Edoran reposa son téléphone après avoir envoyé un message à Camden. Il inspira, sachant que maintenant c’était fait et qu’il devait absolument commencer à préparer sa soirée. Il avait donné rendez-vous ici même à son meilleur ami et il allait devoir naturellement se tenir à son planning. Il marcha vers la cuisine tout en retroussant ses manches. Il alla au l’évier et se nettoya les mains puis referma ouvrit la fenêtre, espérant que les odeurs ne se propageraient pas trop dans l’appartement. Il commença alors à tout retirer des sacs et à mettre sur la table, décidant déjà par quoi, il allait commencer. Il était naturellement juste avant aller faire les courses, car pour un dîner il n’aurait pas eu tout le nécessaire sur place. Il angoissait également sur cela. Il n’était pas mauvais cuisinier, mais pas spécialement un pro non plus et il allait certainement rester coller à son four pour être sûr que rien n’aller brûler.

Bon, Eddie allait avant tout commencer par préparer le plat principal, qui prendrait plus de temps. Il fit le tour de la table et alla allumer le four pour le préchauffer, puis se retourna vers la table et souffla, comme s’il allait se préparer à une vrai épreuve. C’était certainement ce que c’était ! Il n’accepterait aucun débordement. Mais il devait surtout se détendre aussi. Allez qu’il le fasse comme à son habitude et tout allait bien se passer. Il se saisit des légumes pour les nettoyer dans l’évier. Ceci fait il déposa les légumes sur le plan de travail et alla se prendre un couteau. Il coupa les aubergines en petit morceau et retira le pied des champignons puis les coupa en fines tranches. Eddie prit ensuite les asperges et les coupa en deux. Il prit l’ail et l’oignon et fit de même, suivit du bacon. Dans une poêle, il y mit l’oignon émincé et l’ail pilé pour le chauffer pendant 3 petites minutes. Entre temps, il alla chercher une grande casserole et y mit de l’eau et un peu de sel et le mit sur le four pour chauffer l’eau. Il revint près de sa poêle et y ajouta les aubergines, champignons et les morceaux de bacon pour dorer le tout et les laissa cuir. Une fois que l’eau de la casserole commençait à bouillir, il y ajouta les pâtes et les laissa chauffer. Après quelques petites minutes, il retira le poêle du four pour y ajouter le coulis de tomates et ajouter les asperges, puis l’y remit à feu doux. Edoran mélangea les pâtes pour ne pas qu’elles collent à la casserole et attendit un peu, le temps qu’ils soient bien fait. La poêle, il l’a déplaça pour ne plus chauffer. Dès que les pâtes étaient al dente, il mit l’eau de la casserole dans l’évier puis ajouta les pâtes dans la poêle et mettre un peu sur le feu. Il alla chercher un plat au four et y versa la préparation puis y mit la touche finale, le fromage râpé. Il enfourna ensuite le plat et se retourna vers la table, maintenant que cette partie était faite.

« Bon ce n’était pas si dur… », souffla-t-il en regardant sa montre. Il grogna légèrement, pensant bien devoir faire un peu plus vite pour le reste. Il alla prendre deux verres et les déposa sur la table devant lui. Il alla ensuite au bar et sortit les deux bouteilles de sirops, dont il avait besoin. Eddie se mit devant les deux verres et y versa le sirop de litchi et de rose. Il prit le petit sachet et sorti quelques litchis, d’où il retira la peau et le dénoya également et en mit un dans chaque verre. Il prit une petite cuillère à café et mélangea les deux sirops et s’assura que le champagne au frigo était déjà assez frais. Mais le champagne, il allait l’ajouter au moment même qu’il allait servir tout ça. Naturellement il ne voulait pas enivrer son meilleur ami, il avait donc opté pour une boisson doux et pas trop fortement alcoolisé.

Il prit le reste, dont il avait besoin et là, il devrait travailler, sur l’un comme sur l’autre, car sinon, il allait perdre beaucoup trop de temps. Il prit une autre casserole et y coupa les 30 grammes de beurre en petit morceaux. Il ajouta du sucre, du sel et 25 cl d’eau et fit chauffer. Il se retourna vers la table et se concentra sur l’entrée, jetant un coup d’œil au four pour voir dans quel état était son gratin. Il prit le gingembre et l’éplucha puis le râpa finement. Il saisit le combava et râpa de zeste et pressa doucement pour que le jus sorte, au dessus du l’évier. Il lava les piments, les épépina et les hâcha. Le basilic, il la lava aussi, le sécha et le cisela.

