On croit rêver...[Alex & Tess]

Je baillais à m'en décrocher la mâchoire comme depuis au moins la dixième fois depuis ce matin. J’étais vraiment dans un état lamentable pour cette matinée de novembre. J'avais à peine dormi la nuit précédente, la faute à des soucis plein la tête, et à une Abby malade qui ne s'était pas privée pour le montrer. J'avais hésité à prendre ma journée pour m'occuper d'elle, mais ce n'était vraiment pas le moment d'être absente au travail. Ça ne m'avait pas vraiment plu, mais j'avais quand même confiée la petite à la voisine qui avait promis de m'appeler en cas de gros souci. Le fait est que je peinais à travailler convenablement, trop crevée pour ça. Tous mes faits et gestes se faisaient gauches, et manifestement, la fatigue engendrait une irascibilité peu commune chez moi. Je me retenais à grandes peines d'agresser des visiteurs de la bibliothèque gonflants. La petite mamie qui vient tous les jours me raconter sa vie, je lui aurais bien dit d'aller voir un psy plutôt. Le vieux qui drague tout ce qui bouge, je lui aurai bien mis ma main dans la face. Les gamins qui font un boucan monstre, je les aurais bien défenestré. En bref, rien qui ne me ressemble vraiment. Ma chef ne se privait pas pour me faire des réflexions mauvaises sur mon attitude, et rétrospectivement parlant, je ne pouvais pas lui en vouloir, bien trop en tort pour ça. N'allons pas dire le contraire, ma sale nuit n'était pas le seul élément qui justifiait un caractère pareil. Le soir précédent, j'avais eu l'idée de faire mes comptes après un appel de mon banquier. Autant dire que ma situation financière stagnait très proche du rouge, sûrement trop. Pourtant, il me restait encore énormément de dépenses à faire, qui le ferait passer dans une couleur écarlate. C'était à la limite du déprimant. Mais il allait bien falloir que je paye le loyer, la nounou, et tout un autre lot de choses. J'avais raclé les fonds de tiroir, peu désireuse d'avoir un autre emploi en dehors de la bibliothèque, mais je n'allais pas avoir le choix si ça continuait ainsi. Ça réduirait encore plus le temps que je passerai avec Abby, même si il valait mieux ça que de ne pas être capable de subvenir à ses besoins. J'avais envisagé toutes les autres suppositions, allant même jusqu'à songer à reprendre contact avec Luke pour reprendre contact, mais c'était définitivement la pire idée qu'il m'ait été donné d'avoir. Ça aurait voulu dire qu'il apprendrait son existence, ce qui était bien hors de question. Pour un peu qu'il ait encore des idées de vengeances absurdes et fasse encore son possible pour me pourrir un peu plus la vie...Voilà ce que ça pouvait donner, des erreurs foireuses. C'était impossible de faire marche arrière de toute façon. Après, il y avait bien ce type, Alex...Mais définitivement, coucher avec lui en échange d'une aide financière, j'en étais incapable. Théoriquement.

Les yeux dans le vague, je regardais les rayons sans les voir. Les titres des livres et le nom de leur auteur dansaient devant mes yeux sans que je n'arrive à les percevoir. J'étais censée faire le tri, et ranger par ordre alphabétique, mais depuis les dix minutes où j'étais là, je n'avais pas servi à grand chose. Comprenant que visiblement, je ne serai d'aucune utilité aujourd'hui, je tapais rapidement un sms que j'envoyais à la voisine pour savoir comment allait la petite. Pas assez discrètement il semblerait, vu qu'en relevant les yeux, j'eus droit à une patronne plus que mécontente, secouant dédaigneusement la tête. Pas bon pour moi. Je baissais les yeux, soumise, et me remis à l'ouvrage avec un peu plus de concentration, rangeant un à un les bouquins. Dans le bon ordre ou pas, après tout quelle importance, vu que tout le monde remettrait le bazar dès que j'aurai le dos tourné ? Jugeant le travail satisfaisant, je récupérais juste un livre en mauvais état que j'allais essayer d'arranger un peu, puis regagnais l'accueil. Enfin, ça l'aurait fait si je n'avais pas percuté un homme sur mon chemin. Pendant quelques secondes, je l'avais dévisagé d'un air neutre. Ce n'était pas contre lui, mais je n'étais pas habituée à voir des prototypes des hommes d'affaires en costard ici. « Excusez-moi. » marmonnais-je. Je l'étais hein. Jusqu'à ce que je réalise qui se trouvait juste devant mon nez. Alex...Qu'est-ce qu'il venait faire ici? Allez savoir pourquoi je me méfiais subitement. Je dus faire un effort surhumain pour ne rien laisser paraître. « Je peux vous aider monsieur ? » Je n'étais réellement pas désireuse de le faire, mais bon, vu le regard pesant des collègues sur moi, j'allais éviter de me faire remarquer encore une fois, surtout compte tenu de la personne...

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On croit rêver...[Alex & Tess]

Je voulais bien admettre que j'avais cette manie de ne jamais regarder où je mettais les pieds, ce qui me valait de souvent rentrer dans les gens. Mais pourquoi lui, pourquoi aujourd'hui ? Hein ? Je n'étais pas vraiment d'humeur pour supporter ses propositions aussi salaces qu'alléchantes, surtout dans un lieu public comme la bibliothèque. Déjà que la première fois qu'il m'avait proposé cette offre, j'avais manqué de m'étouffer avec mon café. Cet homme avait beau être séduisant et avoir de l'argent, ce n'était pas suffisant pour que j'accepte de coucher avec lui contre de l'argent. Parce que là, moi j'appelais ça de la prostitution. Et ça prenait un tout autre aspect. Le problème pour l'instant, c'était la présence d'Alex sur mon lieu de travail. Et surtout devant moi en fait. Je me doutais bien qu'il n'allait pas passer son chemin comme si de rien n'était. Parce que là, ça serait franchement bizarre. N'empêche, bravo Tess, bon boulot ! Tu fais n'importe quoi depuis que tu es arrivée, et tu trouves encore le moyen de te mettre dans la mouise en fonçant droit vers le loup que tu aurais préféré éviter. Bon boulot, sincèrement ! ...J'étais vraiment trop conne. Enfin, il fallait bien se résigner, peut-être qu'avec un peu de chance, nous aurions droit à une discussion civilisée. C'est beau de rêver, non ? Avec un sourire faux, je lui avais proposé mon aide, priant intérieurement pour qu'il ne ramène pas sur le tapis notre discussion de l'autre jour. Son air soudainement sérieux ne me disait rien qui vaille.

« Bien evidemment, je voudrais savoir si vous aviez un peu de temps à m'accorder dans une arrière salle, ou bien dans un des rayonnages vides de cette bibliothèque? » Oh non non non...Le rouge me monta au joue quasi instantanément en imaginant les sous-entendus de sa phrase. Je regardais autour de nous, et me mis à rougir de plus belle en voyant un jeune homme qui avait le regard planté sur nous un peu plus loin. Alex n'avait pas pu s'en empêcher, évidemment... J'étais sans doute plus gênée que de raison, mais c'était justifié. Ça n'aurait pas été le cas si on avait été ailleurs qu'ici. Quel con ! Moi qui d'habitude aimait soutenir le regard des gens dès que leur façon d'agir me déplaisait, je n'en fis rien cette fois-ci. Son regard azur provocateur accentuait ses dires, me mettant dans tous mes états. Pauvre de moi. Soudainement, j'étais bien tentée de lui exposer ma façon de penser, mais ici, ça me semblait un peu risqué. Des rayonnages vides, ou des arrières-salles comme il l'entendait où nous pourrions être tranquille, ça à la rigueur je pouvais trouver. Sauf que si quelqu'un nous surprenait, ou encore si Alex décidait d'en profiter.... Quoique je préférais ne pas y penser.

Profondément agacée je me frottais le visage. Agacement, plus fatigue, plus gêne, réellement ça ne faisais pas bon ménage. « Baissez d'un ton s'il vous plaît...Je ne sais pas si vous avez remarquez, mais on est sur mon lieu de travail, avec des gens autour. Alors si tout le monde pouvait ne pas être au courant de vos propositions franchement indécentes, ça serait bien. » Comme pour illustrer mes dires, j'avais chuchoté ces mots, toutefois assez distinctement pour qu'il puisse m'entendre. Histoire de m'occuper les mains, j'attrapais deux autres livres mal rangés que je replaçais correctement. Curieux, étant donné que j'avais pensé que ça ne servait à rien quelques minutes plus tôt. Bien que c'était gentil tout ça, mais l'homme qui se tenait derrière moi ne lâcherait pas l'affaire aussi facilement. Subitement, je me retournais, le fixant avec un regard qui se voulait meurtrier, mais qui devait avoir l'air de tout autre chose. « Je veux bien vous accorder un peu de mon temps, mais ça dépend à quoi vous voulez l'utiliser. » Tout ça pour dire que s'il espérait me voir me désaper pour ses beaux yeux aujourd'hui, il était venu pour rien. Je retenais son offre mais bon. Il y avait un gouffre entre ce que me dictait ma raison et ma libido...

