Sujet: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Lun 17 Oct - 20:22
Tout les murs se ressemblaient, grisâtre, froid, peut accueillant. Dans cette pièce, seule deux chaises et une table étaient disposés. Un immense miroir droit devant la table, et une porte sur le mur d'à coter. Shane regardait chaque murs avec intensité, son regard se concentra sur le miroir en face d'elle. Elle n'y voyait que son reflet, et rien d'autres. Pourquoi s'était-elle retrouvée ici ? Qu'avait-elle fait ? Qui avait porté plainte contre elle ? La jeune femme se posait beaucoup de questions, surtout au sujet d'Angel, son fils, était-il en sécurité avec ces agents fédéraux ? Que faisait-il ? La présence de l'enfant lui manquait énormément.
- Soyez cool sans déconner... mon fils a besoin de moi !
Un silence total après les paroles de Shane. Celle-ci finit par se balancer sur sa chaise, n'ayant que ça à faire, qui aurait-elle comme agent fédéral devant elle ? Elle espérait que ça soit une femme qui puisse comprendre les priorités d'une mère. Bras croisés sur son tee-shirt blanc et sur sa veste de smoking, la jeune femme finit par regarder la table, vide encore pour le moment. C'est alors qu'elle entendit le bruit de la serrure, relevant alors le regard Shane Broken se retrouva avec la présence d'une demoiselle dans la pièce. Souriant légèrement, elle regarda les moindres pas de la jeune femme, et se remit sur les quatre pieds de sa chaise quand elle s'installa devant elle.
L'androgyne ne disait rien, elle se contentait de plonger son regard dans celui de la dame en face d'elle. Sa beauté ne méritait pas un tel travail, surtout pas quand on se retrouvait face à des violeurs, ou je n'sais quoi d'autres... Shane esquissa un mince sourire, puis elle lui fit simplement :
- Où est mon fils ?
Angel n'avait que cinq ans, et il ne méritait pas de vivre un tel acte. Tout ce qu'elle espérait, c'était de ne pas être trop séparée de son enfant, ce petit être totalement innocent, et si compréhensif...
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Sujet: Re: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Mar 18 Oct - 7:07
« Knowin’ the truth.»
Les bras croisés, au fond de la pièce, je me tenais adossée au mur glacé en béton. D’un œil suspicieux, je toisais mes collègues qui s’agitaient nerveusement dans le bureau de notre Chef. Bien que je n’eusse pas mon mot à dire dans cette affaire, on me désigna parfaitement placée pour obtenir des réponses auprès de la personne inculpée. Hier, à la veille, nous avions reçu un téléphone du voisinage qui se plaignait de manière plutôt violente ; Elle était persuadée qu’une Junkie maltraitait son fils. Il s’agissait d’une certaine « Shane Jacey Broken ». Bien que nous n’ayons aucune preuve matérielle, nous avions obtenu – enfin mes collègues – un mandat de perquisition pour fouiner l’appartement ; De prime, un contrôle sur l’enfant serait effectué afin de soutenir ou contredire la thèse du voisinage. Comme par hasard, la personne tenait à garder un anonymat complet. Après avoir reçu les instructions, tout le monde regagna son poste ; on me fournit le dossier de la jeune femme. Elle est native d’Austin, au Texas. Son père, décédé dans un accident de voiture, et sa mère, en hôpital psychiatrie, étaient tous les deux des toxicomanes. Elle y avait fait un tour, elle aussi, en psychiatrie, suite à un viol qui donna naissance à son fils, Angel Nolann Broker. Le petit garçon châtain dont s’occupaient mes collègues. Je vis qu’elle n’avait qu’un humble métier : coiffeuse. Une triste histoire. Je me dirigeai vers la pièce lorsqu’un de mes collègues m’interpela.
« Encore un Junkie… et un enfant là au milieu qui va terminer sa vie en prison, lorsqu’il grandira. Si c’n’est pas malheureux. On en voit tellement, de nos jours ! »
« On a aucune preuve. Alors ne tirons aucune conclusion hâtive. » répliquai-je aussi sèchement que possible.
Bien que mes yeux n’exprimèrent rien et que mon visage resta ferme, je soulignais parfaitement le fait que je ne croyais pas un traite mot de cette histoire de droguée qui ferait du mal à son enfant. Madame Broken semblait en rémission parfaite ; Peut-être restait-il du bon en elle ? Bien que je ne fusse dotée d’aucune compassion, en général, je me plaisais à croire surtout que j’avais raison de suivre mon intuition. Je me dirigeai alors derrière la vitrine où elle ne pouvait rien voir ; Moi je la voyais. Je fus frappée par cette masculinité qui se dégageait de son corps, malgré des traits plutôt fins. Un mixe étrange entre la femme et l’homme, dans une beauté incandescente. En Roumanie, j’en connaissais quelques-uns. Malheureusement, la plupart furent des prostitué(e)s.