Edoran laissa ça de côté et se retourna vers sa casserole et le retira hors du feu et y ajouta les 150 grammes de farine et fouetta d’un coup pour bien mélanger. Il remit la casserole sur le feu et mélangea jusqu’à ce que la pâte se forme et se détache de la casserole. Il retira la casserole de nouveau du feu et ajouta les œufs entiers un par un en fouettant bien. Il mélangea bien, pour que la pâte se forme puis laissa un moment la casserole pour aller prendre le papier sulfurisé humidifiée pour la placer sur un plat et mit tout sur la table à côté de la casserole. Il prit un peu de pâte dans sa main et la mit dans une poche munie d’une douille lisse et y forma de petite boules.

Voyant que le gratin n’était pas encore tout à fait, près, il fit plusieurs boules avec la pâte pour le dessert, puis une fois fini, il laissa ça de côté et s’occupa de nouveau de l’entrée.

Les ingrédients pour l’entrée furent tous mit dans un bocal et il y ajouta un peu de jus de combava et deux cuillères à soupe d’huile. Il referma le bocal et secoua bien avant de le reposer sur la table. Il sourit et regarda le four. Le gratin était déjà bon, il l’ouvrit et enfila des gants pour sortir le gratin du four et le déposa sur le plan de travail. Il prit le plat où étaient les boules de pâtes pour le dessert et le mit également au four.

Eddie se retourna vers la table et prit le sachet de crevette et les décortiqua une après l’autre. Il alla chauffer une grande poêle ou il mit de l’huile dessus et fit sauter les crevettes à feu vif. A la fin il mit un peu de sel et l’odeur des crevettes avaient remplie la cuisine. En dernier pour le moment, il prit le sachet de chips asiatique et un grand plat. Il déposa les chips sur le plat puis saisit le bocal et une petite cuillère et remplie chaque chips de piment et mit ensuite une crevette dessus.

Voilà… Il sourit et se retourna vers le four et l’ouvrit à nouveau pour y remettre le gratin de pâte et le laissa entrouverte pour que ça reste au chaud.

Edoran alla se laver les mains et prit une serviette et regarda autour de lui. Toutes ces odeurs et la préparation donnait faim… Il espérait vraiment que ça allait être bon. Enfin le gratin et le cocktail, il en était certain, il l’avait déjà fais, mais l’entrée et le dessert c’était autre chose. Il déposa la serviette et alla chercher deux assiettes et les couverts puis déposa le tout sur la table. Bref… plus besoin d’essayer de cacher l’odeur, ça sentait déjà partout. Il plaça les assiettes dans chaque bout de la table basse et y mit aussi les couverts. Il retourna dans la cuisine et alla chercher les deux verres qu’il avait préparé et alla le mettre aussi au salon. L’entrée était préparée, le plat principal restait au chaud et le dessert il allait le finir quand ce sera le temps. La table était déjà préparé… maintenant ça devait être bon. Tout devait être parfait pour Camden. Ne s’étant pas trop reparlé depuis ce qui s’était passé ici, même, de son côté, il y avait pas mal réfléchit. Et même si c’était une formulation un peu bizarre qui lui avait dite Camden, peut être que… enfin, il allait devoir lui en parler.

Il inspira longuement et regarde l’heure. Il avait tout de même bien été dans les temps. Il ne manquait plus qu’à ce qu’il aille se doucher. C’est bien sûr ce qu’il fit de suite pour ne pas perdre du temps car Camden allait pas trop tarder non plus. Une douche rapide et il se retrouva dans sa chambre pour enfiler un ensemble tout en noir, laissant les deux premiers boutons de la chemise ouverte.