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On croit rêver...[Alex & Tess]

Dans un sens, Alex avait bien choisi son jour. Dans d'autres circonstance il aurait été fort probable que j'aie une envie soudaine de lui lâcher quelques sinistres paroles, avec une bonne claque qui lui aurait remis les idées en place. Oui, initialement, fierté féminine oblige, je n'aurai pas hésité. Mais là, je sentais des regards curieux rivés sur moi, alors ce n'était pas une excellente idée de me mettre dans une colère noire. Il fallait que je reste calme...Parce que malheureusement, d'un point de vue extérieur, c'était un visiteur comme un autre. Alors mes supérieurs ne seraient pas ravis que je mette les points sur les i à cet énergumène. Dommage.
Le pire dans l'histoire, c'était que Alex avait l'air de bien s'amuser à jouer avec mes nerfs. Pire, il en jouait car il savait exactement quoi dire pour me faire plier. La seule réaction que je réussissais à avoir, c'était une colère que j'essayais de maintenir en moi. Il était tout simplement odieux, et je détestais ça. Sauf que derrière la colère, il y avait aussi une gêne qui me faisait rougir comme une idiote. J'étais adulte, et assez responsable pour faire ce qui me chantait de mon corps, et mine de rien, le brun n'était pas désagréable à regarder. Mais que de l'argent entre dans l'histoire, ça non. Au mieux je risquais de passer pour une femme facile, et dans le pire des cas, pour une prostituée. Je n'avais pas particulièrement envie que tout le monde ici soit au courant, alors je fut quand même soulagée qu'il baisse le niveau sonore sur ce qu'il attendait de moi. Cette ''solution'', si on pouvait l'appeler ainsi, avait beau être simple et sûrement très agréable, je trouvais ça trop dégradant pour que je m'y soumette. Il ne fallait pas rêver non plus...J'étais sûre qu'un tas de femmes se le serait arraché. Et loin de moi l'envie d'être un coup de temps à autre quand il en avait l'envie, même si ça pouvait m'être utile du point de vue financier.

« Des propositions indécentes? Je ne vois pas en quoi passer du bon temps avec un homme est indécent, et puis cesse de me vouvoyer voyons. On se connaît un peu mieux maintenant Tess, et après tout on finira dans le même lit alors soyons déjà intime... » Alors là, c'était fort de café ! Même s'il avait murmuré ce coup-ci, c'était bien plus explicite, me donnant envie de disparaître. Son assurance m'agaçait au plus haut point. Il pensait vraiment que j'accepterai à coup sûr ? Plus il parlait, moins j'avais envie de céder. Psychopathe obsédé pervers et séduisant...Quoique ce dernier adjectif pour le qualifier, je m'en serai bien passé. Néanmoins, il avait au moins eu une réflexion sensée. Coucher avec un homme n'était pas forcément indécent...Sauf dans ce cas de figure. Je faisais des efforts pour ne pas passer pour la sainte nitouche de service, mais il y avait des limites qu'Alex dépassait sans s'en soucier. « Dès que c'est une question d'argent, moi j'appelle ça de la prostitution. Et ça, c'est indécent. D'ailleurs, qui te dit que j'en ai envie ? Tu as l'air bien sûr de toi. » Je soutenais son regard quelques secondes, une lueur de défi dans les yeux.

Je n'esquissais aucun mouvements en le voyant s'approcher de moi, jusqu'à ce qu'il me murmure à l'oreille à quoi il comptait utiliser le temps que je lui accorderais. Si toutefois je le faisais. « Un peu de ton temps, c'est déjà très gentil, nous pourrions déjà prendre une tasse de café et ensuite advienne que pourra. Disons que j'ai de grands projets pour nous deux, et puis la manne financière suivra et ton banquier n'en sera que plus heureux, PENSE Y! » J'écarquillais des yeux en entendant ça. Je tournais la tête vers Alex, le fixant avec une incompréhension non feinte. Qu'il mentionne ainsi ce qu'il avait prévu pour nous... Dans un sens, ma curiosité me donnait envie d'en savoir plus. Même si ça aurait sûrement le don de me faire sortir de mes gonds. Qu'il parle aussi de ma condition financière me mettait dos au mur, me rappelant ce que je pouvais y gagner dans cette histoire. C'était jouer avec le feu. Selon les arguments, je vacillais d'un avis à un autre. Et là, j'espérais juste qu'il arrête d'insister. « Il n'y a pas de ''nous'' qui tienne Alex. Je n'ai encore rien accepté. Alors tes projets n'ont aucune raison d'être. Surtout que je ne pense pas que ce soit eux qui me fassent changer d'avis. Enfin, tu peux toujours essayer... Mais retiens quand même que même financièrement, je suis capable de me débrouiller seule. » Qui est-ce que j'essayais de convaincre avec cette dernière remarque ? Bonne question.

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On croit rêver...[Alex & Tess]

Aux yeux d'Alex, ça semblait être un simple jeu, un amusement passager pour aboutir à une, voire plusieurs nuits de passage. Mais sa façon d'agir laissait clairement entendre qu'il était très sûr de lui quant à l'issue de la chose. Comme s'il était certain que peu importe la façon dont il s'y prendrait, je terminerai dans son lit. En l’échéance de quelques billets...C'était cette dernière idée que je ne digérais pas. Ça refusait de s'intégrer dans mon esprit, c'était tout juste concevable. Les gens pouvaient bien faire ce qu'ils voulaient, mais moi, c'était hors de question que je m'abaisse à ça. Je tentais de me convaincre au moins, c'était un bon début. Il fallait voir si j'irais au bout de mes convictions. Pour l'instant, je repoussais les avances de l'homme d’affaire qui se trouvait près de moi, en espérant faire preuve d'assez de conviction pour ne pas me faire avoir avec mes propres mots. Pourquoi fallait-il qu'une telle situation tombe sur moi ? Surtout que plus ça allait, moins il semblait décider à me laisser tranquille...Il était bien gentil, mais moi il m'était impossible de travailler dans de telles conditions. Quoique c'était la facilité de porter la faute sur les autres étant donné que j'avais été incapable de faire quelque chose de correct depuis ce matin. Mais là c'était justifié...S'il continuait à me troubler comme ça... Oh non, il fallait vraiment que j'arrête. Ou sinon j'allais finir par fondre devant ses beaux yeux, et alors j'aurai tout gagné. Il y avait aussi un aspect relationnel, parce que le moindre faux pas de ma part, je pouvais être sûre que ça ferait vite le tour du personnel. Ça serait le pompon...

« De la prostitution tout de suite les grands mots, moi j'appelle ça un arrangement entre amis voilà tout. Rien de plus rien de moins, un peu de temps passé ensemble et une belle récompense à la fin, c'est comme à la foire où à la fin tu repars avec une peluche sauf que là tu repars avec un chèque... » J'étouffais un hoquet de protestation, tant sur le mot ''amis'' que sur la comparaison qu'il avait osé faire. Nous n'étions pas amis ou quoi que ce soit ! C'était juste un type avec qui j'avais eu sans doute la langue trop pendue -dans le sens figuré, non pas dans le sens propre-, et visiblement en manque de sexe, du moins assez pour venir m'embêter jusque dans la bibliothèque et accessoirement, jouer à me déstabiliser. Je ne savais plus trop sur quel pied danser et dans un sens, c'était con si on partait sur le principe que ce n'était que le début. Il m'en fallait peu visiblement, mais je semblais gérer assez correctement. Bien que l'agacement commence à pointer de trop. Je fixais monsieur Silvertsone quelques secondes avant de lâcher, franchement excédée. « Très bien, j'ai compris ! Tu veux pas que je me désape ici, devant tes yeux aussi ? » Quel culot il avait, ce type ! Je ne me fis pas prier pour le rembarrer une nouvelle fois, d'une façon un peu moins assurée quand je mis sur le tapis ma situation financière. En toutes réponses, j'eus droit à un rire qui me faisait presque comprendre de détourner le sujet.

