Sans vraiment m'en rendre compte, j'étais monté dans la chambre d'Adam. Nous aurions très bien pu rester dans une autre pièce, mais je devais avouer que je me sentais toujours plus à l'aise dans celle ci; peut être parce que j'avais du mal à la quitter. La raison n'est pas importante, mais une fois là. Je me dégonflais totalement préférant d'abord savoir pourquoi il faisait ses valises. Je le regardais, assis sur son lit avec son chat. Le torse nu. Non ! Je ne devais pas commencé avec ce genre de pensée, j'avais quelque chose à annoncer et je refusais de profiter de lui, tant qu'il serait dans l'ignorance, même si je refusais que ma démarche avec Louise change notre lien. J'avais beaucoup trop besoin d'Adam pour m'en passer; et quelque part, je voulais qu'il ait lui même autant besoin de moi. Mon souffle se coupa lorsqu'il confirma qu'il partait, j'étais retenu en plaine haleine avec le besoin de l'entendre et non de le voir. Je cherchais au moins à savoir si il quittait la ville avant de m’effondrer. « Non je vais habiter quelque temps avec mon frère » Je respirais à nouveau. Certes, si il partait chez son père, j'avais peu de chance de le voir plus souvent mais j'étais preneur. Tout pour qu'il ne parte pas. « Ah oui ? Mais. Pourquoi ? » Je ne le quittais pas du regard. J'avais l'affreuse sensation de ne pas être venu au bond; affreuse sensation qui s'ajoutait à mon angoisse de départ.

« Pourquoi t’es là ? » Automatiquement, je me rappelais la raison de ma visite. Les mots n'étaient pas venu entre temps. C'était sans doute stupide, mais je ne savais pas vraiment comment mes proches allaient réagir et malheureusement j'attaquais par l'un des plus important. Je cherchais mes mots sans grand succès. Je me pinçais la lèvre, me décidant enfin à parler. « En fait, je dois te faire part d'une nouvelle. Et ... ? Je sais pas vraiment comment l'annoncer. Mais si je te dérange, dis le. Je pourrais repasser. » Quoi ? Je commençais à vouloir fuir; peut être, mais c'était toujours ainsi lorsque j'étais mal à l'aise. Et là, je me sentais carrément mal.

Je baissais la tête à la recherche d'un trou de souris pour me cacher. Je me rendais compte que je traînais et qu'Adam n'avait peut être pas que ça à faire de me regarder faire le muet. Fallait que ça sorte, juste à savoir comment. « Comment va Louise ? » Je levais les yeux surpris. A vrai dire, je ne pensais pas qu'Adam me poserait un jour ce genre de question. Lui & Louise n'étaient sans doute que de simple connaissance; je me pinçais la lèvre avant de répondre avec un peu de gaieté. « Elle va très bien. Elle va se marier. » Je souriais bêtement en pensant au fait que c'était moi qu'elle allait épouser. J'étais heureux après tout; j'avais juste quelques appréhensions quant au réactions de notre entourage.

L'impression que j'avais de le déranger ne m'aidait aucunement à me mettre à l'aise. Bordel ! Pourquoi fallait-il toujours que je fasse une montagne de détails anodin, je n'allais quand même pas manqué de me pisser dessus à chaque que j'allais annoncer mes fiançailles. Une grimace m'échappa lorsque je compris qu'il ne répondrait pas à ma question, alors il devait partir chez son frère sans m'avertir et sans me l'expliquer. Depuis quand est ce qu'on ne se parlait plus de choses importantes ? Je le connaissais assez pour savoir qu'il ne déménageais pas sans raison et le fait qu'il reste silencieux m'irritait plus que 'aurais voulu le faire paraître.

« Après je serais pas ici » Je me tue en l'écoutant, je sentais que je l'agaçais malgré ses efforts pour ne pas le faire paraître. « Alors accouche, vais pas être patient encore bien longtemps » J'usais de sa patience, peut être parce que malgré la gêne je voulais faire durer encore un peu le moment où il ignorais mon changement de statut. Je commençais à ouvrir la bouche, j'allais cracher le morceau comme il me le demandait, purement & simplement. « Je ...» « Désolé » J'hochais la tête; il n'avait pas à s'excuser c'était moi, j'arrivais à l'improviste et en plus pour le faire languir. « Non, t'excuse pas. c'est moi. »

Je le rejoignis sur son lit, assis à côté de lui je tentais de me mettre à l'aise. Le fait qu'il me parla de Louise m'aida car je savais que c'était un effort qu'il faisait. Il ne la connaissait pas assez pour se soucier réellement de ses humeurs, mais j'appréciais la demande. Et puis, elle m'aidait à amorcer mon annonce. « Ah ? Sympa. Il est comment ? Tu lui as déjà fais passé un interrogatoire ? » Un petit rire m'échappais malgré moi, il est vrai que si Louise avait été fiancé à quelqu'un, cette personne aurait eu besoin de plus qu'une simple demande pour lui passer la bague au doigts. Comme si n'importe quel homme pouvait me prendre ma douce Louise. « Je n'en ai pas eu besoin. En fait, ce que je suis venu te dire c'est que ... Je suis venu te dire que je vais me marier. Avec Louise. » Je l'avais dit, enfin je pouvais reprendre mon souffle et même si je n'avais pas encore d'apercu de sa réaction, je me sentais bien plus léger.