Edoran repassa au salon, refermant la porte de sa chambre au passage et alluma la télé. Il se baissa pour saisir le DVD qu’il avait loué et le lança. C’était tout simplement une vidéo des flammes d’une cheminée. Il n’en avait pas une, mais le voir et le son était tout de même agréable. Se retournant vers le canapé, il saisit un fin tissu transparent pour recouvrir les deux lampes du salon pour que l’ambiance soit tamisée. Eddie se retourna vers le salon et s’arrêta pour observer le tout. Hum… « C’est trop… » romantique… Il leva sa main pour passer son pouce sur ses lèvres et soupira. Bon non… il allait laisser ça ainsi. Il verrait bien si ça gênerais Camden, alors il n’aura qu’à retirer tout ça.

Il saisit le cadeau qu’il avait posé sur le canapé et le rangea dans une commode. Arrivant de plus en plus vite à l’échéance, son cœur en battait à tout rompre. Edoran inspira pour se détendre et passa devant un miroir à l’entrée. Il passa ses doigts sur ses cheveux pour les mettre en place, une fois à gauche, une fois à droite, il n’arrivait pas trop à se décider quoi en faire. Eddie secoua sa tête, les laissant tout simplement au naturel et se retourna pour faire face à la pièce, avant de s’assoir sur son canapé, frappant du talon rapidement sur le sol. Oui il était tout de même pas mal stressé…

EDORAN & CAMDEN
“I'm in like with not in love with you quite yet. My heart's beginning to slightly overrule my head.”

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J'étais allongé sur mon lit, pensif comme souvent m'aurait taquiné mes frères quand mon téléphone vibra, m'indiquant que j'avais un message. Je me tâta une seconde avant de me décider à lire, c'était peut être Adam ou Elias qui avait besoin de moi, je ne pouvais pas filtré sans avoir mauvaise conscience après cela. Mais ce fut une autre sorte de message qui m'attendait, un message d'Edoran. Et le sourire en coin qui vint se nicher sur mon visage, stupidement. J'avais eu peur que tout ne change entre nous, après cette fameuse nuit aux allures étranges que nous avions partagés. Diable, nous nous étions à peine parlé depuis cette fameuse nuit. Juste quelques échanges de conversation téléphonique, histoire de nous rassurer mutuellement, que non notre amitié était toujours viable. Je me redressais pour répondre, lui disant que j'acceptais l'invitation avec plaisir avant de me gratter la tête. J'étais subitement nerveux malgré mon envie féroce de passer un peu de temps avec Edoran.

Nous n'avions pas vraiment abordé le sujet de ce qui avait pu se dire entre nous, et je devais admettre que j'avais toujours un peu peur des conséquences de cet aveu spontané. Il était clair que de toute manière, Eddie, en avait été plus embarassé qu'autre chose et j'acceptais qu'il lui ai fallu du temps pour se composer une attitude. Mais je m'en voulais de croire qu'un détail si insignifiant, vienne remettre en cause une si solide amitié. Mon meilleur ami ne me jetterait pas de sa vie, parce que j'avais pu éprouvé du désir pour lui, ce n'était pas le genre d'attitude du roumain, et je le savais bien. Mais cette nuit là, nous avions décidé d'être si honnête l'un envers l'autre que les mots stupides avaient été une réaction innée. Et surtout me poursuivait depuis, surtout après le désastre de ma visite à Antigone, le lendemain. Je sortais une cigarette pour la griller, en repensant à toutes ses questions qui avaient embrouillés mon esprit depuis notre dernière rencontre. Le désir spontané s'était logé, et avait semblé ne jamais vouloir repartir, comme ci subitement j'avais ouvert une porte et que j'étais dans l'impossibilité de la refermer. Ce qui me faisait le plus peur ? Ce n'était pas de me découvrir un amour pour la gente masculine à un âge aussi tardif, c'était de me découvrir une affection si profonde pour quelqu'un et savoir que je n'y avais probablement pas le droit. La vie de mes frères étaient encore bien trop chaotique pour que je me permettes de tomber amoureux, que j'oublie mes priorités. Et puis, de toute façon, ce n'est pas comme ci, ses sentiments étaient réciproques ? Ce n'était pas parce qu'Edoran avait admis être gays qu'automatiquement, je pourrais lui plaire. Je secouais la tête, agacé par mes incertitudes, ce n'était plus le moment de me poser des questions. Parce qu'une plus grande partie de moi, était tout simplement ravie d'avoir l'occasion de partager de nouveau un peu de temps avec mon meilleur ami. Il me manquait terriblement, car il me permettait de garder un juste équilibre dans ma tête, sans même que je me rendes compte. Et peut être que je m'appuyais un peu trop sur lui, mais c'était un soulagement pour moi de trouver quelqu'un avec qui tomber le masque. Mais ne me trouvait il pas trop égoïste.