« Soyez cool sans déconner... mon fils a besoin de moi ! »
Cette réplique me fit sourciller. Elle se préoccupait beaucoup trop de son fils pour lui vouloir un certain mal ; à moins que des crises lui survenaient – dans des accès de colère noire – et là elle relevait d’un cas où mes collègues avaient raison. Toutefois, la fouille au sein de son appartement nous en apprendrait d’avantage. Je sortis de la pièce et me dirigeai vers celle où le petit Angel était examiné. Il n’avait rien d’un enfant battu ou en manque de quoique ce soit. J’en fus soulagée. Je pus, l’esprit plus tranquille, entrer dans la pièce où se trouvait la suspecte.
Mes talons claquaient sur le sol, tandis que je défroissai ma jupe. Ma chemise était déboutonnée en haut, juste de deux boutons. Je ressemblais plus à une secrétaire qu’à un agent de police. Néanmoins, je pouvais être plus dangereuse qu’il n’y paraissait. J’entrai finalement, toisant du regard Madame Broker. De plus près, elle était encore plus jolie et intrigante. J’esquissai un bref sourire, avant de poser le dossier sur la table, fermé, et je m’installai en face d’elle. Le silence s’installa, de marbre, tandis que nos yeux s’encraient dans ceux de l’autre. Ce fut intense, comme situation. Presque embarrassante, d’un certain point de vue.
« Où est mon fils ? » s’enquit-elle, plus que de son propre sort.
Cela pouvait signifier soit que c’était une bonne mère et qu’elle craignait pour son enfant, soit qu’elle avait peur que nous découvrions le poteau rose de son petit manège. Néanmoins, je pensais que ma première théorie collait plus avec la personne ; malgré son passé douloureux.
« En sécurité. Une de mes collègues s’occupe de lui. » répondis-je, d’un ton parfaitement neutre.
Je n’avais pas d’enfant et n’en désirait probablement pas. A un âge comme le mien, la maternité ne m’était jamais venue. Cela pouvait surprendre, choquer ou terrasser. Quoiqu’il en soit, j’avais pris cette décision assez tôt dans ma vie – depuis toujours en réalité. Rien ne me fit penser au contraire – jusqu’à aujourd’hui. Je m’adossai à ma chaise un moment, avant de me pencher d’avantage vers elle. Mes yeux la fixaient, sans animosité.
« Vous êtes ici car un témoin vous soupçonne de prendre de la drogue et d’infliger des coups inutiles à votre fils. » finis-je par décréter, guettant sa réaction. Toutefois, je ne désirais pas l’affoler inutilement. « C’est pourquoi il est en examen. Votre appartement, lui, est fouillé. » avouai-je, toujours dans un ton parfaitement neutre.
Il s’agissait peut-être d’une grossière erreur, mais je ne pouvais pas prendre le risque. Sans doute le savait-elle ; bien que je n’y fusse pour rien, je ne serais pas étonnée de me faire insulter. Cela faisait partie de mon « métier ». Bien qu’en réalité, je n’étais pas réellement ce que je prétendais.
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Sujet: Re: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Mar 18 Oct - 14:07
« En sécurité. Une de mes collègues s’occupe de lui. » Fit la femme en face de moi. J'entendais encore le bruit des talons sur le carrelage, ce bruit pas forcément agréable, mais pas non plus désagréable, et ça l'était encore moins quand on savait par qui était causé cela. Elle avait osé dire qu'Angel était en sécurité, mais jamais il ne le serait dans un tel endroit, il avait besoin de moi, comme j'avais besoin de lui. Soupirant, je me remit contre le dossier de ma chaise. Quand la flic se pencha vers moi, je soutint son regard, essayant de le percer, comme pour voir qui était véritablement présente derrière ce visage angélique. C'est alors qu'elle reprit la parole ; « Vous êtes ici car un témoin vous soupçonne de prendre de la drogue et d’infliger des coups inutiles à votre fils. C’est pourquoi il est en examen. Votre appartement, lui, est fouillé. » Cet aveu me fit littéralement péter un plomb. Je me levais alors brusquement, hors de moi, et frappa des deux mains sur la table en me penchant vers la jeune femme.
- Ecoutez, j'ai peut-être un jour abusé sur la drogue, mais c'était avant que j'apprenne être enceinte. De là, j'ai tout arrêté. Mon fils ? C'est tout ce qu'il me reste dans cette foutue vie, alors vous pensez vraiment que je vais le frapper ? Je ne lui ai même jamais donné de fessé !!
Décidément, je ne serais jamais en paix, où que j'aille. C'était fou les préjugés que pouvaient avoir les personnes, et vous glisser dans une merde pas possible. Je n'en voulais pas à la police, ils faisaient leur travail, je me fichais que l'on fouille mon appartement, je n'avais rien à cacher, même pas un rat ! Je ne supportais pas que l'on me fasse comprendre que j'étais une mauvaise mère, ou même une junkie. L'agent n'avait pas bronché d'un poile, à croire que rien ne l'effrayait, elle avait sans doute l'habitude que l'on s'énerve sur elle. Plissant les yeux, je scrutais ses pupilles, et ajouta :
- Vous n'êtes pas comme tout le monde... Vous cachez votre personnalité derrière une carapace, vous ne voulez rien de tout ça, et vous n'avait certainement aucunes compassions pour moi, mais je vous mets mal à l'aise...
