand même des gênes Espagnoles du côté de sa mère mais ça ne se voyait pas tellement elle était blanche, les inconvénients de l'anémie. Elle avait beau vivre dans une ville aussi ensoleillée que San francisco, utiliser toute sorte de fond de teint, aller au salon de bronzage rien n'y faisait elle était toujours aussi pale et devait vivre avec. Après vingt trois ans elle s'y était fait mais au fond d'elle même ça l'énervait encore un peu. Elle avait vécu si longtemps avec cette maladie sans jamais s'en plaindre mais au fond d'elle, elle aurait voulu pouvoir crier et exprimer sa tristesse. Comment pouvait-on être d'accord avec le fait d'avoir atteint la moitié de son espérance de vie ? Les médicaments l'aidaient peut-être mais les médecins ne lui estimaient que la quarantaine avant qu'elle ne passe dans l'autre monde. Devant les autres elle agissait comme si de rien n'était, mais une fois arrivée chez elle le soir, elle versait des larmes quand elle se voyait dans le miroir si blanche, si jeune et pourtant si vieille à la fois.

Elle resta là un bon moment. Elle n'aurait su dire elle même combien de temps elle était placée devant le miroir de son dressing. C'est une sonnerie qui la sortit de ses pensées. Elle regarda d'abord en direction de son lit mais cela ne semblait pas venir de son téléphone portable. Une deuxième sonnerie, une troisième et enfin elle réalisa qu'il s'agissait de la sonnette de sa porte. Elle inspira un coup, se sécha les larmes et sortit de sa chambre pour se diriger vers l'entrée. Elle n'était toujours pas habillée depuis qu'elle était sortie de son bain mais au moins elle avait son peignoir sur elle pour se couvrir. Elle ouvrit la porte sans réfléchir, sans regarder par le petit trou. Elle fut surprise de voir Camden en face d'elle.

« Camden ? » dit-elle d'un air étonné. Elle ne s'attendait vraiment pas à la voir ce soir. « Qu'est ce que... Mais... Euh tu veux entrer? » Elle ouvra grandement la porte pour l'inviter à entrer et se rendit compte qu'elle n'était pas en tenue très présentable. Bien sur il l'avait déjà vu avec moins que ça mais elle était quand même gênée de la situation. « Fait comme chez toi. » A ses mots elle ferma la porte et le suivit du regard. « Je vais allez me changer. »

ANTIGONE & CAMDEN
“Can hold my breath only for a little while 'til reality starts sinking in, once again i'm settling for second best turn the pages skip to the end.”

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J'avais errer dans les rues de San Francisco depuis l'aube, errant sans but et complètement perdu dans mes pensées. Je ne cessais de penser à la façon dont j'étais parti comme un voleur de chez mon meilleur ami, sur les coups de cinq heures du matin. La soirée, la nuit de la veille avait été perturbante à plus d'un titre. Trop de révélations, trop d'émotions et j'avais toujours été maitre en la matière pour garder la main mise sur ses dernières en toutes circonstances. Je me faisais fort de ne pas ressentir car je ne pouvais pas me le permettre. Je ne pouvais pas sacrifier le bonheur de mes frères au prix du mien, malgré tout ce que pouvait me dire les gens autour de moi, ils avaient été, sont et seraient toujours ma priorité numéro un. Mais si seulement, il n'y avait eu que cela d'étranges, juste les émotions confuses de mon alcoolisme d'une soirée.

Non, je me souvenais avec grande précision du trouble que j'avais ressenti à l'égard d'Edoran, de mon meilleur ami, d'un homme. Je rougissais en me rendant compte des mots que j'avais osé glissé sous le couvert de la nuit, et je lui avais probablement fait peur. J'avais été stupide, et j'avais agi sous l'impulsion, cela ne me ressemblait tellement pas. J'étais quelqu'un qui parvenait toujours à garder la tête froide, à réfléchir avant d'agir, l'opposé de mon jumeau, mais c'était une des raisons pour laquelle nous nous complétions si bien. Le Ying et le Yang. Mais c'était aussi me remettre en question d'avoir éprouvé l'espace d'une fraction de secondes, ce genre de désir à l'égard d'un homme. Je n'avais rien contre les gays, diable mon petit frère l'était probablement mais je n'avais jamais été qu'attirés par les femmes. Leurs corps souples, et voluptueux juste au bon endroit, je pouvais apprécier un homme d'un point vue purement esthétique mais c'était mon tempérament d'esthète. Pourtant, je ne pouvais pas me mentir, la façon dont j'avais posé mes yeux sur Edoran cette nuit là, n'avait pas été neutre. Non, j'avais senti cette chaleur si reconnaissable brûlé mes entrailles avant de le voir battre en retraite. Et c'était ce qui me faisait le plus peur, si j'avais gâché notre amitié qui m'était si précieuse. Edoran me permettait de vivre librement sans me juger, il était la personne sur qui je comptais pour décompresser quand cela devenait dur de jouer le frère parfait et sans reproche. Je savais que j'avais mes propres démons, mais je les battais férocement pour ne pas m'empêcher de pouvoir épauler mes frères. Adam était dans une très mauvaise passe, avec la drogue, et je soupçonnais Eli de ne s'être jamais remis de sa rupture avec Jordan. Après tout il m'avait confié vouloir l'épouser. Soudain je me demandais ce que cela pouvait faire, d'aimer quelqu'un de cette manière, vouloir passer le reste de sa vie à ses côtés. Je n'avais jamais eu ce genre d'histoire malgré mon côté romantique. Je croyais en l'amour mais je ne m'étais jamais autorisé à l'envisager pour moi, pas alors que mes frères n'étaient pas eux même heureux. La question qui coutait un million de dollars, fermez les yeux et imaginez vous dans cinquante ans ... Tournez vous et dite nous qui se trouve à vos côtés. Si j'étais honnête, une réponse me brûlait la langue mais je n'étais pas encore apte à me l'admettre.