Mes propres tourments intérieurs me gardèrent toute l'après midi occupé, et je notais avec effarement que l'heure avait tourné sans que je n'ai rien fait. Je me précipitais donc sous la douche pour me laver, prenant le temps de faire le vide le plus complet, pas besoin d'apparaitre des plus stressés. Je sortis de la douche pour revêtir une tenue pratique et simple, dans mes tons habituels. Je me demandais si je devais mettre un truc spécial me mettre en valeur, mais je me giflais mentalement à cette pensée, je ne me préparais pas pour un rendez vous galant, mais pour une soirée entre potes. Mais pourquoi, j'avais ce stupide besoin de me mettre à mon avantage, je ne me comprenais plus moi même, cela n'avait jamais vraiment fait parti de ma personnalité. J'étais peu concerné par mon apparence physique, et mettait surtout des vêtements qui me plaisaient et qui était confortable. Si je changeais tout à coup d'habitude, cela éveillerait sans souci, les soupçons, et inévitablement, je serais obligé d'être honnête avec Edoran. Je détestais mentir. Et lui dire que j'avais des doutes quand à mes sentiments à son égard, serait peut être pire que d'avouer ressentir de l'attirance pour lui. Cela ruinerait à coup sur notre amitié, non ?

Je partais donc à pied, tranquillement, les mains dans les poches et ravalant mon stress derrière une cigarette, et un air détaché d'apparence. Camden est un enfant sérieux mais il est si difficile de savoir ce qui lui passe par la tête, ces mots si souvent entendu dans mon enfance par mes professeurs ou même mes parents, les rares fois où ils étaient présents, résonnait à mes oreilles. J'avais l'impression de ne pas savoir montrer mes sentiments, et pourtant je n'étais pas sans coeur bien au contraire. Je serais prêt à beaucoup pour les gens que j'aimais, si ce n'est à tout. Le chemin jusqu'à chez Edoran me paru à la fois court et interminable mais ce n'était pas le premier paradoxe que je rencontrais depuis ma petite épiphanie soudaine. Je restais un instant planté devant la porte, avant de frapper avec toute la décontraction dont je pouvais faire preuve, j'avais écrasé ma cigarette avant de rentrer dans l'immeuble.

Quand mon meilleur ami m'ouvrit la porte, je lui adressa un petit sourire en coin, avant de le suivre mais mes sourcils se froncèrent en remarquant l'appartement. Mon coeur se serra un peu sans que je ne puisses l'en empêcher, je m'étais probablement trompé de jour, et il semblait qu'Edoran attendait de la compagnie. J'avais beau être naïf, l'ambiance ne trompait pas sur le genre de compagnie qu'il attendait. " Oh ... " Je frottais l'arrière de mes cheveux " Je croyais que tu m'avais dit de passer pour ... " Il avait probablement besoin d'un conseil quelconque pour son rendez vous amoureux et pas envie de passer la soirée avec moi, j'avais du mal lire le texto. Je tentais de garder mon sourire, et de balayer ma remarque avec légereté " Peu importe, tu ne m'avais pas dit que tu voyais quelqu'un, qui est l'heureux élu ? " Oh bon sang, pourquoi je me sentais trahi et si triste à cet instant précis, pourquoi je ne parvenais pas à le regarder en face en disant ses mots et en jouant la carte de la décontraction habituelle.