Je finie par me calmer, et suite à l'entrée d'un homme, je me redressais et reprit ma place dans la chaise. Mon regard se baissa vers une pochette marron avec écrit "Shane Jacey Broken" surement mon dossier, d'ailleurs, celui-ci était rempli. Je finis par remonter le visage vers la femme devant moi, puis je me rapprocha d'elle, me retrouvant qu'à quelques petits centimètres de son visage. Je n'avais plus le goût à sourire, mais seulement le goût à jouer avec ses émotions, et ses traits de caractères. Ca pouvait faire une occupation jusqu'à ce que je retrouve Angel.
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Sujet: Re: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Mer 19 Oct - 8:50
« Knowin’ the truth.»
La réaction violente de la jeune femme ne m’étonna point. Frapper la table était monnaie courante dans notre profession, surtout lorsque la nervosité s’emparait des suspects. Quoi de plus affolant que de se voir arracher son enfant et être enfermée dans une pièce sans vie, avec un interrogatoire à la clef ? Je ne bougeai pas d’un pouce, la laissant s’exprimer comme elle le désirait. Elle était debout, désormais, et me fixait dans les yeux, soutenant mon regard depuis le début. Je restai de marbre.
« Ecoutez, j'ai peut-être un jour abusé sur la drogue, mais c'était avant que j'apprenne être enceinte. De là, j'ai tout arrêté. Mon fils ? C'est tout ce qu'il me reste dans cette foutue vie, alors vous pensez vraiment que je vais le frapper ? Je ne lui ai même jamais donné de fessé !! » lâcha-t-elle, dans cette pièce silencieuse et sombre.
Je ne sus quoi lui répondre. Il semblait clair qu’elle était clean. Aucun signe distinctif ne la présumait en possession de substance illicite au sein de son corps. De plus, son fils paraissait en excellente santé ; Je ne m’inquiétais donc pas réellement pour la libération, peut-être avec excuse, de la jeune femme. Toujours d’apparence impassible, je restai de marbre devant sa supplication. Il le fallait. Mon professionnalisme ne devait pas dépendre de mes convictions.
« Vous n'êtes pas comme tout le monde... Vous cachez votre personnalité derrière une carapace, vous ne voulez rien de tout ça, et vous n'avait certainement aucunes compassions pour moi, mais je vous mets mal à l'aise... » finit-elle par me dire, droit dans les yeux.
Elle était toujours penchée, face à moi. Je la scrutai moi aussi, sans la moindre émotion apparente. Aussi surprenant que cela puisse être, j’étais emplie d’une douce compassion pour elle. Néanmoins, je ne comprenais pas moi-même pour quelle raison. C’était peut-être là, la raison de ma frustration – ou ce qu’elle jugeait être une sorte de malaise. Je souris du coin des lèvres, prête à lui répondre, lorsqu’un homme frappa et entra. C’était un collègue. Je fixai la jeune femme trois secondes avant de me redresser ; Elle s’était rassise, d’ailleurs, sans doute calmée. Je me dirigeai vers la porte, en ayant pris le dossier de « Shane Jacey Broken », et sortit de la pièce, accompagnée par mon collègue.
« On n’a rien trouvé, agent Pietru. Ni chez elle, ni sur le petit. » dit-il, visiblement honteux. »
« Je vous avais dit de ne pas vous précipiter hâtivement dans la gueule du loup. » dis-je, en haussant les sourcils.
Je finis par soupirer et retourner dans la pièce, le dossier toujours en main. Ce n’était que de la paperasse, désormais, cette affaire. Une stupide appréhension contre la jeune femme ; Peut-être que son apparence, si séduisante pour moi, effrayait ses voisins ? Ou, tout simplement, étaient-ils au courant de son passé et en portaient rancune ? Je ne saurais le dire. Je me dirigeai vers elle, bien que je restai debout.
« Je vous prie de bien vouloir excuser les forces de l’ordre. Ce fut une véritable méprise. Vous êtes libre. » dis-je, en la fixant, dans un ton parfaitement neutre.
Puis, je lui tournai le dos, posant ma main sur la poignée. Toutefois, je me retournai. Cette beauté divine, si intrigante, ne me laissait point de marbre. J’avais envie de me retourner pour l’admirer, une dernière fois, car je pensais bien ne jamais la revoir – sauf hasard dû à la vie. Je lui offris un sourire bref, qui disparut, avant de regarder la porte et de me pousser pour la laisser passer.
« Votre fils doit vous attendre. » murmurai-je, doucement, malgré mon ton toujours neutre.
Diable, pourquoi me perturbait-elle de la sorte ?