« Soit je vais donc devoir changer mes plans si tu le prends comme ça. » Je haussais un sourcil, ne comprenant pas ce revirement de situation, surtout quand je le vis faire demi-tour. Qu'est-ce qu'il avait derrière la tête encore ? Le fait qu'il abandonne la partie aussi vite et aussi facilement, ce n'était pas possible. Je tressaillis en l'entendant appeler le directeur, craignant ce qui allait se passer. Dans ma tête, j'imaginais tout de suite le pire des scénarios, et ça ne me disait rien qui vaille. Jetant un coup d’œil piteux autour de moi, je reposais les yeux sur le livre que je tenais, mettant quelques longues dizaines de secondes à me remémorer pourquoi je l'avais encore dans la main. Ah oui, abîmé... Cependant, je ne m'attendais pas à avoir Alex revenir avec mes affaires, puis m'entraîner dehors un bras sur la taille. « Qu'est-ce que.. ? » L'air complètement effaré je l'avais suivi, n'opposant pas de résistance, mais le dévisageant ouvertement. Qu'est-ce qu'il était en train de me faire là ? Sans comprendre, j'eus des explications seulement après que nous soyons arrivés devant une voiture qui détonnait des autres par son luxe. La voiture d'Alex, sans aucun doutes.

Je n'eus pas besoin de réclamer des explications, car il ne se fit pas prier pour m'en donner. « Comme l'affrontement en face à face ne fonctionne pas, alors je t’enlève pour l'après midi. Ne t’inquiète pas pour ton patron, il a été obligé de te laisser ton après midi après que j'ai discuté avec lui ... par contre, excuse moi d'avance si il te parle de TON nouveau PETIT AMI lundi matin. Et sinon maintenant QUE FAIT-ON, tu es libre d'aller où tu veux à UNE condition AVEC MOI! » Nous étions dehors, j'étais maintenant en droit de lui faire une crise de nerfs mémorable. Je n'y manquerai pas. Se faire passer pour mon petit-ami...Bordel mais qu'est-ce qui lui était passé dans le crâne ? Ça allait jaser à la pause café, j'en étais certaine. Et en plus, j'étais forcée de me coltiner mon pseudo petit-ami pour l'après-midi, parce qu'il ne me lâcherait sûrement pas de sitôt. J'enlevais son bras de ma taille, prête à piailler ce que je pensais de cette situation. « C'est une blague j'espère ?! Ça ne t'est pas passé par l'esprit que je n'avais peut-être pas envie de passer l'après-midi avec toi ? Et puis te faire passer pour mon petit-ami, mais vraiment...T'as pas trouvé autre chose ? Tu le fais vraiment exprès... » En soupirant, je finissais quand même par me calmer, ou plutôt par me résigner, tout en montant dans la voiture. « Va pour le café, je te laisse le choix de l'endroit... Par contre, on est d'accord, tu m'enlèves juste pour l'après-midi. Pas pour la soirée, ni même pour la nuit. Parce que au risque de te décevoir, si jamais je devais coucher avec toi, ce ne serait sûrement pas aujourd'hui. » Et pourquoi pas remarque ? NON. Il fallait vraiment que je fasse taire ma conscience...

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On croit rêver...[Alex & Tess]

De telles manières de faire étaient pour le moins...inédites. Il était vrai que comme la plupart des femmes, ce n'était pas tous les jours où un homme rencontré depuis peu débarquait sans crier gare sur notre lieu de travail, pour au final nous en déloger pour nous emmener on ne sait où. Dans un coin de mon esprit, je me demandais comment Alex avait fait pour convaincre mon patron de me libérer une après-midi... Moi qui devait lutter pour avoir ma journée quand j'avais des soucis avec ma fille, là j'étais pour le moins surprise. Quoique dans un sens, j'avais une théorie de la chose. Sans le vouloir, je m'étais faite remarquer plus que de raison aujourd'hui, alors peut-être que cet accord était afin d'éviter la casse pour les heures qu'il restait. Ou, tout simplement, il avait été incapable de dire non sous le regard entendu de mon pseudo petit-ami... Dans tous les cas, j'aurais des échos de cette virée dès que je remettrais les pieds la-bas, j'en mettais ma main à couper. Le besoin d'en faire une crise de nerfs ne mit pas longtemps à arriver, et ça tomba dès qu'on se soit un peu éloigné de la bibliothèque. Après tout, il se faisait passer pour mon petit-ami, je pouvais bien le traiter comme tel...sur quelques points. Surtout sur celui des disputes pour commencer, bien que par le passé, j'en ai eu ma claque des cris qui explosaient pour le moindre détail. Par ma faute souvent, mais était-ce ma faute si mon ex me poussait à bout ? Pas vraiment. Sur ce point, il ressemblait à Alex...et ça, c'était franchement flippant.

Si je pensais que ma crise le dissuaderait de m'enlever pour l'après-midi, c'était raté. Et pas qu'un peu, vu que rien ne semblait pouvoir le départir de son sourire charmeur. « Dis donc Mademoiselle Graham, {...} je t'observe depuis au moins 10 minutes là bas » Je baissais la tête et détournais le regard, comme un enfant qui aurait été surpris à faire une bêtise. Alex marquait des points là. Tant sur le fait que ma réaction vis à vis de lui était impolie, que sur le fait que j'avais fait tout bonnement n'importe quoi. Enfin, dans un sens, vu la façon dont il me proposait cet ''arrangement entre amis'', il ne fallait pas espérer que je lui saute au cou en roucoulant mille et un compliments. Inutile de flatter son ego de trop... Dans un sens finalement, il serait sûrement ravi d'apprendre que c'était mon sauveur. Quelques heures de plus au milieu des bouquins, nul doutes que j'aurai terminé par péter un plomb pour n'importe quoi. Prendre l'air ne pouvait en rien être négatif. Surtout que vu la façon dont il le disait, ça se voyait à des kilomètres. Bien joué Tess. « Me proposer de vous fausser compagnie, c'est un peu facile monsieur Silverstone...Maintenant que je me retrouve avec une après-midi à tuer, autant vous l'accorder. C'était le but, non ? » Je ne pu m'empêcher de lui sourire. Bon, c'était pas encore un merci, mais je mettais de côté ma mauvaise humeur dans l'idée de passer un bon moment dans Alex -pas dans le sens où il l'entendait un peu plus tôt cependant-. C'était déjà pas mal.

Il avait gagné la manche, il m'avait pour l'après-midi. Juste ça, ce que je lui avais bien précisé. Pour le reste, j'avais un rôle de mère à gérer, même si je ne l'avançais pas forcément. Je n'avais pas d'idées ou d'envies particulières sur ce que nous pourrions faire, même si je me doutais qu'Alex devait bien en avoir quelques unes. Que j'aurai voulu connaître par pure curiosité, tout comme les projets dont il avait parlé quelques dizaines de minutes plus tôt. On dit que la curiosité est un vilain défaut, eh bien c'est un de mes plus gros. Pour l'instant, j'avais accepté l'idée du café, ce qui me semblait assez raisonnable. « Va pour le café alors, une préférence peut-être? {...} Pas aujourd'hui ... attention, je pourrais prendre ça pour une invitation ahaha » J'accompagnais son rire du mien, tout en secouant la tête. Il ne perdait pas le nord. « Je veux bien pour le cappuccino. Et puis...c'est peut-être une invitation oui. Mais avec ou sans, je suis certaine que tu t'inviterais tout seul. Je te vois mal te priver de faire quelque chose dont tu as envie...Mais je peux me tromper. D'ailleurs, par pure curiosité, qu'est-ce que tu as raconté à mon patron ? Histoire que je sache à quoi m'attendre lundi. » Je lui lançais un regard intéressé, désireuse de savoir. Pour le reste, j'espérais juste qu'il n'irait pas s'y méprendre...Dans le cas contraire, ce serait de ma faute. Jouer avec le feu, c'est mal.

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On croit rêver...[Alex & Tess]

« Si vraiment cela ne te plait pas de passer du temps avec un riche et beau garçon, tu peux très bien le passer ailleurs. Je ne te force à rien en bon gentleman que je suis, je peux très bien te déposer chez toi et comme ça tu passeras un peu de temps avec ton enfant. » Riche et beau garçon ? C'était peut-être vraie, mais quelle modestie, vraiment ! Je n'y répondis que d'un sourire, sachant pertinemment que je n'avait rien à redire sur le sujet. Je ne pouvais pas désapprouver, et puis je n'avais pas envie de lui donner de fausses idées en acquiesçant. Alors je me contentais du silence, tout en souriant, amusée. Après tout, je pouvais bien me détendre un peu, je n'y perdrai rien, bien au contraire. Si la situation se mettait à déraper, je pourrais certainement y remédier très facilement. Pour l'instant, vu que nous étions seuls, je pouvais bien le laisser parler, il n'y avait aucune raisons que je le remette à sa place. Je ne savais pas si sa proposition de me ramener chez moi était là pour faire bonne figure et ainsi m'avoir plus facilement, ou juste par une spontanéité fidèle à lui-même. Peu importe finalement, mais c'était gentil de le proposer. Tant que je ne regrettais pas l'après-midi qui suivrait avec lui, mon avis ne bougeait pas. Je me résignais bien vite dans un sens, et du coup, je facilitais largement la tâche au brun...Pour le moment. Enfin, j'avais pas à me plaindre pour l'instant. En une journée, je m'étais découvert un petit-ami -enfin, pas réellement, mais je ne manquerai pas de le charrier avec ça-, j'avais obtenu une après-midi tranquille, et peut-être même un moyen d'arranger un peu ma situation financière...Bien qu'une partie censée dans ma tête refusait clairement d'y songer. En gros, c'était pas une trop mauvaise journée.