C'est assis à côté d'Adam que j'avais pris mon courage à deux mains. J'étais mal à l'aise depuis que j'avais franchi sa porte; la peur de sa réaction, son hostilité et le fait qu'il soit là à jouer avec son chat plutôt que de me regarder, ça n'avait en rien arranger mon malaise. J'avais besoin de capter son attention entière, et même à côté je n'y parvenais pas, alors je fis comme si de rien était, j'annonçais mon prochain mariage et tant pis si ça passait dans l'oreille d'un sourd. Ce ne fut pas le cas, à l'entendre rire il devait croire que je blaguais. Non. J'affichais un visage on ne peut plus sérieux, ma décision était prise et même lui ne me ferait pas changer d'avis, j'attendais juste qu'il l'accepte.

« Je peux savoir ce que t’avais pris, avant de lui demander un truc pareil ? » Comme je l'avais pressenti, il n'aimait pas mon annonce. Trop tard. Pour toute réponse, je ne lui offrais que mon silence, j'avais besoin de bien choisir mes mots pour lui expliquer. « T’es gay je te signale. Où tu t’es réveillé un matin avec la résolution de devenir hétéro ? » Je n'étais pas certain qu'il ne me comprenne pas. Oui, je suis gay. J'aime les hommes, et jamais je ne cesserait de les aimer. Mais cette promesse que j'ai faite à Louise va tellement plus loin que tout ce que le sexe pourrait m'apporter. J'étais sûr qu'au fond qu'il comprenait que mon orientation sexuelle n'avait absolument rien à voir avec mon mariage. qu'il s'agissait juste là, de mon désir de passer ma vie avec celle qui m'accompagne déjà depuis toujours. « Adam. Tu sais bien que c'est pas ça. Ma décision n'a strictement rien à voir avec le fait de vouloir faire comme tous ces hétéro. »

Je passais mon bras derrière l'épaule d'Adam, je comprenais sa réaction et mon seul souhait était de lui faire comprendre que rien ne changerait entre nous - à moins qu'il ne le décide - car ce n'est pas parce que j'aurais une bague au doigts que je renierais ma nature. Avec mon pouce, je caressais doucement sa nuque, comme pour le rassurer. « C’est quoi tes raisons ? » Je prenais une grande inspiration et me racla la gorge, comment j'allais lui expliquer. « Louise. » Je me stoppais avant de reprendre. « Louise va avoir un enfant. Pas de moi, si ça peut te rassurer mais ... je ne veux pas qu'elle l'élève avec quelqu'un d'autre. Je ne veux pas qu'un jour un homme entre dans sa vie et me l'enlève. Je la veux pour moi, pour toujours. Traite moi de con d'égoïste si tu veux' Mais c'est ça ma raison. Elle est à mes côtés depuis toujours et je refuse que cela change un jour. » Je m'attendais à tout, à ce qu'il me comprenne, à ce qu'il me traite d'idiot. J'étais bien barré dans ma tête. Une saleté de possessif, c'est tout ce que j'étais. Peut être même que je devrais avoir honte de moi même. « Mais tu vas continuer à te faire des mecs, quand même hein ? » J'éclatais de rire à sa question, à croire que c'est tout ce qui l'intéressait. D'un côté, c'est pour l'en assurer que j'étais venu le voir. « Tu la laisse pas te castrer ! » Rien que de sentir sa tape sur ma tête, je me sentais soulagé d'un poids. Je n'avais aucunement l'intention de ne plus fréquenter d'homme; j'épousais ma meilleure amie, je ne reniais pas qui j'étais. « T'en fais pas pour ça' Je reste le même homme qu'avant. » Et pour le rassurer, je posais ma main main sur sa joue avant d'attirer son visage près du mien. J'avais besoin de l'embrasser, et par ce moyen, je voulais faire disparaître toutes ses peurs.