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Sujet: Re: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Mer 19 Oct - 13:17
L'homme figurait toujours à coter de la porte, c'est alors que l'agent se leva et partie avec lui, et aller... une nouvelle fois je me retrouvais seule dans cette pièce. Je finis par me lever à mon tour, m'approchant de la vitre miroité, je contemplais mon reflet, essayant de voir si on voyait d'anciens effets de drogue, mais non, rien. Le temps était à l'ennuie, et pas que... j'avais décidé de retourner m'asseoir, puis à ce moment là, la porte s'ouvrit, je revis donc la beauté angélique de la policière, croisant à nouveau les bras contre ma poitrine, je lui offrit un regard glacial. Elle avait décidé de rester debout, et je pu à nouveau entendre le son de sa voix ; « Je vous prie de bien vouloir excuser les forces de l’ordre. Ce fut une véritable méprise. Vous êtes libre. ». Surprise d'une telle rapidité, je ne bougea pas d'un pouce, tandis que la jeune femme s'était dirigée vers la porte, j'en profitais alors pour la regarder avec attention, de haut en bas. Elle avait une élégance rarissime, que cela pouvait presque me faire craquer. Mais je repensais à nouveau à Angel, il devait certainement être traumatisé, et j'allais à nouveau devoir lui expliquer que c'était une erreur, comme beaucoup trop de choses d'ailleurs. La flic se tourna à nouveau vers moi, se décalant de la porte, il m'extirpais alors de la chaise, et m'approchais d'elle à petits pas, comme pour savourer sa présence au maximum. « Votre fils doit vous attendre. » Fit-elle en murmurant lorsque je fut à sa hauteur. Je lui offrit un délicat sourire, histoire peut-être qu'elle fonde un peu plus. Je ne cessais de l'observer, et ce, droit dans les yeux. Je ne bougeais plus, à quelques centimètre d'elle, nos corps presque collés l'un à l'autre.
- Je ne connais pas vraiment les locaux... Murmurais-je à mon tour, d'une voix suave. Pouvez-vous m'y conduire s'il vous plait ?
Je ne détacha pas mon regard du sien, le même sourire qui avait orné mes lèvres depuis que j'avais réalisé ma "libération". La jeune femme me faisait chavirait, que j'en tombais presque à la renverse, et donc, que je devais me contrôler pour ne pas que cela se produise.
Je ne voulais pas la quitter du regard, et je ne voulais pas partir. J'avais cette irrépressible envie de la revoir, et même pire, j'avais envie de la pousser contre le mur juste derrière elle et de l'embrasser. Cette pensée me donna de léger frissons dans ma colonne vertébrale, je mis mes mains dans les poches, et essaya de me contrôler pour ne pas trahir ce que j'avais en tête. C'est vrai, cela pouvait me porter à nouveau des ennuis, et donc, m'enfermer derrière les barreaux. Je me demandais bien ce que cela pouvait faire d'embrasser un agent fédéral, mais ça devait être comme toute autre personne, excitant. Secourant la tête, je fis mine de remettre mes cheveux en place, sans le vouloir, dans ce geste, mon parfum se dégagea un peu plus que ce qu'il ne le faisait au départ.
- Qui êtes-vous vraiment Agent... Pietru ?
Je me rapprochais encore un peu plus d'elle, la forçant ainsi à reculer. Je n'avais pas peur, et il était rare que j'ai peur de quoi que ça soit. J'aimais jouer avec le feux, j'aimais l'adrénaline, et surtout, j'adorais les frissons qu'elle me provoquait rien qu'en un regard. J'avançais à nouveau d'un pas, me rapprochant de son doux visage, scrutant toujours ses yeux avec intensité. Non, je n'étais pas folle, non, ça n'avait rien d'effrayant, mais c'était... juste fascinant. J'osais espérer qu'elle lise dans mes pensées, et qu'elle puisse les exécuter, mais c'était demander la lune...
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Sujet: Re: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Jeu 20 Oct - 8:28
« Knowin’ the truth.»
Je n’avais pas le droit de ressentir la moindre petite émotion. C’était inscrit dans mes gênes depuis ma plus tendre enfance. On m’avait élevée comme cela ; sans chaleur humaine. Comment aurait-ce pu en être autrement ? Dès ma naissance, je fus destinée à servir les Sarbesco ; tous sans exception. L’autorité de mon mentor adoptif fit qu’il eut été judicieux de me confier à sa grande expérience en matière de soldat. A la manière hitlérienne, je fus endoctrinée dans une manière de penser différente. J’ai appris à tuer, torturer, à mentir et à rester discrète, tout cela dans le but de protéger mon Géniteur ; Bien que son identité me fut révélée, mes demi-frères et sœurs n’en savaient point un mot. C’était préférable, d’ailleurs. Je gratifiais toujours mon mentor d’avoir pris soin de moi – à sa manière. Grâce à lui, je n’étais pas une bâtarde prostituée, malgré mon sang à demi « royal ». Je n’étais que l’enfant d’une chienne évanouie dans la nature. Parfois, je me demandais si elle fut encore en vie. Ces questions ne me traversèrent plus l’esprit, au fil du temps. Parce que, cela ne changeait rien. Absolument rien.
Je tentai alors de me ressaisir, en prenant une grande inspiration. N’étais-je pas entrain de me laisser prendre au piège de l’infâme désir charnel ? Oh que si. Parfaitement. Lorsque Madame Broken vint devant moi, à quelques centimètres seulement, un frisson parcourut mon échine, tandis que je me résonnais. Il ne fallait pas que je sois défaillante ; encore moins au travail. Hélas, cette présence m’assurait une envie d’arrêter le temps. Si nous avions pu le stopper et nous retrouver seules, j’étais persuadée que mes pulsions auraient gagné. Étrangement, j’ai toujours eu du mal de résister aux plaisirs de la chaire. Je la fixai dans les yeux, respirant calmement. Elle avait un visage et une manière d’être si différente des autres ; mon univers s’écroulait devant tant d’irréalisme. J’adorais déjà son sourire de velours, mais aussi l’odeur si agréable de son parfum. Misère !