« Cappuccino ok? Je connais un petit bar italien qui fait le meilleur cappuccino de tout SF, tu verras... M'inviter tout seul? Non se n'est définitivement pas mon genre, tu le sais très bien plus. Sur ce point tu as raison, et je dois même te dire que j'obtiens toujours se que je désire mais bon nous verrons bien! » Sûr de lui, encore une fois... Si cette fois-ci c'est moi qu'il désire, il allait falloir qu'il s'accroche. Je ne comptais pas lui donner la satisfaction de céder immédiatement, car sinon, le jeu n'aurait plus d'intérêt...Car oui, je prenais ça comme un jeu finalement. Mais un jeu trop intime pour que d'autres puissent le comprendre, d'où mon agacement sur ses sous-entendus dans la bibliothèque peu de temps avant. C'était entre nous, et ça le resterait. Inutile que d'autres s'en mêlent. Je ne savais pas vraiment combien de temps ça durerait, mais ce n'était que le début, alors autant on profiter. « Comme tu dis, on verra...J'espère juste que tu n'es pas du genre impatient. » Est-ce que je comptais le faire languir autant ? Aucune idée. Ça dépendrait de lui sûrement. Quoiqu'il avait déjà une victoire dans sa poche, c'est que j'osais envisager le fait de céder. Par contre, je commençais à avoir une légère appréhension à cause de l'amusement qui se lisait sur son visage à ma question. Ce qui me faisait penser directement au pire. Qu'est-ce qu'il avait bien pu raconter comme bêtises ?

« Pour ton patron, tu vas rire je lui ai simplement dit que j'étais ton petit ami, mais ça tu le sais déjà, et que je n'assurais pas au lit et donc pour te satisfaire plus, j'avais organisé une petit après midi *sexuelle*. Arès quoi il aurait accepté n'importe quoi, mais à une condition, il faut que je lui raconte tout lundi ... alors il va falloir m'aider et je compte sur toi. » HEIN ? Pardon ? Tu peux répéter là ? Les yeux écarquillés, je dévisageais ouvertement Alex qui semblait concentré sur la route. Ma tête devait être à coup sûr excellente, mais j'étais en train de prier tous les dieux pour qu'il soit en train de plaisanter. Le pire dans l'histoire était qu'il avait une apparence tout à fait sérieuse. Il avait pas osé me faire un tel coup, si ?! Heureusement pour lui qu'il était au volant, car sinon, il se serait sûrement pris une claque. ...Il ne pouvait décemment pas être sérieux. C'était impossible. Enfin, ça, c'est ce dont j'essayais de me persuader. « Oh non non non non non...j'espère que tu n'es pas sérieux là ! Que tu te fasses passer pour mon petit-ami, passe encore, mais pour parler de nos ébats sexuels avec mon patron...Enfin, il n'y a rien à raconter, il ne s'est encore jamais rien passé entre toi et moi... » Donc en fait, j'étais en train de paniquer, d'accorder le fait qu'il y aurait peut-être quelque chose à venir de ce côté...Cependant un détail clochait. « Quoique attends voir. Le grand monsieur Silverstone qui admet être nul au lit ? Là j'ai du mal à y croire. Enfin, peut-être que c'est le cas. » Alex avait encore trop de fierté pour admettre une telle chose. Deux solutions, soit il se payait ma tête et dans ce cas là je me montrerai plus méfiante à l'avenir, soit il était sérieux, et dans ce cas là, je me serai sûrement fait un plaisir de colporter tout un tas de choses pas vraiment glorifiantes.

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On croit rêver...[Alex & Tess]

Dans un sens, Alex s'en sortait bien. Moi qui l'avait sèchement remballé lors de sa première approche, cette fois, il avait réussi à m'avoir pour l'après-midi. En bonus, jusqu'ici, j'avais comme résolution de rester de bonne humeur quoiqu'il advienne. C'était bien facile subitement, je n'avais pas tant résisté que ça. Mais de toute évidence, si ça n'avait pas été aujourd'hui, il serait sûrement revenu un autre jour pour pouvoir avoir un peu de mon temps, reproduisant une nouvelle fois le même cirque à la bibliothèque s'il le fallait. Quoique s'il remettait les pieds la-bas en ma présence, j'aurai pas l'air fine...Agir comme si c'était vraiment mon petit-ami, je ne concevais pas encore. Hého, j'allais pas lui sauter au cou pour l'embrasser tout en roucoulant quelques surnoms d'amoureux, il ne fallait pas rêver. Une scène de ménage, à la rigueur. Réellement, qu'est-ce que je ferai d'un homme pareil ? Mon regard se posa avec insistance sur lui, le dévisageant presque. A part le fait qu'il ne fallait pas le nier, cet homme avait quelque chose d'affreusement séduisant, je ne voyais pas... Inutile d'y songer davantage, vu que dans un sens, notre ''relation'' ne durerait pas bien longtemps. Jusqu'à ce qu'il ait ce qu'il veut je suppose, ce qui aurait pu me pousser à accepter son offre dès aujourd'hui. D'un côté, ma libido semblait bien d'accord, de l'autre, cette façon de faire me dégoûtait toujours autant. Il faudrait bien que je tranche à un moment donné. Juste une fois après tout, ce n'était pas la mort...Juste une fois.

Le temps que je prenne ma décision de toute façon, ça pouvait être dans l'après-midi comme dans la fin du mois, quand mon compte en banque passerait au rouge écarlate. C'était désagréable de penser à du sexe pour de l'argent, définitivement. C'était pour cette raison que j'avais mis en avant le fait qu'il faudrait à monsieur Silverstone un peu de patience. « Moi impatient? Absolument pas, j'arrive toujours à mes fins ça c'est sur mais parfois je sais me montrer très patient, surtout quand le jeu en vaut la chandelle comme on dit... » Je ne savais pas pourquoi, mais je m'en serai doutée. J'eus un sourire en coin qui reflétait bien ma façon de penser. Sa dernière précision pouvait laisser penser que j'en valais la chandelle...Glorifiant ? Un peu, oui. Bien que d'un autre côté, j'étais curieuse de savoir ce qui l'intéressait chez moi. Il faisait parti de ce genre d'hommes qui ont quasiment tout pour plaire aux femmes. Surtout vu sa richesse, et -j'imaginais-, une présence constante dans les magazines people, je n'aurais pas été surprise de savoir qu'il avait côtoyé les plus belles femmes du coin. Ce dont je ne faisais pas parti à dernières nouvelles. Enfin, peu importait au final. « Et une fois que tu es arrivé à tes fins, qu'est-ce que tu fais ? » Il se désintéressait complètement ? Trouvait une autre occupation ? Continuait d'essayer d'avoir toujours plus ? Un peu tout ça à la fois ? De toute façon, vu qu'il prenait ça pour un jeu...

A l'écouter, je n'avais que comme choix de lui céder. Allez savoir pourquoi, les gens sûrs d'eux m'avaient toujours agacée au plus haut point. Et là, ça m'amusait plus qu'autre chose. Peut-être parce que j'étais la principale concernée... C'était à moi de décider de ce qui allait advenir entre nous. Bien que comme je l'avais précisé un peu plus tôt, il n'y avais pas de nous qui tienne. Sauf que pour l'instant, vu qu'il était mon pseudo petit ami, il y avait un ''nous'' auquel une personne croyait : mon patron...Savoir ce que lui avait raconté Alex avait manqué de me faire sortir de mes gonds. J'avais prié pour qu'il ne soit pas sérieux, mais manifestement... « Est ce que j'ai une tête à plaisanter? Non je te jures que j'ai dit que je suis ton petit ami et que je n'assures pas au lit ... c'est pourquoi je suis venu pour te proposer une après midi coquine ... d'ailleurs sur ce point, il va falloir assumer maintenant. Quand à moi, ma réputation est faite, et tout le monde sait que je n'assure pas au pieu ...   » Pardon ?! Je me retenais de me me taper la tête contre la vitre, désespérée. Il avait pas osé autant m'enfoncer que ça face à mon patron, si ? La justice était que au moins, je pouvais raconter à tout le monde à quel point il était pitoyable au lit. Bien que je n'aie pas encore essayé pour pouvoir jugé. « Même pas en rêve ! C'est toi qui a voulu jouer à ça, tu vas te débrouiller tout seul, comme un grand ! Je suis sûre que ton imagination saura trouver une charmante histoire...Et puis j'irai même jusqu'à dire que c'est bien fait pour toi si ta réputation en prend un coup, ça t'apprendra. » Je croisais les bras sur ma poitrine, ignorant royalement son regard de chien battu. Même si subitement, j'aurai bien voulu rectifier ce que j'avais dis. Je soupirais à cause de cette impression d'être prise au piège. « Quoique si tu dois vraiment aller tout raconter..et sur ce point, soit sûr que je me vengerai, je me méfie quand même de ce que tu vas dire. Rassure moi, tu ne m'as pas réellement préparé une après-midi coquine ? Parce que tu n'aurais pas énormément de chose à raconter. » Un sourire en coin, je reportais mon attention sur la route. A vrai dire, il y avait un autre détail qui me gênait pour le moment, c'était le bas de ma robe qui semblait prendre un plaisir sournois à remonter un peu sur ma cuisse à cause du siège de la voiture. J'espérais juste qu'Alex ne le remarquerait pas, de peur qu'il prenne ça pour une invitation.