J'avais expliquer du mieux que j'avais pu ma décision. C'était difficile, surtout que je ne savais pas vraiment comment le tourner. J'aimais ma meilleure amie sans être attirée par elle et à partir du moment où il y'a de l'amour il peut y avoir un mariage non ? Quelque chose comme ça' Je m'emmêle. J'essaie d trouver des excuses bidons pour expliquer le fait que je ne veux pas que Louise ait un autre homme dans sa vie. Du moins, un homme qui compte, ce qu'elle faisait de son temps ne me regardait pas. « Non, je te comprends parfaitement » J'affichais un franc sourire, rassuré d'entendre les paroles d'Adam, c'est que j'avais du bien l'expliquer, ou alors que lui s'imaginait dans ma situation et comprenait que c'était une bonne chose. « Merci Adam. J'ai l'impression d'être moins fou. » Je saisissais sa main pour la serrer fort au creux de la mienne, comme pour lui montrer que ce qu'il me disait me faisait du bien.

« Tu as raison, tu fais bien d’être là pour elle et pour cet enfant » Ouais, pourtant je restais pas sûr de mon coup. Après tout, Louise et moi étions jeune et un enfant ... bah' ça allait sacrément changer ma routine, déjà quand je voyais Louise avec toute ses nausées et ses rendez vous. Je continuais de me dire que c'était le meilleur choix; moi Hannibal, celui qui avait toujours contrôler sa vie, j'avais une peur bleue de me chier dessus normal non ? parce que bon, même si j'allais avoir ma vie de famille, je savais qu'à côté je fonctionnerais comme un célibataire et ce genre de double vie, c'est pas puni par la loi ? « Donc toi, tu t’en ira pas ? » J'avais dit à Adam que je restais le même qu'avant, sous entendu que je n'arrêterais pas les hommes pour autant et pour l'en assurer même si j'en avais envie je l'embrassais. Lorsqu'il quitta mes lèves je le regardais d'un air perplexe, je ne comprenais pas où il voulait en venir mais j'avais envie de le rassurer, comme il venait de le faire avec moi.Je glissais mes doigts sur sa nuque pour la caresser doucement et chuchota. « Bien sûr que non, ça n'a jamais été dans mes plans. A vrai dire, 'avais peur que ce soit toi qui parte' » Je le lui confiais, même si cette peur avait été un peu stupide.

« Tu vas trouver le temps entre le boulot, Louise et le bébé ? » J'enroulais mes bras autour de lui, il me paraissait si fatigué, il y' avait t-il quelque chose que je n'avais pas vu venir ? Je m'installais à genou devant lui pour garder son visage en face du mien. « Je ferais de mon mieux, mais je te promet de ne pas partir loin. » J'étais idiot et je n'avais pensé qu'à moi; j'avais été absent plusieurs mois, il avait du s'imaginer que je ne voulait plus le voir, puis avec la nouvelle du mariage. Mais non. J'avais toujours envie de le voir et je ne me voyais pas sans lui. Ma main nuque toujours en train de caresser sa nuque, j'approchais lentement son visage du mien pour l'embrasser à nouveau. J'étais nul avec les mots et je devais lui montré que j'avais toujours envie de lui dans ma vie.

J'étais d'un naturel doux, je ne sais d'où ça me venait, de Louise probablement mais j'aimais toucher les gens quand je leur parlais, et si j'étais proche d'eux pourquoi pas les câliner. Avec Adam, c'était ça, j'aimais le caresser et pourquoi pas l'embrasser ? « Okay… » Je ne le sentais tout de même pas très convaincu, je ne pouvais pas l'en blâmer, moi même je ne savais pas trop où tout ça allait me mener. Je m'aventurais dans l'inconnu et à part l'éventualité de rompre avec mes proches, je ne crains rien.

Je fus content lorsqu'Adam répondit favorable à mes avances, plutôt que de me repousser il s'était laissé faire devant la pression de ma main sur sa nuque et m'avait laissé l'embrasser. Après plusieurs semaines, je redécouvrais enfin le goût de ses lèvres, ça m'avait manqué, il y'avait quelque chose d'addictif chez lui, comme pour une sucrerie. Je sentais ses mains se poser sur mon corps et en ami je le laissais faire, à vrai dire j'encourageais même cette démarche. Adam disposait de moi comme il le voulait, peut être que je devrais montrer plus de force de caractère ? Mais je n'en avais pas envie, pas là, pas maintenant. Ce que j'aurais voulu c'est que ses lèvres restent collées aux miennes, ce que j'aurais voulu c'est continuer comme ça pendant encore un bon moment.