Pourquoi j'étais venu chez Antigone ? Je ne le savais pas vraiment, ce n'était certainement pas le plus raisonnable aux vues de notre relation chaotique et la dernière chose que je voulais été de la faire souffrir, de lui faire croire à la possibilité de plus. Mais j'avais besoin d'une chose certaine, j'avais besoin de m'éloigner de toutes ses données inconnues pour me focaliser sur quelque chose de plausible, de réalisable. Je sonnais, en espérant qu'elle ne me répondes pas car avant même qu'elle n'ouvre la porte en peignoir, je savais que je faisais une erreur. Je baissais les yeux gênés, alors qu'elle prenait la parole, sur un ton étonné qui ne me surprenait pas vraiment. - Camden ? Qu'est ce que... Mais... Euh tu veux entrer? J'acquièsçais et entrait tout en gardant le silence, et n'affrontant pas les questions silencieuses de ses grands yeux bruns. Peut être parce que je savais qu'ils n'avaient pas cette couleur aigue marine qui m'apaisait sans que je ne le réalises. - Fait comme chez toi. Je vais allez me changer.

Je la regardais s'éloigner, et j'étais sérieusement tenté de faire demi tour et revenir d'où je venais. Je faisais une connerie, et j'en avais conscience et pourtant, j'avais subitement ce besoin de contrôler un aspect de mon existence. Tout foutait le camp, mes principes, mes résolutions, celui que j'étais. Keilleigh me manquait plus que jamais à cet instant précis, elle aurait probablement su quoi me dire, me consoler avec cette tendresse et cette franchise qui la caractérisait tant. Antigone l'avait connu, elle était celle qui me permettait de me raccrocher avec force à son souvenir. C'était probablement pourquoi j'étais encore assis dans ce sofa quand la jeune femme refit son apparition avec une tenue plus approprié. Je levais sur elle, un regard désolé, et un sourire en coin, légèrement mélancolique.

- Désolé de débarquer à l'improviste. Je crevais d'envie de fumer une cigarette mais j'évitais de le faire en présence de la jeune femme, elle était déjà assez fragile pour que je ne lui imposes pas un tabagisme passif éprouvant.

Elle ne s'attendait vraiment pas à voir Camden se pointer chez elle et elle était d'autant plus embarrassée à cause de sa tenue vestimentaire pas très appropriée. Elle le fit entrer puis l'abadonna histoire d'aller se rendre présentable. Une fois dans sa chambre elle se dirigea vers son dressing et resta une fois de plus plantée devant son miroir.

« Merde, merdre, merdre. Je fais quoi là? »

La dernière fois qu'elle avait vu Camden ça vait finit au lit et le lendemain il n'était plus là. Comme à chaque fois qu'il couchait ensemble. Elle aurait voulu que rien qu'une seule fois il reste pour le petit déjeuner. Bien sur elle savait que pour le moment c'était impossible et elle devait faire avec mais cela la contrariait vraiment et la rendait confuse à chaque fois qu'elle voyait le mec qu'elle appréciait vraiment beaucoup.

« Bon sang! »

Une larme coula le long de sa joue et elle l'essuya d'un geste rapide du dos de la main puis inspira un bon coup avant de se mettre à chercher une tenue plus adéquate. L'ensemble qu'elle avait choisit fut très simple. Un pantalon pyjama noir avec un top à petite bretelle rouge. Elle mis d'abord ses sous-vêtements. Une fois habillée elle alla d'abord se rincer le visage histoire que Camden ne remarque pas qu'elle avait pleuré bien qu'elle avait les yeux encore un peu rouge.

Une fois présentable elle pu se rendre au salon pour rejoindre son ami qui avait prit place dans le sofa à son aise. Ce qui ne la dérangeait absolument pas vu que c'était elle même qui lui avait dit de faire comme chez lui. Elle s'approcha du sofa et s’asseyait sur l'accoudoir de celui-ci.

« Euh non c'est rien t'en fait pas. »

D'un côté elle était contente de le voir même si au fond ça la m'était mal à l'aise. Ce qui pouvait se remarquer facilement vu qu'elle évitait le magnifique regard bleu azur de son invité surprise et qu'elle jouait avec ses cheveux le regard rivé vers le bas.

« T'es toujours bienvenue ici tu sais. »

Elle essayait par là de lui faire passer un message un peu confus car elle même l'était. Elle restait assise sur l'accoudoir pendant un moment puis se leva.

« Je te sers à boire ? Tu veux un truc à manger peu importe ? On fait ce que tu veux. »

'On fait ce que tu veux car moi je sais pas ce que je veux faire'. Voilà ce que ça phrase voulait dire. La demoiselle qui n'avait pas pour habitude de perdre ses moyens les perdait très souvent quand elle se retrouvait seul à seule avec Camden. Était-ce parce qu'elle savait déjà comment ça allait se terminer ? Ou justement parce qu'elle ne savait pas si ça allait finir comme ça une fois de plus ? Camden était plutôt imprévisible lorsqu'il s'agissait d'Antigone.