Fiche (c) Espe

On croit rêver...[Alex & Tess]

« Tu m'as mal compris, Tess, ma réputation est déjà en berne. Je ne suis pas un dieu au lit, je ne suis pas un apollon du sexe et mes performances sont pitoyables ... tout le monde le sait déjà! » Tout le monde sauf moi visiblement. Suite à ses mots, je n'avais pas pu m'empêcher d'avoir un grand sourire presque moqueur. Il se disait bel homme, riche, tout ce qui allait avec, mais dès que ça partait sur le sexe, là il n'y avait plus personne. Chez la plupart des hommes, c'était le contraire, toujours à se vanter de leurs attributs masculins... Mine de rien, de cette façon, Alex gagnait encore des points avec moi. Du moins assez pour que je sois patiente, essayant de ne pas trop dramatiser. Parce que mine de rien, le coup qu'il m'avait fait avec mon patron...Le lundi matin risquait d'être dur. Je pouvais toujours essayer de limiter la casse, mais dans d'autres circonstances, c'était certain que je me serai énervée assez pour qu'il laisse tomber l'idée de s'approcher, ou même de discuter avec moi. Je n'avais jamais été d'un naturel agressif, mais il y avait certaines limites que le brun franchissait avec un air de je m'en foutisme assez impressionnant. Comme s'il n'en avait pas grand chose à faire. Dans un sens, moi non plus. Vu que de toute façon, c'était à ses risques et périls... Pour l'instant il s'en sortait bien, mais je me demandais combien de temps. S'il s'attendait à ce que je lui tombe dans les bras aussi facilement, c'était raté. Il faudrait se donner un peu plus de mal que ça. S'il souhaitait vraiment me "dompter", il valait mieux pour lui qu'il ait du temps à perdre. Si nous partions du fait que j'étais une perte de temps bien sûr. J'espérais pas. Surtout qu'à l'écouter, j'allais être déçue à la fin. Sourire aux lèvres, je reportais mon attention sur la route, où le nombre de voitures n'en terminait pas. « On ne peut pas être parfait partout...Mais dis comme ça, ça refroidit un peu. Même si j'ai tendance à croire uniquement ce que je vois. » Je lui tendais des perches, et ce n'était pas la meilleure chose à faire. Mais l'idée qu'il soit si pitoyable que ça me donnait presque pitié pour lui.

Sa façon de se dévaloriser avait le don de détourner le sujet, me faisait oublier la question de mon boss...Un détail insignifiant à bien y réfléchir, sauf si cette histoire se propageait. J'arrivais tout juste à comprendre comment je faisais pour ne pas m'en préoccuper. Peut-être parce que pour l'instant, j'avais toute l'après-midi de libre à passer avec le brun. Comme il l'avait dit plus tôt, advienne que pourra. Je me demandais comment cela se terminerait, et surtout comment ça évoluerait... Si on ne se tapait pas dessus avant ce soir après tout, c'est que ça s'était bien passé. Pour le moment, ça aurait pu être bien pire. A croire qu'il faisait un effort surhumain, car il n'y eut aucun commentaires ou même regard insistant sur mes cuisses ou même mon décolleté. Peut-être un pervers, mais un gentleman sur les bords aussi. Même si les deux termes étaient assez contradictoires dans le fond. « Bon et sinon que raconte la plus sexy des bibliothécaires de San Francisco ? Et là je ne parle pas pour te flatter mais juste parce que c'est la vérité vraie. » C'était typiquement le genre de compliments à ne pas me faire, sous peine que je lève les yeux au ciel en catégorisant le mec de lourdingue. Pourquoi ce ne fut pas le cas avec le brun, aucune idée. Mais je me contentais seulement de sourire. Je souriais beaucoup d'ailleurs, compte tenu de la situation... « Parce que tu as fais le tour de toutes les bibliothécaires de la ville pour en arriver à cette conclusion? C'est flatteur, merci. » Je m'interrompis quelques secondes, prenant le temps d'avoir un rictus moqueur tout en cherchant quoi dire. Ce que je pouvais bien raconter...euh... « J'ai rien de bien intéressant à raconter sinon... A moins que les histoires de couche culotte t'intéressent, mais j'ai un doute là-dessus. Et de ton côté ? C'est presque surprenant que tu me consacres ton après-midi ; la vie d'homme d'affaire n'est pas censée être très prenante? Quoiqu'on dit que les plus haut placés qui en font le moins. »

Bientôt, il ralentit pour finalement s'arrêter devant un bar à l'allure plutôt chaleureuse. Comme depuis tout à l'heure, certains regards curieux s'arrêtèrent sur la voiture, pour finalement passer à autre chose. En bon gentleman qu'il était -ou qu'il se forçait d'être-, Alex vint ouvrir ma portière, geste qui pour le coup était exagéré. A peine sortie de la voiture, je réajustais un peu ma robe de la façon la plus discrète que je pus. C'était bien évidemment sans compter sur mes clés qui s'échappèrent de mon sac à main mal fermé, et sans compter sur le puissant courant d'air qui décida de passer au moment où je me baissais pour les ramasser. Ce qui offrit le temps de quelques secondes une vue parfaite sur mes fesses au monde entier. Et vu qu'il n'y avait pas foule, surtout à monsieur Silverstone qui ne devait pas avoir manqué une miette du spectacle. Il n'y avait vraiment que moi à qui ça arrivait...

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On croit rêver...[Alex & Tess]

« OUI j'ai fais personnellement le tour de toutes les bibliothèques et librairies de SF pour m'en assurer et je le redis, tu es de loin la plus jolie! » Etrangement, j'avais le mal à le croire sur paroles. Qu'il puisse perdre du temps à visiter toutes les bibliothèques du coin, juste pour jeter un coin d'oeil aux femmes qui y travaillaient, afin de faire un classement des plus jolies... me semblait franchement improbable. A mes yeux, c'était juste une autre façon de draguer et de complimenter. Quoique les compliments... Comme la plupart des femmes, j'avais une fausse modestie bien dissimulée. Toujours à me dévaloriser, à dire "mais non" dès que quelqu'un avait l'idée de me faire un compliment, alors qu'à l'intérieur, c'était une fierté et une satisfaction sans nom. Je laissais donc Alex faire le beau-parleur, ce qu'il savait bien faire à ce que je constatais. L'expérience sûrement. Sa façon d'agir vis à vis de moi ne laissait aucun doute sur le fait que j'étais en compagnie d'un coureur de jupons qui ne songerait pas à s'engager de sitôt. Pas une mauvaise idée d'ailleurs...Les histoires d'un soir étaient bien plus simples que les histoires qui se traînaient durant des années, avec parfois une bague au doigt. J'en savais quelque chose. La discussion continuant, je passais vite sur la question de savoir ce qu'il y avait d'intéressant ces derniers temps dans ma vie, n'ayant pas envie de l'embêter avec mes histoires de maman célibataire. Je préférais dévier le sujet sur lui, et son boulot de business man, allant même jusqu'à le taquiner en supposant qu'il n'était pas bien utile finalement. Chose qui aurait pu en vexer plus d'un, mais étrangement, avec Alex je me fichais bien de savoir si ce que je racontais lui faisais prendre la mouche ou non. « Prenante c'est bien le mot, mais il arrive parfois quand les travail avance bien {...} Et puis ne rien faire, ça ne m’intéresse pas. » 3h ou 4h du matin...J'espérais pour lui qu'il exagère un peu. C'était possible, d'être acharné du travail à ce point ? A l'écouter oui. Quoique par le passé, j'avais bien passé des nuits blanches à apprendre des textes ou à jouer toute seule, devant un miroir. Au grand dam de Luke qui ne comprenait pas que j'y accorde tant d'importance. Enfin bon, c'était du passé, et aujourd'hui, c'était d'Alex qui s'agissait. Je pris une moue déçue, comme une gosse à qui on refuserait de donner un bonbon. « Si je comprends bien, si jamais j'ai envie de passer la nuit avec toi, c'est pas possible...Dommage... » La perche que je lui tendais était...comment dire...énorme. S'il ne tiquait pas, c'est qu'il y avait un souci. Dans un sens, c'était méchant de ma part, étant donné que je ne comptais pas passer aussi ma nuit avec lui. Là, c'était juste pour le plaisir de le taquiner. Il avait commencé à jouer à ça, je pouvais bien m'y mettre un peu non ?