Allongé sur le lit avec lui au dessus de moi, je fus déçu lorsque tout s'arrêta trop vite. « Je suis désolé » Comme victime d'une pulsion mon visage sauta verse le sien pour un bref baiser, sa main qui caressait ma joue calmait mes ardeurs même au fond j'en redemandais. Je le fixais droit dans les yeux, je l’interrogeais presque du regard. Désolé de quoi ? Je ne l'avais pas soupçonné mais quelque chose trottait sûrement dans la tête d'Adam. Je voulais savoir. N'étais-je pas en droit après tout ? Lui savait tout de moi désormais. Je me ressaisissais rapidement, oubliant presque l'excitation que je ressentais il y'a encore quelques minutes. Mon regard ne le quittait pas, même lorsqu'il se fut allongé à côté de moi.

« Alors, c’est une fille ou un garçon ? Tu le sais déjà ? » Je notais sa volonté de changer de sujet. Moi je n'en avais pas envie, l'expression de mon visage devait déjà tout dire sur ce que je mourrais d'envie de demander mais je ne le fit pas. Au lieu de ça, je me redressais pour être au dessus de lui, je passais l'une de mes mains sur son torse que je caressais avec tout la douceur dont je savais faire preuve. J'esquissais un sourire. « C'est encore trop tôt je pense ... Dis moi, tu préférerais que ce soit quoi toi ? Je sais que ça te concerne pas, mais j'ai envie de savoir. » L'espace de deux minutes je le regardait avec un visage enfantin désireux de connaître la réponse à ma question. A vrai dire, je ne savais pas moi même ce que je voulais. Fille ou garçon, peu importe. Enfin, légère préférence pour une fille. Avec une deuxième Louise ne peut être que merveilleux. Je pensais cependant que nous avions assez parlé de cet enfant. Certes, c'était important, mais je restais désireux de savoir ce qui arrivait à mon ami.

Mes mains continuaient lentement leur chemin sur la peau d'Adam, j'étais silencieux, désireux de sentir l'odeur de ce corps près de moi. J'y déposais mon visage, il sentait aussi bon qu'un bébé, ce qui me fit sourire. Doucement, je commençais à déposer des baisers sur son torse avant de suivre la ligne tracée par ses muscles jusqu'au nombril. Soudainement je redressais la tête et poussais un léger soupir, constatant que rien de que je faisais ne faisait disparaître cette mine. Je remontais donc à hauteur de son visage et près de lui j'osais demander. « Assez parlé de moi. Je veux savoir ce que tu me cache' » Moi ? Parano ? Je l'espérais. C'était un genre d'ultimatum. Plutôt sérieux, je me relevais pour m'asseoir sur le lit. «Je me pose peut être des questions pour rien, mais je suis sûr qu'il y'a quelque chose que tu ne veux pas me dire, c'est pour que tu es' ... que tu n'es pas comme d'habitude. Ça a un rapport avec ton frère ? Dis moi. » V'là que je commençais à me sentir con d n'avoir pensé qu'à moi et à mon " heureuse nouvelle " mais j'avais raison dans mes émotions. J'étais bien un con d'égoïste.

J'avais capté qu'il n'étais pas entièrement avec moi. Cette révélation me vexait cruellement; après ces semaines, j'aurais voulu qu'il soit aussi heureux que moi de le revoir, et parce que c'était de ma faute que nous étions éloigné, je gardais le silence mais cela n'empêchait pas que sa distance me blessait profondément. J'essayai malgré tout de capter son attention, par des baisers, des caresses, des questions dont les réponses ne sont pas si importante. Les minutes passaient rendant son silence pesant.

« Une fille, il faudra la surveiller et la protéger des gars. Elle finira par nous détester parce qu’on la laissera pas sortir avec n’importe qui. Un garçon, il va falloir contenir ses ardeurs et son envie de rébellion. Je sais pas… peut être tout de même une petite préférence pour un garçon » Mouais ... je gardais quand même ma petite préférence pour une fille. Je m’imaginais déjà en train de la pomponner, de la chouchouter, de veiller sur elle. Bref !! de faire le papa chiant quoi' Par chance, Louise est assez responsable pour assurer le rôle de " parent sérieux " et puis de toute façon, pour qu'une relation mère-fille fonctionne il fallait toujours un père relou. J'assumais ce rôle avec beaucoup d'humour. Mais bon, ce bébé on y est pas encore et mieux vaut le laisser là où il est, c'est à dire avec Louise car j'ai beau l'aimer de tout mon coeur c'est Adam qui capte mon attention. Pour toute réponse, je ne faisais qu'acquiescer, lui faisant ainsi comprendre que son choix était judicieux, car après tout un petit garçon, ça restait bien.

