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Encore un jour qui se levait sur la belle ville de San Francisco, dans l’état de Californie, sur la cote ouest des Etats-Unis. Les premiers rayons de lumières qui traversaient sans difficulté les rideaux de ma chambre eurent pour effet de me réveiller tout doucement. J’aurais bien voulu passer encore un peu plus de temps sous ma couette si confortable et douce avec moi mais je ne pouvais malheureusement pas. Pas aujourd’hui en tout cas. Je soupira légèrement et me leva du lit pour aller prendre une bonne douche histoire de bien me réveiller. Une fois habillée et prête, je prit un rapide déjeuner qui se composa juste d’un jus d’orange, et pris mes affaires puis quitta mon appartement. Je me rendis à l’aide des transportes en commun, le métro pour être le plus précis possible, à l’université. Une fois arrivée, j’allais comme tout le monde ou presque en cours. Bon j’avoue que la littérature c’est pas ce qu’il y a de plus ennuyant, bien au contraire. Mais l’après midi ce n’était pas la même : cours d’éducation physique. En fait ce cours ne me dérangeais pas vraiment, je trouvais au contraire que c’est un bon moyen de se défouler. Une fois changé et en tenue de sport, j’entra au gymnase avec les autres. Aujourd’hui Basket Ball, un sourire se dessina instinctivement sur mon visage, j‘adorais ce sport depuis tout petite. Une fois les équipes faites, le jeu débuta, et tout ce qu’on pouvait entendre c’était le grincement des chaussures sur le parquet, et quelques autres encouragements des étudiants qui ne jouaient pas pour le moment.

Alors que le match battait son plein, j’attrapa le ballon et courrais jusqu’au panier afin de marquer. Malheureusement un gros balourd me coupa violemment la route en me faisant tomber, me faire tomber sur le genoux, super ! J’émis alors un léger cris de surprise tout d’abord, puis de douleur par la suite. C’est qu’il m’avait fait pas cet idiot ! Alors que je voulu me relever, je sentis une douleur encore plus forte . Le professeur, me fit alors m’asseoir et observa ma jambe, mon genoux plus exactement qui était rouge et gonflait à vu d’œil. Il décida alors d’appeler les pompiers afin de ne pas prendre de risque . Super ! Bien sur c’était ironique. Une fois le coup de fil passé, un camarade m’accompagna dans les vestiaires, en attendant, et avec en prime une poche de glace, qui je dois bien l’avouer me faisait grand bien. Une quinzaine de minutes plus tard, l’on vint me chercher, je pris alors mes affaires, et les laissa m’emmener à l’hôpital. Oh mon dieu ce que je détestais ce lieu, de plus ici toute seule dans une ville que je connais à peine je n’étais pas vraiment rassurée.

Une fois installée dans une salle d’examen, j’attendais patiemment mais aussi légèrement nerveuse d’être ici. Jetant de temps en temps un œil à mon genoux qui changeait légèrement de couleur au fil du temps , c’était bon signe cela ? Je ne pense pas.

La journée était d'une banalité affligeante, je m'ennuyais à mourir à la caserne, et honnêtement je n'avais pas grand chose à faire. Ce n'était pas que je m'entendais mal avec mes collègues, mais avec eux comme avec tout le monde, je me tenais éloigné. Il fallait dire que perdre ceux que j'avais considéré comme une famille à New York, m'avait rendu encore plus réticent à l'idée de me lier à mes nouveaux collègues, même si cela faisait bientôt trois ans que j'habitais ici. Mais je n'étais pas du genre à m'attacher à ce genre de détails, pas en temps habituel en tous les cas. Pourtant ces derniers temps les choses avaient réveillés des aspects de ma personnalité que je préférais pourtant laissé en sommeil en temps normal. Voilà pourquoi j'avais besoin d'action, pas d'une journée calme. Je ne souhaitais pas le malheur aux gens pour autant mais j'avais juste besoin d'arrêter de penser, pour quelques secondes au moins. Alors quand un appel retentit à la caserne, je me portais volontairement sans même prendre le temps de voir si il s'agissait d'un truc intéressant.

Une fois dans le camion, j'appris qu'il s'agissait probablement d'un simple genou foulé ou cassé. J'étais un peu déçu, parce que je n'allais pas vraiment me dépenser au point de me fatiguer et de m'écrouler une fois de retour à la caserne mais cela aurait au moins le don de me divertir. La prise en charge de la jeune demoiselle fut rapide, une étudiante blessait au cours d'un entraînement sportif or whatever ... Elle ne semblait pas vraiment heureuse de sa situation et je laissais ma collègue se chargeait de prendre ses coordonnées, me concentrant sur le genou à immobiliser le temps du trajet. Je n'avais pas franchement décroché un mot, et ce n'était pas comme ci les gens qui travaillaient avec moi, n'avait pas l'habitude de se charger de la partie interaction sociale quand ils faisaient équipe avec moi.

Franchement, je pensais que cela allait être un simple boulot de transport, mais en la regardant alors qu'on la remettait au médecin, je me sentais un peu con de la laisser seule et perdue. C'était stupide et ridicule cette pulsion, je ne la connaissais même pas. Je me laissais vraiment trop aller ses derniers temps, et je me détournais mais le temps de fumer une cigarette à l'entrée des urgences, mon esprit traitre et fourbe du moment, se décida à aller prendre des nouvelles de la jeune fille que nous venions de déposer. L'infirmière à qui je m'adressais, m'accueilli avec le genre de sourire qui m'indiquait que j'avais moyen de pouvoir m'occuper autrement, mais je n'en avais pas vraiment envie. Je la remerciais et pris la direction de la chambre de la jeune femme. Je frappais avant de m'introduire, et de la saluer maladroitement.