« Je ne connais pas vraiment les locaux...Pouvez-vous m'y conduire s'il vous plait ? »
Sa demande semblait correcte. J’hochai la tête, tentative désespérée de reprendre le contrôle de mon corps. Toutefois, je me sentis incapable de bouger, lorsqu’elle remit sa chevelure en place. Je me retrouvai gênée, pour la première fois depuis des années. Si ma mémoire était bonne, la première fois ce fut lorsque je découvris que je n’étais pas un homme, mais une femme. Que mon corps changerait, littéralement. Et il est vrai qu’il m’avait offert irrévocablement quelques atouts.
« Qui êtes-vous vraiment Agent... Pietru ? »
Elle me le demanda, tout en s’approchant d’avantage de moi. Je ne bronchai pas, même si je mis un pied en arrière ; il n’était pas question que je recule. Bien que je nous savais seules, je la trouvai subitement bien téméraire – ce qui me plut encore plus. Dans un mouvement d’envie, ma main se mit à se lever pour caresser, du bout de mon index, sa joue si pâle. Un sourire ravageur égaya mon visage, signe distinctif de mon envie brutale d’elle. Envie que je tentais de maintenir, depuis plusieurs longues minutes déjà. Je m’approchai alors de son cou, soufflant dessus, puis je remontai à son oreille. Nos corps se touchaient presque et mon souffle chaud s’abattait sur sa peau tiède.
« Une femme dangereuse. »
Un sourire s’étira d’avantage sur mes lèvres, à la limite d’une perversité malsaine. Ma nature de tueuse reprenait le dessus. La séduction de son ennemi était mon péché mignon, avant de lui coller une balle entre les deux yeux ou de l’étrangler avec un file aussi tranchant qu’une lame de rasoir. Toutefois, je n’éprouvais aucune pulsion à la tuer. Ca aurait été un comble. Je frémis, en pensant à son corps contre le mien. Je retirai alors mon visage, toujours enfoui près de son cou, et je le retirai pour me mettre face à elle. J’étais si proche d’elle que nos lèvres se frôlèrent. Je souris, avant de reculer un peu mon visage, mais pas mon corps. L’intensité de nos regards en disait long ; bien qu’elle puisse se résigner. Après tout, son fils devait être sa priorité. Ce que je concevais. Toujours si proche, je posai ma main sur la poignée de la porte. Soit je l’ouvrais et nous retournions vers Angel, comme elle le demandait auparavant, soit je refermais la porte…
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Sujet: Re: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Jeu 20 Oct - 15:06
L'agent Pietru leva sa main vers moi, et me caressa la joue du bout de son index, je dus me retenir à ne pas frémir, à ne pas flancher, je ne voulais pas, pas maintenant en tout cas. Soudain, elle se rapprocha de mon cou, je n'eus aucuns mouvements de recul, elle remonta doucement à mon oreille, son souffle me caresser la peau, me faisant presque flancher. « Une femme dangereuse. ». Je me mis à sourire, savourant la moindre de ses paroles, elle ne parlait pas énormément, mais ça me plaisait amplement. Que devrais-je faire à ce moment précis ? J'allais lui saisir le cou de mes lèvres dites "douce" lorsqu'elle éloigna sa tête, déçut, je fronçais les sourcils, mais le fin contact de lèvres me rendit le sourire. Et dire que je pouvais l'embrasser, à l'instant même, alors que je choisissais de ne pas le faire... Elle se recula d'avantage, seulement le visage, j'avais envie de l'accompagner dans son geste, mais je fus comme bloquée. C'est alors qu'elle posa sa main sur la poignée de la porte, ne voulant pas gâcher ce moment, je mis ma main sur la sienne, et referma la porte.
- J'aime les femmes dangereuses...
Dans plus attendre, de ma main valide, je saisi la taille de l'agent Pietru la rapprochant un peu plus de moi, je l'embrassai alors d'un baiser que je n'avais jamais donné auparavant, doux, mais à la fois empli de désir, ce désir qu'elle me procurait depuis l'instant que je l'avais vu. La sensation du corps de la jeune femme contre le mien me donnait à nouveau des frissons, sentir sa peau, ses lèvres, c'était si bon ! Je voulais arrêter de fichu temps qui ne cessait de passer, et pouvoir profiter pleinement d'elle... Une fois ce baiser terminer, je me recula brusquement, regardant l'agent fédéral droit dans les yeux. Qu'allait-elle faire ? Me jeter dehors ? M'embrasser ? Ou simplement ne rien faire ? Je voulais parler, mais je ne savais pas quoi dire, surtout de peur de tout gâcher. Je me contentais alors de regarder ses yeux, son visage magnifique. Je mis alors mes mains dans les poches, retrouvant une position que j'avais généralement, comme pour me protéger des autres. J'avais toujours était renfermée sur moi-même, surtout depuis que l'on m'avait violé. Cet enfoiré, je l'avais en travers de la gorges, et je ne voulais qu'une chose ; le retrouver. Penser à ça me remis les idées en place, Angel, qu'allait-il pensait du temps que je mettais à venir ? Lui qui, d'ailleurs prenait un plaisirs fou à juger mes conquêtes. Ca ne devait pas être facile d'avoir une mère lesbienne, et donc, de ne jamais connaître de protection masculine, mais à moi-même j'étais son père, et sa mère, quoi de plus ? Rien. Je savais jouer au foot, je lui faisais faire du skateboard, je lui faisait faire du basket etc... Et par contre, je savais le consoler s'il en avait besoin, je lui lisais des histoires pour qu'il s'endorme, je lui apprenait à écrire, à lire, etc...