Malgré que je le couvre de caresses et de baisers, qui j'en suis sûr l'auraient déjà excité un autre jour que celui ci, je le sens, je sens qu'il n'n a rien à faire et si je continu c'est juste pour confirmer mon observation. C'était juste, et sans insistance de ma part je m'écarte de lui pour exiger qu'il me parle. « Elias vient de quitter l’hôpital, il est avec mon père pour se réinstaller chez lui. C’est pour ça que je vais aller chez lui… On lui a tiré dessus… » Je tournais automatiquement la tête à cette nouvelle, il venait là de capter mon attention. «Mais… avant ça y a mon frère aîné qui s’est fait percuté par une voiture. Ça fait environ deux mois et il est toujours dans le coma » Pour le coup, il n'était pas chanceux, ni ses frères d'ailleurs. Rien que là, je me sentais complètement con de m'être montrer si égoïste. D'avoir exiger de lui qu'il me parle; qu'il se réjouisse pour moi et même d'avoir voulu le séduire; je m'en voulais et trouvais difficilement quelque chose à dire; à part peut être que j'étais un ami pitoyable, absent quand on a besoin de lui & égoïste à souhait. Bon sang !! mais qu'est ce que je faisais là ? Tu m'étonne qu'il soit distant, il avait déjà du me rayer de sa vie depuis un bon moment. « Elias ? Il va quand même bien ? Enfin, il risque pas de mourir ? » Tout ce que je trouvais à lui répondre c'était comment allait son frère ? Je n'osais même pas demander pour Camden, j'avais déjà la réponse. En fait, 'javais la réponse pour les deux, ils allaient mal; et l'unique raison pour laquelle ça m’intéressait c'était parce qu'à cause de ça Adam pensait à autre chose & était distant avec moi. Là, c'est clair ! Je me déteste.

A ne rien dire, un silence s'installait. Je pouvais lui dire que j'étais désolé pour le drame qui touche sa famille; mais même pas, ça il avait du l'entendre des dizaines de fois et j'allais l'agacer, si je ne m'agaçais pas déjà moi même. Je lâchais un long soupir avant de me lever. Quoi ? J'allais partir ? J'étais partager entre la conviction que ça n'était pas le moment et celle que ça valait mieux, qu'Adam comme ça, n'aurait plus à supporter ma présence. Mais je pouvais pas le quitter comme ça, sans rien dire. Une boule s'était nouée dans ma gorge. « Adam ? » Trop tard, j'avais demandé la parole, je devais m'exprimer et c'était avec une certaine hésitation que je le fis. « Je suis désolé. Pour tes frères, tu ne le mérite pas et j'espère sincèrement que ça s'arrangera. » Au moins, la banalité était dite. Je restais quand même planter là mais j'allais le dire. « Et je voulais te dire. - grande inspiration - je suis désolé d'être ami pitoyable; d'être égoïste et exigeant; de ne pas avoir été là, de n'avoir rien vu, bref de ne penser qu'à moi. Et je comprend que tu ne sois pas prêt à me parler. J'ai merdé, je te demande de m'excuser. » Je m'étais lâché, j'en étais pa pour autant plus léger et tant mieux dans un sens.

Même si je ne l'étais pas du tout, je ressentais le besoin de faire que je sentais concerné. Je l'étais indirectement, car les accidents arrivés aux frères Taylor me touchaient par le biais d'Adam, pourtant j'étais incapable de m'en soucier réellement et dans tout ça, ce qui me gênait c'était qu'Adam n'était pas comme d'habitude et avec moi et qu'il me rejetait, chose - dont il le sait - qui me blesse toujours. Mes réactions m'enfonçait pu à peu dans ma conviction que je n'étais qu'un être égoïste, j'avais peur qu'Adam le remarque, que ça lui fasse perdre ses sentiments à mon égard et pour éviter cela, je faisais au moins mine de m’intéresser à ses frères. « Non, ça va là, j’ai dis qu’il se réinstallait chez lui. C’est pour ça que j’y vais moi » J’acquiesçais, bon si il allait bien je voyais pas trop ce qu'Adam allait bien pouvoir faire là bas mais ça ne regardait que lui, juste que je m'en doutais nous allions encore passer un long moment sans nous revoir.


Je me tenais prêt à partir, ce silence qui ne se rompait pas avait rendu l'atmosphère beaucoup trop pesante, ça y'est je me sentais con, je l'étais y'avait plus qu'à partir. Puis plus je le voyais jouer avec son chat, plus je me disais qu'en fait j'avais qu'à filer, même as il s'en rendrait compte. Ma salive fût douloureuse à avaler lorsque je pris la décision de dire " au revoir " & rentrer chez moi. « Merci » C'était tout ce qu'il répondait à mes excuses, j'en attendait peut être plus, mais j'arrivais quand même à comprendre qu'il n'avait pas que moi et mes crises existentielle à gérer. Je lui avais annoncé ma nouvelle et désormais je n'avais plus qu'à accepter les conséquences; il n'allait plus vouloir de moi, malgré ce qu'il m'a dit tantôt.