Edoran se leva du canapé, qu’il déplaça légèrement pour avoir plus d’espace autour de la table. Il est clair qu’il devait bouger, car sinon il n’allait pas tenir jusqu’à l’arrivé de son meilleur ami. Tout allait bien se passer, c’est ce qu’il se répétait constamment dans sa tête. Il retourna vers la cuisine, vérifiant à nouveau ses plats avec attention. Il se redressa et saisit une bougie, qu’il plaça au centre de la table et l’alluma. Il trouvait que c’était déjà trop romantique et tout ce qu’il pouvait faire c’était d’en rajouter ! « El e vinovat sa ma omoare*. », soupira-t-il sans pour autant changer quoi que ce soit pour l’instant. Et curieusement, un calme assez étrange le submergea en cet instant. Le calme avant la tempête ? Peut être bien. « Toate vor face nimic pentru el **» Peut être que ce serait mieux ainsi. Il n’en savait rien. Que son ami ait été bourré ou pas, ce n’était pas le genre à Cam de mentir alors… Il ne savait toujours pas comment gérer ce que son meilleur ami lui avait dit.

Le Roumain s’assit sur la chaise, ses bras pendant vers le vide et il laissa sa tête retomber en arrière, observant le plafond. De toute façon, ils allaient devoir en parler tôt ou tard non ? et puis pourquoi il faisait tout ça ? En sachant que… que de toute façon il refusait de mettre en danger son ami. « Merde », lâcha-t-il en redressant la tête. Ecouter la raison où le cœur, le choix était toujours compliqué. Puis il n’avait qu’a à agir en fonction de ce que Cam dirait ou ferait pendant la soirée. Il n’était pas utile qu’il parle plus que nécessaire si jamais son ami lui dirait qu’il avait bien trop bu et qu’il pensait à autre chose en lui disant ça. Même s’il se demandait à quoi, il ne chercherait certainement pas plus loin.

Eddie tourna la tête vers la porte quand il entendit qu’on y frappait. Son cœur se remit à pomper du cent à l’heure et il se leva d’une traite en se dirigeant vers la porte tel un automate. Il inspira longuement avant de saisir avec fermeté la poignée de la porte et d’ouvrir à Camden. Il le trouva beau, comme à chaque fois que ses yeux se posaient sur son meilleur ami. « Salut », murmura-t-il en se déplaçant pour que Camden puisse entrer à l’intérieure. " Oh ... " Quoi ?! Quelque chose n’allait pas. Il savait C’était trop. Il en avait trop fait. Déjà il se composait sur place. Sa main se resserra sur son avant bras derrière son dos, enfonçant ses doigts dans sa chair pour éviter de fondre, certainement avec des paroles plus ou moins incohérente, sur Camden. Il allait devoir s’expliquer avant que son ami veuille s’en aller. " Je croyais que tu m'avais dit de passer pour ... " Discuter ? Passer du temps devant la télé à papoter, bière à la main ? Un truc routinier, naturellement ! Pas à passer un dîner aux chandelles avec lui. Il était vraiment idiot parfois ! « Cam, je… », Edoran s’interrompit en faisant un pas vers son meilleur ami. " Peu importe, tu ne m'avais pas dit que tu voyais quelqu'un, qui est l'heureux élu ? "

Hein ? Edoran s’arrêta et fixa son meilleur ami, déstabilisé entre sa panique et les paroles de Camden. Ses lèvres s’entrouvrirent « Da, tu.*** », murmura-t-il et hocha la tête en portant sa main sur sa tempe. « Euh, non… je ne vois personne. Désolé, je me dis bien que c’est bien trop » Edoran s’arrêta à nouveau, regardant Camden, puis inspira et se dirigea vers une des lampes. « Bon oublie ça », dit-il en retirant le fin tissu qui recouvrait la lampe, laissant s’éclaircir plus la pièce. « Je voulais juste passer la soirée avec toi. J’ai fais a manger et… et tout ça oublie, ce n’est rien. Je me suis laissé emporter… » par les événements. Par Camden, par ce que son ami lui avait dit. Edoran se déplaça vers la seconde lampe pour retirer également le tissu qui le recouvrait. Il était bien sur le point de tout défaire et ils pourraient passer la soirée entre potes, comme cela devait être !