Mon regard se tourna à nouveau vers l'agent, je la dévisageait, et décida alors de tenter une nouvelle approche, me rapprochant d'elle, j'y allais petit à petit, me serrant contre elle, posant ma main sur sa joue, ne cessant de l'observer. Je finit alors par l'embrasser, de ce même baiser que je lui avais donné plus tôt. Ma libido était à son comble, j'avais envie d'elle, j'avais envie de son corps. Mais ici n'était pas l'endroit propice pour faire l'amour, il pouvait y avoir quelqu'un qui les observait dans la salle d'à coter. Baissant ma main, je finis par lui saisir les deux jambes, la portant ainsi, et je la collais contre le mur, gardant la jeune femme contre moi, ses jambes autour de ma taille. Je reculais doucement mon visage, gardant mon front contre le sien, les yeux clos un court instant. Ma respiration s'était accélérée, je ne contrôlais plus rien, et surtout pas mes envies soudaine, mes pulsions...
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Sujet: Re: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Mar 25 Oct - 8:57
« J'aime les femmes dangereuses... » dit-elle, sur un ton qui n’avait rien de la peur, mais plus de l’excitation.
Était-ce cela « se sentir vivant » face au danger ? Pourquoi étais-je si excitante, alors que j’aurais pu lui trancher la gorge et la laisser se vider de son sang en la fixant dans les yeux. Personne ne semblait à même de se rendre compte à quel point je pouvais être destructrice ; On m’avait donné le droit d’ôter la vie à qui s’opposait à mon cheminement. Elle avait refermé la porte, resserrant l’étau autour de nos deux corps embrasés. Mon regard brûlait, autant que mon corps réclamait cette chaleur qu’elle dégageait. N’était-elle pas compromettante pour la suite des événements ? Je n’en savais rien. Elle me plaisait trop ; et je suis une veuve noire. Elle s’aventurait donc à risques et périls au sein de cette pièce trop froide et sombre. Elle m’embrassa.
Je répondis à son baiser ardent, laissant le feu de la passion me dévorer. Cela n’avait rien d’une possession et encore moins d’un amusement sans issu. Je craignais pour ma propre survie, plus que tout, tandis que, à la fois, j’éprouvais un sentiment de bienêtre insolent. Il prit fin, aussi subitement qu’il n’avait commencé. Je respirai fortement, ce qui soulevait ma poitrine d’avantage qu’à l’ordinaire. Mes yeux verts toisaient avec envie cette déesse infernale. Ni totalement femme, ni totalement homme, Shane ne ressemblait à personne. Je tentai de raisonner les milliers de cris qui engourdissaient mon esprit, empêchant toute pensée censée de m’octroyer un peu de raison et d’impassibilité. Il fallait que je reprenne le dessus, et vite.
Nous ne regardâmes, longuement, comme si nous étions un cauchemar l’une pour l’autre ; oui, mais un cauchemar agréable dont on ne voulait pas se réveiller. Mon visage reperdit de sa vie, retournant à la statue de glace muette que je fusse. Shane s’approcha alors de moi, lentement, et j’appréciais chacun de ses mouvements. Elle m’embrasser avec la même fougue que précédemment. Impossible de me contrôler, je perdis mes moyens. J’attrapai alors sa nuque et j’entrepris de plonger ma langue dans sa boucher, avec une passion animale ; presque brutale. Puis tout cela prit fin, une seconde fois, et je me retrouvai alors contre le mur, portée par ce corps mi-homme mi-femme si fascinant. Elle fermait les yeux, un moment. Je repris mes esprits et j’entrepris de descendre de mon perchoir.
Mon esprit revenait à lui. Cette enivrance s’arrêta. Toutefois, elle persistait au fond de mon être ; je n’arrivais pas à m’en défaire. Longuement, je la toisai. Puis je me détachai d’elle, subitement, comme si je venais de me ramasser une douche froide. Il fallait qu’elle arrête, sinon je risquais de la tuer. Elle ne devait rien, jamais rien, représenter pour moi. Sans quoi, elle ne survivrait pas à mon univers. Je traversai la pièce, lui tournant le dos, avant de me retourner vivement et de la fixer dans les yeux. Exprimaient-ils quelque chose, désormais, eux qui inspiraient d’ordinaire la mort ? Je remis mes vêtements en place, en y songeant, avant de me concentrer sur elle. J’ouvris la porte, silencieusement, avant de m’engouffrer dans le couloir. De l’air, enfin ! Je respirai profondément, tout en attendant qu’elle me rejoigne ; il fallait que je la conduise à son fils.