J'avais tout de même envie de rattraper le coup, je devais excuser mon égoïsme et mon absence. Je ne voulais pas m'imposer surtout que j'avais l'impression de le déranger plus qu'autre chose, je ne tombais pas au bon moment, je m'en rendais compte. « Mais tu n’as rien fait de mal » C'était pourtant la seule explication que je trouvait au fait qu'il puisse m'en vouloir; j'étais sur mes impressions et il était trop muet pour que je me persuade du contraire. « De toute façon, tu serais venu avant, je t’aurais plus envoyé bouler qu’autre chose alors… » J'apercevais dans son sourire une tentative pour que je déculpabilise, c'était trop tard car même si il m'avait envoyer bouler, j'aurais montrer de l'intérêt et il aurait su que peut importe ce qui arriverait je serais là, j'ai eu une occaz' j'ai foiré. C'est tout. « Tu veux t’en aller ? » Je déglutis, non je n'avais aucune envie de partir, je voulais rester avec lui, passer du temps avec lui ce qui m'avait horriblement manqué. J'hochais la tête doucement pour lui signifier que non, il enchaîna avec une seconde question. « Tu dois peut être allé retourner voir Louise… » « Non, elle n'a pas appelé, elle va bien. Je ... » Je me mordis la lèvre, j'hésitais, je ne voulais pas partir, je ne pouvais pas rester. « Tu veux que je m'en aille ? » Autant que je lui demande, j'allais être fixé. « Je ... Si tu veux être seul & tranquille, dis le' Je repasserais plus tard. »

J'attendais le moindre signe me permettant de savoir qu'il voulait ma présence; j'étais à l’affût d'un signal qui me permettrait de savoir si il était temps de tirer ma révérence, ou si il souhaitait ma présence à ses côtés. Bon sang ! j'espérais vivement que ce dernier souhait soit le bon. « Non je ne le veux pas… » Non il ne le veut pas quoi ? Que je reste ? Que je le laisse ? Avait-on idée d'être parfois aussi peu clair alors que mon sang bouillonnait dans mes tempes. Ca me faisait carrément chier de partir alors que tout ce que je voulais entendre c'est qu'il avait besoin de moi, autant que j'avais besoin de lui.

« Je suis désolé, c’est juste pas trop le moment, mais je suis content pour toi et Louise » Non, mais quand il me parlait de Louise, c'était comme quand je m’intéressais à ses frères; je m'en moquais, enfin peut être pas à ce point mais c'était tellement le cadet de mes soucis à ce moment précis. « Je veux juste pas que tu me quitte… » Je fondais complètement, c'était juste ce que j'avais besoin d'entendre pour me ratatiner et courir me jeter dans ses bras pour l'embrasser et lui faire comprendre que jamais il me viendrait à l'idée de le quitter. Il m'est indispensable, pas comme Louise, mais d'une toute autre façon qui me ferait aussi mal si l'inévitable devait arrivé. « Mais, je ne veux pas te quitter Adam. Jamais ! Je suis heureux d'être avec Louise, mais j'en souffrirais atrocement si je devais renoncer à toi à cause de ça. Je .. je tiens trop à toi. »

En plus d'une boule dans ma gorge, un creux se formait dans mon estomac. A part ça, je n'avais aucune tendance mélodramatique, connerie. Je me faisais presque honte à moi même et des fois, même bien souvent, je me demandais pourquoi n'était-il pas lassé de ma foutu sensibilité. De toute façon, quoiqu'il se passe, ma peur de perdre Adam était omniprésente, j'étais tellement chanceux de l'avoir. « Tu veux bien rester un peu avec moi ? » Je le regardais désigner la place à ses côtés. Oh oui ! J'en mourrais d'envie d'être juste à côté de lui. Sans prendre le temps de me faire désirer, j'allais rapidement m'installer à côté de lui. « Oui, je resterais jusqu'à ce qu'on passe te prendre. » lui avais-je répondu avant de prendre place. J'étais tout recroquevillé contre lui, contre sa chaleur rassurante. La tête posée près de son coeur, je pouvais en entendre chaque battements et mes doigts s'affairaient à caresser sa peau douce. « Tu penseras à moi chez ton frère ? Si tu reste trop longtemps, j'ai peur que tu m'oubli. »

Allongé à ses côtés, je faisais la promesse de rester avec lui. Je n'avais pas eu besoin de me forcer, au contraire, rester avec Adam était tout ce que je demandais car après ces semaines, j'étais en manque de lui, de son odeur, sa voix, ses caresses et certainement ses lèvres. Je fis un sourire en réponse à ses remerciement, j’espérais qu'on ne passerait pas le prendre avant un moment, juste pour pouvoir continuer à profiter du rythme calme de sa respiration. Avec une voix lente & douce, je lui demandais de penser à moi, là-bas, chez Elias. J'étais une personne avec la peur chronique de perdre ceux qui m'étaient cher, sans doute une peur née après l'abandon de ma mère, et renforcée avec ceux qui ont suivi au fil des ans, hors Adam comme Louise ne voulaient pas me quitter, du moins avec eux, je me sentais entouré. Je n'oserais sans doute jamais imaginer ce qui se passerait sans eux.