EDORAN & CAMDEN
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Quel maitre, j'étais devenu pour cacher l'ampleur des souffrances que je pouvais ressentir, je ne voulais pas montrer à Edoran que la perspective qu'il puisse voir quelqu'un maintenant m'arracher le coeur, parce que je savais que la seule chose qui m'importait c'était de le voir heureux. Je n'affrontais certes pas son regard mais c'était parce que je savais qu'il avait plus de facilité à transpercer le miroir de mon âme à travers mes yeux, plus que n'importe qui. La perspective de le voir avec un autre homme, semblait éclaircir mes pensées brumeuses. Cette morsure agrippant mes entrailles était un sentiment qui m'étais inconnu et pourtant que je parvenais à identifier avec clarté. Jalousie, vicieuse maitresse au caractère imprévisible. Je n'avais jamais été jaloux de mon existence entière, ce n'était tout simplement pas moi. Mais je ne pouvais pas renier que je l'étais à cet instant précis. Je voulais le prendre dans mes bras, et le garder contre moi, pour moi. Mais bien sur, je ne dirais rien, car cela ne me ressemblait pas, et je savais que je ne pouvais le forcer à éprouver des sentiments plus qu'amicaux à mon égard. Cela ferait de moi, un bien piètre ami. Je me tairais et jouerait à la perfection mon numéro de meilleur pote sans souci.

La voix d'Edoran me tira de mes pensées, une brève phrase de roumain qui m'arracha un sourire incontrolable, je devais admettre que j'aimais l'entendre s'exprimait dans sa langue maternel même si je ne la connaissais guère. - Euh, non… je ne vois personne. Désolé, je me dis bien que c’est bien trop. La surprise se fraya un chemin sur mon visage, je ne comprenais pas, si il ne voyait personne alors pourquoi tout cela, et pourquoi je ne pouvais pas m'empêcher d'être heureux d'apprendre que personne n'allait me l'arracher. - Bon oublie ça . Je le regardais s'agiter, et j'avais comme la sensation effrayante que j'allais encore passer à côté de quelque chose si je ne prenais pas la main pour ouvrir les yeux presto. - Je voulais juste passer la soirée avec toi. J’ai fais a manger et… et tout ça oublie, ce n’est rien. Je me suis laissé emporter…

Deux seconde, mise au point, focus, Camden. Il y a quelque chose à comprendre et tu ferais mieux de le saisir rapidement. Tic Tac, ce dîner aux allures romantiques t'étaient destiné. Qu'est-ce que cela nous apprends ? Oh merde. J'aggripais le poignet d'Edoran dans un réflexe, faisant taire cette voix intérieure légèrement insolente, et je posais un regard incertain sur lui, essayant de savoir si il était possible que ... Je me mordais la lèvre, si je devais saisir une chance, c'était celle là, mais je ne pouvais pas, non ? Adam et Elias avaient besoin de mon attention mais je ne pouvais pas perdre Edoran, je ne pouvais lui mentir non plus. Ce n'était guère dans mon tempérament. Je passais ma main libre dans mes cheveux, nerveux.

- Laisses ... Et pourquoi, j'avais la voix soudainement enroué, pourquoi ma main me semblait brûlante alors qu'elle touchait la peau d'Edoran. Pourquoi je baissais les yeux ? J'avais encore tellement de questions dans ma tête mais je savais que si je le laissais faire, alors tout serait probablement fini. - C'est parfait. Le son de ma voix n'était plus qu'un murmure timide, alors que je sentais mes joues s'échauffaient, laissant probablement une belle trace rosée sur mes pommettes, je n'étais pas doué. Je le savais bien, j'avais beau écrire des paroles pour vivre, par moment je manquais de mots dans les moments importants de mon existence. Alors, à défaut de trouver les mots adéquates, je fis la seule chose qui me semblait essentiel. Je me rapprochais pour coller mes lèvres contre celle de mon meilleur ami. Oh, non pas un grand baiser comme dans les films, juste un effleurement rapide et incertain, prouvant mon point. Et seulement après, j'osais reporté le regard sur lui. Au diable, la prudence, j'avais besoin de voir les conséquences en face.