Le temps de sortir de la voiture, et le drame du hasard arriva. Ma robe qui s'envole prestement, mon embarras vis à vis de la situation...Et une main fermement posée sur mes fesses, ce qui me fit voir rouge quelques instants. Mes clés en main, je me retournais vivement vers Alex, regard meurtrier à l'appui. Il eut la bonne idée de la retirer avant que je m'en occupe moi-même. Je n'eus pas le temps d'ouvrir la bouche que le brun s'empressa de s'expliquer. « Les éléments sont contre toi Tess, à moins que Dame Nature ne nous envoie un message ... Je suis désolé mais je n'ai pu faire autrement que de ... ... c'est à dire que je pensais que tu allais tomber vers l'avant donc j'ai voulu te rattraper et ... » Je soupirais, levant les yeux au ciel. Ah ces hommes...Toujours une bonne excuse. Mais si ça partait d'une bonne intention, je n'allais pas le blâmer. J'avais pas non plus envie de faire une scène devant le bar, comme j'en avais faite une à la sortie de la bibliothèque. Assez pour aujourd'hui à mon goût. Je décidais même de faire comme si de rien n'était, prenant sa main dans la mienne, m'avançant vers l'entrée du bar. Devant son regard, j'eus un sourire narquois. Main dans la main, on pouvait presque croire que j'agissais comme s'il était vraiment mon petit-ami, alors que c'était loin d'être le cas. « Ne va rien t'imaginer, c'est juste pour que ta main sois pas tentée de retourner dire bonjour à mes fesses... Pas en public en tout cas! » Je jouais avec le feu, très clairement. Je lui faisais des avances que je repousserai peut-être par la suite. En bref, je faisais n'importe quoi. Et je m'en amusais bien à vrai dire.

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On croit rêver...[Alex & Tess]

Une demi-heure plutôt, je rêvais de remettre les idées en place à Alex avec, de préférence, une bonne claque. Là, j'étais main dans la main avec lui, m'amusant même à entrer dans son jeu en lui tendant des perches, dans l'espoir qu'il les saisisse. A quoi je jouais moi ? Aucune idée, je ne comprenais même plus ce qui me passait par la tête. Il y aurait bien un moment où tout me reviendrait dessus de toute façon. Même si pour le moment, l'homme d'affaire semblait avoir préféré le silence face à ma remarque. Dommage, j'aurais été curieuse de savoir ce qu'il en dirait. Peut-être plus tard.. Ce genre de réflexions ne tombaient pas dans l'oreille d'un sourd, j'en étais quasiment certaine. Les résultats restaient à voir. Pour le moment, ce n'était pas la question. Alex ne semblait pas comprendre pourquoi soudainement, au lieu de lui faire manger le bitume, j'avais naturelle glissé ma main dans la sienne. Qui ne dit rien consent, donc j'en concluais qu'il trouvait mon excuse crédible.

Quelques minutes après, nous entrions dans ce lieu typiquement italien, où le serveur nous installa dans un coin tranquille de la cour. La première chose que je constatais, c'est que nous étions à l'écart des autres clients. Je ne savais pas si c'était volontaire ou non, mais au moins nous étions tranquilles. On allait pouvoir "discuter" sans que tout les gens du coin soient au courant de tout ce qu'on pouvait dire. Et à ce propos, après quelques minutes de silence le temps d'arriver à la table, Alex eu enfin une réaction par rapport à ma taquinerie de tout à l'heure. C'était pas trop tôt, j'avais presque commencé à me dire que ça avait raté... « Oh je devrais pouvoir trouver un créneau horaire je pense, le 18 vers 4h du matin, ça te va? Autant que tu viennes dès 20h à la maison et tu passeras la soirée chez moi en attendant. » Je me doutais qu'il plaisantait, mais il venait bien de perdre toute crédibilité avec sa remarque. Je ne prenais même pas la peine de me vexer pour le fait que je n'était classée que dans un de ses créneaux horaire. Quoique ça lui aurait fait les pieds! Il le faisait exprès ce coup-ci, sauf que là... C'était la meilleure façon de séduire une femme. Loin de là. Je me penchais un peu sur la table avec un sourire en coin, mon regard s'accrochant au sien. « Si tu veux m'avoir dans ton lit Alex, il va falloir faire un peu plus d'efforts que ça. » Euh... en fait si on y réfléchissait bien, c'était plus avantageux pour moi de faire un effort vis à vis de lui. Une question financière... Bon sang, même si c'était la première fois où ça m'arrivait, j'étais déjà sûre de détester quand l'argent et le sexe pouvaient se mêler. Il y eut quelques secondes de silence suite à ma réflexion. Le temps qu'il faisait était étonnant pour la saison, dans le bon sens du terme. On était bien, même dehors. Sans doute grâce au soleil qui s'affichait au grand jour dans le ciel. Un portrait quasiment parfait, non ? Surtout qu'il fallait arrêter de se voiler la face, j'étais avec un homme agréable à regarder. Aux idées pas tellement conformistes aux miennes, mais prendre un café avec un bel homme était toujours agréable. Ce n'était pas comme si j'avais affaire à un boulet de premier sans rien dans le crâne. Ou alors, si jamais je me trompais sur son compte... C'est que le brun savait faire passer sa bêtise avec une énorme dose d'humour et de répartie. Rien d'ennuyant en somme.

« Bon et bien comme je pense que ce genre d'après midi ne se reproduira pas de sitôt, j'espère au moins que celle que tu passes jusqu'à présent est agréable excepté le fait que j'ai mis ma main là où il ne fallait pas ... quoique tu l'as dit toi même *En public non* mais maintenant que nous sommes en privé ... » Pas en public... Je me disais bien que ça aussi, je n'avais pas eu de remarques jusqu'ici. Il fallait bien que ça arrive, mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même! Bien qu'au fond, ça soit loin de me déranger. Le coup de la main au fesses, c'était à moi de faire un commentaire au passage. Quoiqu'il en soit, c'était presque mignon de s'inquiéter de si je passais un bon moment. Pour le moment, le karma était plus que positif pour lui... A voir comment il continuerait. « Pour l'instant tu t'en sors plutôt bien, je te rassure... Et toi ? J'espère que mes fesses étaient à ton goût au moins. » Mon regard se fit malicieux à cette évocation. D'ailleurs, comme il l'avait dit, nous étions en privé, et non plus en public. Alors je n'allais pas attendre de constater ce qui allait lui passer par le crâne, j'allais plutôt faire un pas vers lui... concrètement. Sous la table, ma jambe vint se frotter à la sienne de la façon la plus sensuelle possible.

Le regard incompréhensif d'Alex ne se fit pas vraiment attendre. C'était compréhensible en même temps. J'avais envie de lui arracher la tête, et pof, soudainement, je me mettais à faire quelques discrètes avances. Sous la table, personne hormis nous deux n'y verraient quelque chose. On dirait bien que pour une fois ce n'est pas moi qui avance vers l'autre, au moins on ne pourra pas me reprocher cela. « On dirait bien que pour une fois ce n'est pas moi qui avance vers l'autre, au moins on ne pourra pas me reprocher cela. » Je hochais doucement la tête. Mais dit comme ça, c'était trop simple. J'avais envie de tourner l'histoire à mon avantage. « Je serai juste très curieuse de voir en combien de temps je pourrais te faire perdre tes moyens... » Voilà qui contrastait avec mon air angélique, mais enfin.

Le serveur arriva pour prendre nos commandes. N'ayant pas changé d'avis depuis tout à l'heure, je demandais un cappuccino. Et voulant l'embêter un peu, mon regard coula vers lui. « Et toi mon coeur? » Je roucoulais, comme un véritable couple le ferait. Il avait commencé, il assumait!

Fiche (c) Espe

On croit rêver...[Alex & Tess]

Moi qui avait pensé que l'après-midi se montrerait longue et pénible, j'avais tout faux sur la ligne. Du moins, c'est l'impression que j'avais pour le moment. Peut-être parce que j'avais enfin décidé, et ce de bonne grâce, à me détendre un peu et à ne pas trop prendre Alex au sérieux. Il était inutile que je passe pour une chieuse piquant une crise au moindre mot déplacé. J'étais bien loin de cette description, et qui plus est, j'étais adulte, donc responsable. Il n'y avait aucune raison que je me vexe pour une question de sexe... Je menais le jeu si je le souhaitais, alors si dans le pire des cas, cette situation prenait de l'ampleur, je pouvais tout à fait arrêter là pour partir sans me retourner. Pas de quoi me mettre les nerfs à fleur de peau, ça avait fini par entrer dans ma tête. Résultat des courses, j'avais terminé par me détendre, me prêtant au jeu, ce qui n'avait pas l'air de déplaire à l'homme d'affaire. Ce n'était que le début comme il aurait dit. Jusqu'ici, je m'amusais bien en tout cas.