" Le doc devrait venir d'un moment à l'autre, mais je me suis dit que la compagnie pourrait être sympa." Je détournais furtivement le regard, totalement mal à l'aise, je n'avais plus l'habitude des simples interactions de politesse même pas avec les gens dont je m'occupais dans mon boulot.

- Oh , c’est … très attentionné et super sympas de votre part. Oui et cela l'était peut être un peu trop ce qui était stupide parce que le genre attentionné, c'était tout sauf moi, beaucoup pouvaient en être témoin. Alors pourquoi cette gamine avait réussi à attirer mon attention, et pas dans le genre, je me la sauterais bien, une fois sorti de l'hosto. Non plutôt dans le genre où elle éveillait chez moi mon instinct de protection. C'était dingue, c'était probablment cette histoire avec Kieran ou encore le retour de Jiliane dans mon existence qui me perturbait un peu trop et j'allais foutre le camp vite fait, mais la jeune demoiselle ne m'en laissa pas vraiment l'occasion puisqu'elle en profita pour reprendre la parole, attirant de nouveau mon attention. - Je sais que ce n'est pas vraiment votre travail de tenir compagnie aux patients, alors merci d’être venu. Et sérieusement qu'est-ce que je pouvais bien faire maintenant, elle semblait apprécier la compagnie et je n'étais pas assez salaud pour la planter maintenant.

Je ne l'étais plus assez pour être honnête, il y a quelques semaines, cela ne m'aurait guère plus gêné que cela, je crois bien. Je passais une main sur ma nuque, mouvement traduisant l'inconfort dans lequel je me trouvais. " c'est rien " bougonneais je, comme un gamin têtu surpris la main dans le pot de cookies juste avant le repas. Comme ci j'avais à culpabilisé de me mettre volontairement en situation d'interactions humaines. Pourquoi cette fille ? Aller savoir, ces yeux de biches ne m'avait pas plus interpellés que ça avant que nous franchissions les portes de l'hopital. Hopital dans lequel j'avais eu une sorte d'épiphanie malvenue quelques jours auparavant et que je ferais mieux de fuir, plutôt que de rester sur les lieux du crime mais avec mon métier, pas facile d'éviter l'endroit.

" Le genou fais pas trop mal ? " On aurait pu me donner la pire note quand à mes talents pour faire la conversation, surtout avec le ton bougon que j'arborais tandis que je m'essayais tant bien que mal à la conversation de futilité, celle qui fait passer le temps et qui soyons le honnête, était loin de mes habituels conversations. J'avais plus pour habitude de ne pas vraiment tourner autour du pot, et d'aller droit au but. J'économisais mes mots, mais je n'en faisais pas moins d'effet. Et puis, on aurait dit un gosse gêné à ne pas la regarder proprement dans les yeux, alors que je lui tenais compagnie.

J’avais tout de même remercier le jeune homme en question , et d’ailleurs il me semblais que c’était tout à fait normal , après tout il avait pris l’initiative de venir me voir, et de me tenir compagnie . Et moi qui pensais que j’allais rester toute seule ici, en attendant le médecin, médecin qui se fait prier d’ailleurs. De plus, j’avais une sainte horreur des hôpitaux, et cela depuis toute petite d’ailleurs . Après mes remerciement, le jeune homme en question ne déclara rien d ‘autre mis à part un léger << c’est rien >> . Et un nouveau silence s’installa dans la pièce, que dire dans ces cas là !? A vrai dire, je ne savais pas trop quoi penser de cet inconnu , enfin pas si inconnu . Il était venu ici, mais semblait gêner, étrange n’est-ce pas ?

Cependant, ce ne fut pas moi qui brisa se nouveau silence, puisque le jeune pompier me demande si mon genoux ne me faisait pas trop mal . Je passa une main dans mes cheveux tout en me mordillant légèrement la lèvre inférieure et répondit « Si un peu, mais c’est supportable pour le moment » . Je jeta un rapide coup d’œil dans sa direction, je sais qu’il ne faut pas juger les gens surtout quand on ne les connait pas, mais le jeune pompier ne semblait pas vouloir ou savoir alimenter une conversation . Et pour la troisième fois en quelques minutes à peine, un silence s’installa dans la pièce.

Allez, je décida de faire ressurgir la Hannah hyper joyeuse, bien que je sois à l’hôpital . Et puis parler me fera peut être oublier cette petite douleur dans ma jambe. Je lui lança un regard tout en lui souriant et déclara « Je m’appelle Hannah »
C’était certes, pour faire la conversation mais au moins il n’y avait plus de silence pesant, et puis parler me faisait aussi oublier que aujourd’hui n’allait vraiment pas être ma journée. J’ajouta alors « Je sais que je vous l’ai déjà dit, mais encore merci d’être là avec moi . Je dois vous avouer que ça me rassure un peu, je suis nouvelle à San Francisco et je connais presque personne » C'est vrai que mis à part mes deux frères et Andrew je ne connaissais presque personne, seulement deux ou trois connaissances de l'université c'est tout. Et en plus il a fallut que cet accident arrive peu de temps après mon arrivée ici. La vie est injuste parfois.