« Idiot » me dit-il doucement suivi de « Comment je pourrais t’oublier ? » Sa main qui passait de mon dos pour me caresser les cheveux provoquèrent de nombreux frissons qui me firent trembler, dans un élan je me rapprochais d'Adam comme si je voulais qu'il me réchauffe alors que, le froid n'était pas vraiment le problème. « Je t’enverrais de mes nouvelles, promis » Je levais le visage vers le sien juste pour le regarder sourire après sa promesse. Je ne voulais pas que l'on repasse à nouveau des semaines sans se voir. « Promis ? » répétais-je malgré que j'avais très bien entendu. « Tu sais, tu peux passer à la maison aussi, quelquefois. » Avec Louise, j'allais sans doute faire en sorte qu'elle aille chez une amie si ça devait arriver. La connaissant elle comprendrais.

« Il va falloir que tu m’aide par contre… » interpellé par le son de sa voix, je me redressais, coupant court au caresses et à l'accolade. Il avait parlé si bas que j'en étais inquiété. Qu'avait-il besoin que je fasse pour lui ? « Oui ? De quoi as tu besoin ?» Je regardais l'heure réalisant que son père n'allait peut être pas tarder. Je fis une grimace, non-enjoué à l'idée que l'on doivent bientôt se séparer.

Je savais d'avance que j'allais être en alerte de chaque nouvelles d'Adam; comment il allait, ce qu'il faisait, quand je pourrais le voir. J'avais beau être triste qu'il quitte son appartement, j'étais quand même bien fier de lui, et du fait qu'il mette sa vie en suspend pour s'occuper de son frère. Il faisait là belle preuve de maturité, j'étais presque près à suivre un tel exemple; même si je réalisais que ce que je faisais pour Louise, c'était pareil. J'acceptais de mettre une partie de ma vie en suspend pour la passer avec elle; Adam & moi nous suivions sur ce coups là, on ferait tout pour ceux qu'on aime. « Oui… mais pas tout de suite Hanni » Je fis une grimace, l'idée de demander quand traversa automatiquement mon esprit mais je tournais sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler; je savais la réponse : quand Elias ira mieux. Le manque de lui commençait déjà à naître alors que nous étions même pas encore quittés, c'était douloureux, mais ça ne me donnait envie de profiter de lui encore plus pendant que je le pouvais. « Mais je te le dirais quand je pourrais passer » Depuis quelques minutes, mon visage passait de la grimace au sourire, c'était drôle maintenant que je le remarquais mais fallait que j'arrête, j'étais un vrai clown. « Oui. Je surveillerais tes messages. »

Encore pelotonné contre Adam, je profitais de nos dernières minutes. Dieu que j'aurais voulu être un de ses chats. A son appel à l'aide, je m’inquiétais, c'était juste le ton qu'il avait pris qui avait creusé une petite peur au ventre. « T’inquiète ce n’est rien de grave. » Je restais suspicieux malgré tout sans trop comprendre d quoi pouvait-il avoir besoin. Etant avocat, ça arrivait souvent que mes clients me demande des tas de services, et en général c'était pas du joli c'était sans doute ce qui me rendait méfiant, même si Adam n'était pas d ce bord là. « Disons que mon père risque de fouiller dans ma chambre et… je n’ai pas vraiment eu le temps de lui dire que j’étais gay, donc j’aurais besoin de ton aide pour me débarrasser de tout ce que j’ai. » Ah oui, j'allais loin dans mes inquiétudes. « Je veux pas qu’il le découvre comme ça » Je rigolerais presque de ma propre bêtise mais ça n'était pas le moment. De plus, je comprenais Adam et sa " peur ". avouer son homosexualité à son père, c'est un cap, le mien l'a bien pris du moins je sais que quand il l'a su il ne m'a en aucun cas renier; même si je prend en compte le fait qu'il a toujours espéré une prétendue bisexualité, ce que ma relation avec Louise pouvait m'offrir en guise de couverture. « Tu veux bien m’aider ? » Je me redressais quittant le confort de ses bras. « Bien sûr Met moi tout ça dans un carton. » Avec beaucoup d'entrain, je me levais prêt à aider.