Le fait qu'il me propose une place à une heure ahurissante pour une partie de jambes en l'air m'avait fait rétorquer presque immédiatement qu'il avait des efforts à faire, ce qu'il reprit avec des arguments imparables. « Des efforts?! Et qu'est ce que je fais en ce moment même ma chère Tess?! De plus dois je te rappeler que sans moi tu serais encore en train de trier des livres sur des étagères en ce moment même, donc je pense que niveau effort, je suis en avance non?! . » Très juste... N'ayant rien à répliquer, je m'absorbais de contemplation pour la fontaine qui trônait au centre de la cour extérieure. Il avait raison dans un sens, c'était bien moi qui ne lui facilitait pas la tâche dans l'histoire. Surtout qu'il n'avait pas grand chose à y gagner, si ce n'est un peu de sexe en récompense. Pour un peu que je le laisse en plan, il n'aurait fait que perdre du temps. Alors il était primordial pour moi de me taire sur ce sujet, le laissant parler. Je comptais pas m'enliser toute seule, surtout pas maintenant. Je hochais la tête sans rien dire.

Il y eut un silence qui suivit mon silence, mais Alex semblait pressé de parler, demandant quand même si je passais un bon moment, ce à quoi je ne pus me retenir de le taquiner en lui parlant de l'épisode coup de vent et main aux fesses. La réponse ne mit pas longtemps à arriver, aussi franche et directe que si nous parlions d'un sujet banal tel que la pluie ou le beau temps, en l’occurrence pour cette journée, un temps magnifique. « Disons que le bref aperçu que j'en ai eu m'incite à retenter l’expérience plus ... longuement! » Il ne perdait pas le nord, encore une fois... Mais au lieu de finir outrée comme un peu plus tôt, un sourire presque satisfait s'ancra sur mes lèvres. Allez savoir pourquoi. Je prenais ça pour un compliment en tout cas... Enfin un homme qui pouvait me dire que j'avais de jolies fesses, quand que je me vexe vraiment! Il faut dire, ça n'avait pas vraiment été sa faute s'il avait eu une vue aussi imprenable sur mes fesses. Quant à l'expérience plus longue, comme il le disait aussi subtilement, je commençais à me faire à l'idée. La question n'était plus si ça allait arriver, mais quand. Cette après-midi, la semaine prochaine, dans plus longtemps? Je me surprenais à me poser la question. Voilà que le brun perturbait fortement ma libido... « Ça pourrait se faire... » A force, j'allais finir par ne plus pouvoir faire demi-tour.

Me trouvant un autre jeu aussi sympathique que le taquiner, ma jambe vint à la rencontre de la sienne pour s'y frotter lascivement, laissant tout un tas de sous-entendus... Après quelques paroles échangées, dont certaines qui répondirent à son interrogation, le serveur arriva. Je continuais ce geste sous la table, faisant comme si de rien n'était, et pendant ce temps, commandais mon cappuccino, usant même d'un petit surnom faussement amoureux. Pour accompagner ce terme, j'avais pris un air éperdu d'amour, regardant mon pseudo petit-ami en papillonnant des yeux. Mes talents de comédienne m'aidèrent parfaitement à me rendre crédible aux yeux du serveur. Ce qui m'intéressait, c'était surtout la réaction d'Alex. Qui, en plus de se jeter dans mon jeu, en rajouta. Peut-être un peu trop d'ailleurs. « Et bien je vais prendre la même chose que l'Ange qui est assis en face de moi, après tout l'Amour rend aveugle et je suis totalement aveuglé par la beauté qu'il y a en face de moi que je ne peux que la suivre partout où elle ira... » Au prix d'un effort phénoménal, je restais sérieuse, entremêlant mes doigts aux siens. Ma main libre vint caresser sa joue, alors que je souriais niaisement. Le serveur n'osait même pas nous regarder directement, baissant la tête en s'éloignant plutôt vite. Une fois qu'il eut le dos tourné, je baissais ma main, prise d'un rire que je tentais réellement de contenir. Sans grande réussite. « L'amour rend idiot... Tu en es la preuve vivante chéri. Mais mis à part ce détail, c'était plutôt mignon. » Je me moquais gentiment de lui, mais c'était justifié pour le moment. Mon regard s'arrêta quelques instants sur nos doigts encore enlacés. Pourtant, je n'eus aucun mouvement pour la retirer. Ce n'était qu'un infirme détail. Dans le genre des détails qui m'intriguent, j'avais encore une autre carte en main, que je terminais pas sortir. « Je sais que ça va te paraître... idiot comme question, mais si ton temps t'es si précieux en travail, pourquoi est-ce que tu te permets de perdre une après-midi avec moi ? Attention à ce que tu vas répondre, parce que si, à t'écouter, tu as réellement fait toutes les libraires et bibliothèques de SF... Je pense que je pourrais te considérer comme un psychopathe. » Le pire dans l'histoire, c'est que je me surprenais à rire de moi-même.

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On croit rêver...[Alex & Tess]

Tu dérailles complètement ma pauvre fille... Autant le dire, ma petite conscience désapprouvait sciemment la façon dont je provoquais Alex. C'était très rare de me voir sous ce jour-là pourtant. L'homme d'affaire pouvait bien se vanter d'être le seul homme de tout San Francisco à avoir eu un traitement de faveur de ma part. C'était à n'y rien comprendre, moi qui avait pour habitude de ne pas me laisser faire aussi facilement par la gente masculine. Tout n'était pas joué remarque, j'avais encore la possibilité de planter ce cher Alex au dernier moment. Rétrospectivement, ce n'était pas correct, ou du moins pas sympa. Si je comptais le laisser en plan, ça voulait dire qu'il valait mieux que j'arrête de lui donner de faux espoirs. C'était le minimum... Ou sinon, je pouvais tout aussi bien arrêter de penser à cette possibilité. Qu'on perde une heure à coucher ensemble, ça ne changerait pas grand chose, ce n'était pas un meurtre non plus. Pourquoi je me prenais la tête avec ça au fait? C'était à n'y rien comprendre. Je pensais trop pour agir spontanément et/ou normalement par moment. M'enfin pour l'instant, je gérais bien la situation. Malgré le fait que je reste intriguée par la raison qui l'avait motivé à m'enlever du boulot. Plusieurs théories s'offraient à moi sur le sujet : 1) J'avais affaire à un têtu de première, pire qu'un gamin, satisfait seulement quand il a eu ce qu'il veut. Dilemme, pourquoi moi ? 2) Il a vraiment rien à faire de sa journée. Comme je l'ai dit, les plus hauts placés qui servent le moins... 3) Monsieur a décidé de se faire toutes les femmes de SF. Quoique il en aurait pour un moment... D'accord, j'arrêtais de réfléchir.

La question de mon fessier s'était posée, et je n'avais pas pu m'empêcher d'en rajouter une couche, ce qui n'échappa pas au brun... « Et bien maintenant je n'ai plus qu'à espérer que le vent se lève encore plus que tout à l'heure, à moins que je ne décide d'apprendre la danse du vent rapidement. » La danse du...vent? Imaginer une scène pareille me fit rire. Il n'était pas désespéré à ce point quand même... J'en venais presque à espérer que le vent se lèverait de plus belle au moment propice, parce que sinon, le pauvre... Après, il avait aussi la solution d'agir comme un homme, un vrai, et d'aller voir de lui-même. Quoique s'il était un minimum raisonnable, je comprenais qu'il ne le fasse pas. J'étais un peu plus avenante qu'une demi heure auparavant, mais le chemin n'en était pas déminé pour autant. Il se pouvait parfaitement que subitement je prenne la mouche au moindre mot ou geste déplacé. Une caractéristique de la femme d'ailleurs, ne pas savoir ce qu'elle veut et ne jamais être contente. Pourtant, il fallait la supporter, chose qui ne semblait pas poser problème à l'homme d'affaire pour le moment. « Tu te compliques la vie pour rien Alex... » Un sourire taquin accompagna mes dires. Que quelqu'un me tue sur le champ... Cette phrase qui pourrait être tout à fait anodine reflétait d'autres idées plutôt malsaines finalement.