Il fallait que je garde la tête froide.
[HJ : Désolée, ce n'est pas terrible !]
Invité Invité
Sujet: Re: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Mar 1 Nov - 17:14
Un instant après de long regards, l'agent descendit de mes bras, et sans savoir pourquoi, je la laissai faire. N'ayant pas bougé d'un pouce, je la vis s'éloigner de moi, elle avait retrouvé son expression neutre, comme si rien ne s'était passé entre nous. Je me tournais à mon tour, me rapprochant d'elle et ainsi de la porte, la jeune femme était en train de remettre ses vêtements en place, tandis que je me contentais d'un simple balayage sur mon haut, elle s'était à nouveau concentré sur moi, et je me décidais à soutenir son regard. Que pensait-elle ? J'étais envieuse de savoir ce qu'elle avait derrière la tête...
En une seconde je la vis d'engouffrer dans le couloir, comme si, rester ici dépendait de sa survie, c'était parfois amusement, mais surtout troublant, car la jeune femme n'était pas du tout prévisible. Je la suivis alors, sans un mot, et elle m'accompagna à travers les couloirs du commissariat pour retrouver Angel. Quelle mère faisais-je pour mon fils ? J'avais préféré profiter de mes pulsions, plutôt que de retrouvait la personne qui était, pour moi, la plus importante. Les couloirs étaient long, et froid, tout comme la pièce dans laquelle je m'étais retrouvée auparavant. Je n'osais pas regarder l'Agent Pietru, j'avais peur de ce que je pouvais apercevoir, alors j'optais pour me taire, et tracer mon chemin. Plus tard, à travers une vitre, j’aperçus Angel, celui-ci me vit également, croisant mon regard, d'un air inquiet. Je lui offrit un sourire, et je me retrouvais face à une porte. L'ouvrant et m’engouffrant à l'intérieur, je m'approchais pour ensuite me mettre à genoux face à l'enfant qui courut vers moi en m'appelant. Je le pris contre mon corps, le serrant doucement, profitant du contact que j'avais enfin avec mon fils. Il était si compréhensif, si doux avec moi, que j'étais persuadée d'avoir le meilleur enfant qui puisse exister.
Toute les mères diront ça à propos de leur enfants, et j'en faisais partie, mais j'étais fière. J'avais eu beaucoup de mal à l'accepter quand il était enfant, j'avais dû avoir de l'aide psychologique, etc.. mais à présent, tout allait pour le mieux. Angel était ma priorité, ma propre vie, je ne supporterais pas que l'on me l'enlève... Je revins à la réalité, je le pris dans mes bras et me remise debout, le gardant dans mes bras. Je n'étais peut-être pas épaisse, mais lui non plus, et son petit poids n'était pas une torture, loin de là. Je décida enfin à me tourner vers l'Agent Pietru, et lui fit :
- Merci de m'avoir accompagné jusqu'ici... Je vous revaudrez ça... Merci encore Agent Pietru...
Sans m'en rendre compte, j'avais prononcé son nom avec un ton suave. Je regarda la flic qui s'était occupée de mon fils, et lui accorda un bref signe de tête. Je n'avais pas envie de me retrouver ici une nouvelle fois, mais j'étais persuadée que je reverrais souvent ses murs, c'était là ma destinée dans chacune de ces villes...
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Sujet: Re: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Jeu 3 Nov - 20:03
Aucun animal ne devait sortir de mon corps. Il fallait que je maîtrise la sauvagerie qui résidait en moi, celle que je considérais comme un désir inachevé. La chair était ma propre damnation, comme la bouteille trop forte de whisky que je me buvais solitairement et quotidiennement. Je n’avais pas le droit de me laisser annihiler de la sorte ; pas pour une femme. Pour personne, littéralement. J’étais ici dans un seul et unique but : retrouver Edoran et le ramener par la peau des fesses. Rien ne compterait ici. Hélas, je sentis un sentiment nouveau envahir mes veines. Une culpabilité sondée et émotionnellement forte, dès le moment où je l’imaginais en tenant la main de son fils. C’est ainsi que je me mis à marcher le long du couloir, froid et dur. Puis nous arrivâmes devant la porte où il était retenu prisonnier des limbes d’une folie, celle des préjugées hâtifs. Je fermai les yeux, une seconde ou deux, en laissant le plaisir à Shane d’ouvrir cette séparation cruelle entre elle et son sang. Elle s’engouffra dans la pièce, et je surgis derrière elle, le regard vide de sens.
« Merci de m'avoir accompagné jusqu'ici... Je vous revaudrez ça... Merci encore Agent Pietru.... » dit-elle après s’être tournée vers moi.