« Et puis si ça t’intéresse tu pourrais les garder, j’ai de très bon magazine. Ou de films si tu veux. » Je me mis à rire à ses paroles et hochait la tête. « Ca ira, je préfère te les laisser des fois que Louise tombe dessus un jour; et puis c'est pas avec elle que je regarderais tout ça tu sais' » Ouais, puis même j'étais pas collectionneur de ce genre de " trésor " « Par contre mes jouets, je ne fais que te les emprunter, je les veux de retour plus tard » Là par contre, son humour ne manqua pas de me faire exploser de rire. SAcré Adam. Mais même si là, c'était tentant j'allais encore devoir refuser. Après tout, je vais avoir un enfant à la maison, le malaise si il tombe dessus. « Ou alors tu peux les garder à condition que je les utilise tous sur toi » « Tu peux en rester le propriétaire, par contre vu que je les garde. Je suis d'accord pour les essayer avec toi, ça sera une façon de me remercier/ » Clin d'oeil. J'en demanderais presque un avant goût maintenant, mais avec le père qui arriverait ça serait trop tard. Pourquoi on a pas commencé par ça ? Ah oui. parce que je suis chiant à raconter ma vie ><

J'étais si heureux de sentir à nouveau les lèvres d'Adam sur les miennes que j'en oubliais tout autres pensées. Je sais, notre dernier baiser remontait à une heure à peine mais j'avais plus eu l'impression d'être seul dans ce coups là. Là, je le retrouvais, comme si je sentais enfin qu'il pouvait toujours avoir envie de moi, j'en demandais pas plus pour être rassuré. Je passais rapidement un bras autour de lui pour l'approcher de moi pendant que nos langues dansaient ensemble.

J'aimais toujours le prendre contre moi après un baiser, c'était une habitude. Je suis quelqu'un d'extrêmement câlin; et j'ai toujours trouvé ça con d'embrasser quelqu'un pour faire comme s'il ne passait rien une fois que c'est fini. « Et bien si tu es d’accord on pourra le faire pour ton anniversaire. Ce serait un cadeau génial non ? Je n’oublierais pas de ramener les menottes. J’adorerais t’attacher pour disposer de ton corps comme je le veux » Je souris, déjà parc que ces projets me ravissent, mais aussi parce qu'il pense à mon anniversaire qui est dans deux mois. Même Louise ne fait pas encore de projet, alors si ça vient d'Adam, je suis touché rien que de l'écouter. Je me mords la lèvre en m'approchant de lui, mon coeur fait un dératé et je sens son souffle chaud sur mon visage. J'ai envie de l'embrasser, il est si près. Je cède à mes envies. Je capture ses lèvres à nouveau, victime de cette proximité et de tout ce qu'il me fait ressentir.

Adam finit par quitter mes bras pour faire ce qu'il avait initialement prévu. C'est à dire préparer ses affaires pour que je les emmène. Je n'avais même pas pris le temps de lui répondre. Je finit par lui répondre complètement à la ramasse. « L'idée de te laisser disposer de mon corps m'excite déjà. Adam ! Je suis tout à toi ce jours là. » Je souris. Ce sera bien la première fois que Louise ne sera pas avec moi, mais ça me va, j'ai toute la vie pour être avec elle. Et puis, elle n'est pas du genre à m'en tenir rigueur. Je regardais le sac dans lequel Adam balançait ses affaires, j'y mettais un peu d'ordre et je réalisais que LA VACHE ! il a vraiment plein de trucs, un vrai petit pervers. Je lâchais en riant. « Et bien ... Tu risque de t'ennuyer sans tout ça. » Ok, c'était pas sympa de se moquer, mais je pouvais pas rester sérieux.

« Sérieusement… tu veux quelque chose de spécial pour ton anniversaire ? » Ah ? Parce que c'était une blague le " laisse moi disposer de ton corps " ? J'étais un peu déçu? Je voulais fêter mes 24 ans avec Adam? J'avais pas spécialement envie de prendre une année de plus, surtout que je réalisais que l'écart de nos deux âges se creusait encore. « Rien de spécial. Je veux juste que vienne chez moi et qu'on soit tout les deux. » Et pourquoi pas aussi ajouter un gros gâteau au chocolat. Parait que c'est bon pour la libido; enfin c'est bon tout court aussi xD Je referme le sac qu'Adam vient de terminer de remplir. « Sérieusement… viens à la maison le jour de mon anniversaire. Je veux être avec toi. » Je m'approchais de lui et lui pris la main, je nouais mes doigts au sien. J'attendais un " oui ", qu'il me confirme sa venue.