Comme le disait Oscar Wilde, la meilleure façon de résister à la tentation, c'est d'y céder. De ce fait, je ne pouvais que céder... Si on suivait à la lettre cette citation. Dilemme... S'il n'avait pas été aussi séduisant, le problème aurait été réglé. Frustrant, agaçant même! Quand la raison, la tentation, l'envie se mélangeait, ça ne donnait pas que du bon. Enfin... Le serveur qui arriva aurait pu nous interrompre dans notre jeu, mais que nenni. La plaisanterie prit une autre tournure, vu que nous simulions un couple complètement fous l'un de l'autre, allant jusqu'à roucouler des mots d'amour qui intérieurement nous faisaient rire plus qu'autre chose. Pendant ce temps, d'autres choses se déroulaient sous la table, invisibles pour les autres donc. Même si le serveur était reparti, nous avions continué dans notre lancée. A voir jusqu'à quand.. En plus de ça, j'avais finalement posé une question qui pouvait paraître idiote mais dont la réponse m'importait assez, à savoir ce qu'il faisait ici avec moi. Il devait avoir mieux à faire ailleurs, non ? « Chéri? Et bien pour un homme {...} bien que mon dossier psychiatrique ne doit pas être très joli à lire ... » J'eus un petit sourire face à ce qu'il disait. J'étais bien vite revenue sur ma décision, fallait l'avouer. Mais dans un sens, ce n'était pas plus mal pour lui. Quant à son dossier psychiatrique, s'il avait été un fou furieux, ça se saurait. Je ne faisais que le taquiner à ce sujet, me fichant bien de tous ces détails. Pour l'instant je préférais profiter de l'après-midi sans réfléchir à quel genre de personnage pouvait bien être l'homme en ma compagnie. « Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. Et puis si c'était vraiment ce que tu attendais, je pense pouvoir dire que tout se passe comme il le faut.. » N'étions nous pas en train de nous faire du pied alors que nos mains restaient sans raison apparente entremêlées ? Si.

Je jetais un coup d'oeil interrogateur vers lui en sentant son pied remonter le long de ma cuisse. Il n'y avait rien d'innocent dans ce geste, car ma robe remontait doucement. Il n'avait vraiment pas peur que je le repousse? J'aurai pu pourtant. Juste pour la forme... Mais pour l'instant, je préférais m'avancer un peu sur ma chaise, ce qui aida assez bien ma robe à remonter d'encore quelques centimètres. Je me penchais légèrement par dessus la table, utilisant une voix séductrice qui m'était presque inconnue. « Qu'est-ce qui te rend si sûr de toi Alex ? »

Fiche (c) Espe

On croit rêver...[Alex & Tess]

Une chose qui pouvait paraître bien curieuse, c'est que tout ce qui se passait pour le moment, je ne le prenais pas au sérieux. Je considérais ça comme un jeu dont l'issue n'aurait pas réellement d'impact sur nos vies respectives, ce qui était sûrement le cas. Peut-être que rien ne se passerait, ou alors peut-être que ça ne serait que le temps d'une nuit. Enfin, nuit... s'il se passait quelque chose aujourd'hui, ce serait une après-midi, pas une nuit. Il fallait voir la suite des évènements. Dire que s'il n'y avait pas eu la question de l'argent, il ne se serait absolument rien passé, aucun gestes, aucune boutades, même pas d'allusions... C'était dérangeant. Dans un sens, j'étais dans la mouise financière, alors ça ne pouvait que m'être bénéfique si... Enfin voilà. S'il n'avait pas été question de tout ça, peut-être bien que je ne me serai pas gênée pour lui remettre les idées en place, et ce dès notre rencontre. Alex n'était pas à proprement parler mon type d'homme. Certes, il était séduisant, bâti comme un dieu, drôle et avec une répartie plutôt distrayante. Mais de l'autre côté, c'était un coureur de jupons de première -les médias le certifiant-, un type limite obsédé, têtu, et incroyablement collant quand il le voulait. La preuve étant ce qu'il était allé raconter à mon patron... Envers qui j'allais devoir trouver une explication. Pas du tout le genre d'homme que j'appréciais avoir en ma compagnie, loin de là. Mais il faut croire qu'aujourd'hui il y avait une exception. Parce qu'en plus de boire un café avec cet énergumène, j'étais occupée à soigneusement lui faire du pied sous la table, le "draguant" si l'on puis dire. Ça allait me retomber dessus, j'en étais certaine...

« Si vraiment tu veux sentir une nouvelle fois ma main sur tes fesses, tu sais il suffit de le demander Tess ... et non ce n'est pas pour rien, ce sont pour deux fesses assez sexy je dois dire! » Oups. Du compliment de première ça... Je ne m'attendais juste pas à ce qu'il tourne la situation à son avantage. Parce que vu comme ça, je pouvais presque passer pour la femme en manque, ou je ne sais quoi. Voilà ce que ça donnait de jouer avec le feu, tellement peu expérimentée que j'étais, je me brûlais assez méchamment. Cependant, il ne fallait pas penser que je lui laisserai le plaisir de me voir rougir, baisser la tête de gêne ou quoi que ce soit. Ses yeux azur rivés dans les miens, je soutenais clairement le regard, allant même jusqu'à sourire de façon innocente. Innocente alors que je tenais des propos que j'aurai trouvé tout à fait déplacés quelques temps auparavant, bien sûr... J'allais pas en m'arrangeant, c'était un fait. « Oh, ça ira. Je constatais seulement que mes fesses ont pas l'air de te déplaire. Tu as encore des progrès à faire en la matière des compliments subtils, mais merci quand même. » Sans cesser de sourire, je continuais de le regardant, jouant machinalement avec une mèche de cheveux. Même si intérieurement, je me traitais de gourde, doutant réellement de ce qui se passait au moment-même, mon regard ne le reflétait en rien. Des années d'expériences!

Et à propos du moment présent, si le cappuccino avait déjà était là, j'aurai été capable de m'étouffer avec en entendant ce que prévoyait Alex. « Dans ce cas, ce que j'ai prévu après ne va peut-être pas te plaire ... J'avais imaginé deux choses : soit folle de désir, tu te jettes sur moi et on termine cette entrevue dans les WC de ce restaurant, je te rassure ils sont très propres ... ou alors tu te glisses sous la table pour me faire ... » Je le fixais quelques secondes, tentant de deviner s'il était sérieux. Visiblement c'était le cas. S'il avait essayé de me faire une telle proposition, disons une demi-heure plus tôt, aucun doute qu'il aurait eu la trace de ma main sur sa joue pour les jours à venir tellement la claque aurait été retentissante. Est-ce que j'étais prête à aller aussi loin dans ce jeu ? J'en savais trop rien. Mais l'unique chose dont j'étais certaine, c'est que j'avais envie de creuser encore un peu pour voir comment Alex réagirait. Quelques secondes de réflexion en plus me furent nécessaires pour savoir si oui ou non, je tentais le diable. Finalement, le oui trôna en maître dans l'histoire. « Et tu préfères quelle version de l'histoire, que je sache à quoi m'attendre? » Je lui souris de façon aguicheuse, sans vraiment savoir s'il tilterait. Et de mon côté, je me tâtais à savoir si je céderai ou non.

Sous la table, le jeu continuait. Ma robe avait achevé de remonter le long de mes cuisses, ce qui devait offrir une vue plus que plaisante. La facilité avec laquelle je me prêtais à ce jeu, en somme pas tout à fait anodin, était plutôt déconcertante. Pourtant, je n'y laissais rien paraître, excluant nos jeux de jambes pour garder une attitude des plus normales. Le serveur ne mettrait pas très longtemps avant de revenir, et mine de rien, j'avais beau ne pas le connaitre, je n'avais pas réellement envie qu'il se rende compte de quelque chose. Peu importe ce qui se passerait, ce que j'avais dit un peu plus tôt tenait encore : pas en public. Même si j'avais répondu positivement juste avant, il se pouvait tout aussi bien qu'Alex n'ait pas ce qu'il voulait. Ce qui m'avait amené à la question de savoir pourquoi il était si sûr de lui. « Dites moi Miss Graham, je vais finir par faire tomber mon briquet sous cette table; se qui fait que je sois sûr de moi? Peut-être le fait que j'ai toujours se que je veux, et que tu ne peux résister à un homme avec autant de charme non? » Le coup du briquet à terre à la rigueur, c'était prévisible. Mais la seconde partie de sa répondre m'amusa, tellement que je me mis à rire doucement. C'était pas la modestie qui l'étouffait. « Tu es plutôt mal parti... Ne me mets pas au défi de résister, parce que sinon, tu risques d'en avoir pour un moment. Quant au briquet... Tu parles de celui-ci ? » Je pris entre mes doigts le briquet qui trônait sur la table, le faisant malencontreusement tomber par-terre dans un "oups" qui n'avait rien de maladroit. Mon regard espiègle le prouvait bien.

Fiche (c) Espe