J’hochai doucement la tête, en guise d’une réponse sans doute insatisfaisante. Je tenais fermement à me maîtriser, et cela devant tout le monde. Jamais je n’avais émis de grandes faiblesses, jusqu’à ce jour. J’aurais pu perdre mon travail, si quelqu’un m’avait vu. Heureusement pour moi, je savais que personne ne m’espionnait. Ils étaient bien tous trouillards pour qu’ils osent commettre un tel acte et me dénoncer par la suite. Chacun savait de quoi j’étais capable et dans quelles affaires je me lançais, d’ordinaire : les plus sanglants. Je savais parfaitement me dissimuler sous la peau d’un psychopathe. N’étais-je pas moi-même folle ? Je tournai le dos alors à la porte et je fis signe à Shane de me suivre, avec son fils. Puis nous arrivâmes à la sortie de son Enfer.
Et si je la tuais, pour avoir osé me rendre humaine, l’espace d’une seconde ? Je me raisonnai. Il le fallait bien.
J’espérais ne plus jamais la revoir.
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Sujet: Re: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Jeu 17 Nov - 10:18
Je regardais par la suite ceux qui étaient restés avec Angel durant mon interrogatoire, leur faisant un signe de tête, puis j'embrassai le crâne de mon fils encore dans ses bras. Gardant mon visage entre ses cheveux, je respirai son odeur, une odeur sucrée et douce à la fois, celle du pur bonheur. C'est alors que l'agent Pietru me fit signe de la suivre, sans trop comprendre, je m’exécutais, je n'avais en rien oublier ce qu'il s'était passé dans la salle un peu plus tôt, et je ne le regrettais en rien. La jeune femme ne disait rien, elle m'accompagnait seulement dehors, mais avais-je vraiment envie de la quitter ?
- Je suppose que nous seront amenées à nous revoir... Du moins, j'ai l'habitude de venir dans ce genre d'endroits... on ne m'aimes pas forcément...
Je désignai vaguement mes vêtements, trop masculins, mon corps trop masculin même. A savoir que mon prénom l'était aussi. Nombre de fois que l'on me regardai de travers, je ne les comptais même plus, en sachant que j'en avais pris goût. J'observai les yeux de l'agent, ils n'y avait aucune expression, s'en était presque effrayant, mais je n'arrivais pas à avoir peur, je n'étais pas comme ça. Je n'avais jamais ressenti cela d'ailleurs, peut-être le jour où l'on m'a violé, je n'en sais rien...
- Encore merci... Agent Pietru...
HJ : Je sais, il est bidon.. =S
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Sujet: Re: Erreur judiciaire || Narcisa C. Pietru Lun 21 Nov - 14:04
L’amour qu’elle portait à son enfant était débordant. Cela se voyait par tous les pores de sa peau. Elle transpirait de sentiments affectueux pour son petit Angel. Je ne pus qu’être touchée, malgré ma façade qui n’exprimait rien. Je ne désirais pas être mère ; C’était juste que je n’avais jamais connu une marque d’affection quelconque. Mes récompenses se traduisaient par de la gratitude dans le regard ; un silence harmonieux qu’arborait fièrement celui qui m’eut élevée. Pas besoin de sourire. Pas besoin d’être heureuse. Il fallait juste faire ce qu’on me demandait, et bien. Cela se résumait à peu de choses. Une vie entière d’obéissance pour ne recevoir que de la gratitude dissimulée en retour. Je m’y accommodais. Je ne connaissais que cela. Que pouvais-je espérer de mieux ? Je tournai les yeux avant de l’emmener vers la sortie du commissariat. Je retrouvai alors les abrutis qui l’eurent dévisagée sans raison apparente. Mon regard les glaça sur place. Je savais me montrer dissuasive, lorsque le jeu s’y prêtait. Une fois arrivée à la hauteur de la sortie, je me retournai pour lui faire face. Pas parce que c’était une exigence. Parce qu’elle me parlait, en tenant son fils.
« Je suppose que nous seront amenées à nous revoir... Du moins, j'ai l'habitude de venir dans ce genre d'endroits... on ne m’aime pas forcément... »
Dit-elle en désignant son corps. Je la fixai, sentant ma respiration devenir haletante. Comme si j’avais couru plusieurs kilomètres sans une seule pause et que je venais d’en prendre conscience. Je chassai ses idées de mon esprit. Comment pouvait-on réprimer un corps comme le sien ? Elle me fascinait, littéralement. Si masculine et pourtant si femme. Elle se différenciait des autres par une prestance dévastatrice. Je secouai la tête, de gauche à droite, réprimant ses paroles. Comme si je lui avais dit « Moi je vous trouve jolie ». Mais cela ne sortait pas. Cela ne sortirait probablement jamais.
« Encore merci... Agent Pietru... »
Je déposai mes yeux sur son fils, avant de les redresser sur elle. J’hochai la tête positivement. Puis je la contournai pour la laisser partir et rejoindre mon bureau, comme si je ne désirais plus que cela : retrouver mon attitude d’avant. C’était vrai. Elle m’avait perturbée. Une vision de la vie s’ouvrait à moi et il fallait que je la referme. C’était sans compter que je me suis retournée, une dernière fois. Du bout des lèvres, de manière à ce qu’elle ne m’entende pas, j’ai prononcé quelques mots.
« Ce n’est rien... »
Puis je la vis disparaître et je m’engouffrai dans mon bureau où m’attendait une multitude de paperasse. Je soupirai brièvement avant de m’y coller.