Bon sang, il devait carrément être pitoyable à ce moment précis. Et pire, au lieu de faire comme si c’était qu’un test de déco, il montrait bien que c’était pour Camden qu’il avait fait tout ça. Qu’il dise la vérité ou pas, Cam allait penser qu’il… Edoran inspira, saisissant le second tissu qu’il avait posé sur une lampe, préférant juste ranger un peu tout ce bazar avant de pouvoir continuer la soirée avec son meilleur ami. Oui tout ce qu’il avait pu penser pouvoir dire ce soir, ou autre, tombait à l’eau. Ce n’était pas bien grave, ce n’était pas comme si grand-chose allait changer.

Le Roumain s’arrêta en sentant la main de son ami lui agripper le poignet, l’arrêtant dans sa tâche à ranger un peu ses affaires. Il posa son regard sur son meilleur ami, lisant l’incertitude dans le regard de celui-ci. Et si Cam allait être effrayé par tout ça ? Il aurait vraiment du réfléchir avant d’agir. - Laisses ... Laisser ? Mais pourquoi ? Ça ne le dérangeait pas ? Edoran baissa les yeux sur la main de Camden un instant avant de reposer son regard sur les beaux yeux bleu azur en face de lui. - C'est parfait. Il cilla, un peu perdu. Pourtant il pensait que Cam ne voulait pas de… Toute pensée négative s’envola quand Edoran remarqua le léger teint rosé sur les joues de son ami. Il ne pouvait pas s’empêcher de le trouver adorable, son regard s’adoucissant et n’ayant qu’une seule envie. De le prendre dans ses bras. Mais il en avait certainement assez fait pour le moment.

« D’accord », il allait laisser tout comme tel, car au fond, il en rêvait seulement de pouvoir passer un tête à tête avec son meilleur ami. Naturellement ils en avaient déjà passé des tas, café, snack, ou restaurant, mais rien de tellement… intime. Et pour avoir une dose d’intimité, Edoran ne se serait pas attendu à ce geste, autant éphémère qu’essentiel, de la part de Camden. Sans bouger d’un pouce, le Roumain garda son regard sur Camden pendant un bon moment. Un moment où son cerveau semblait être déconnecté. Il n’arrivait pas sur le coup à réaliser que son meilleur ami venait de l’embrasser. Il avait attendu ce moment tellement longtemps et surtout s’était fait à l’idée que cela n’arriverait jamais…

Pourtant son regard s’éclaircit tout à coup. Ses yeux brillaient certainement de mille feux. C’était comme un ras de marée qui le saisissait et remontait rapidement de tout son long. Et sentant qu’il ne le tiendrait pas, il posa rapidement sa main, mais avec douceur sur les yeux de Camden pour lui cacher la vue… et s’écria ! Au moins un cri intérieur, car aucun son ne sortait de ses lèvres, mais le geste était là. Il allait exploser, il ne pouvait même pas bouger de là, mais tout son corps était fébrile. Il aurait pu, vraiment pu hurler sa joie et sauter dans tout l’appart et surtout à nouveau fondre sur les lèvres de son ami. Edoran, le regard rayonnant, leva la tête vers le plafond, tentant de pas trop s’agiter.

Eddie expira et inspira longuement, rebaissant la tête vers son ami et se racla légèrement la gorge, pour tenter de reprendre une certaine contenance. Il retira doucement sa main, pas bien loin, car il la déposa sur la joue de Camden, laissant son pouce venir caresser la lèvre inférieure de son meilleur ami. Un sourit naquit à nouveau sur ses lèvres, car il lui était impossible de se retenir vraiment. Il était tellement heureux. Qu’est-ce qu’il devait faire maintenant ? Il voulait tant embrasser Camden à son tour, mais ne serait-ce pas précipiter ? Il n’en savait rien et ne voulait surtout pas braquer son ami, ou même juste lui faire avoir des pensées erronées sur la situation.

Il s’approcha à son tour de Camden, ne pouvant pas résister d’avantage à l’envie de goûter aux lèvres de son ami. Il s’arrêta tout de même juste en face de ses lèvres, pour lui laisser tout le temps nécessaire de reculer si jamais son ami le voulait. Son cœur battait tellement fort, qu’il pensait que certainement ses voisins devaient l’entendre aussi, même si c’était impossible. Il franchit le petit espace entre eux, déposant ses lèvres brûlantes sur celles de Camden pour un doux baiser.

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Je me répétais en boucle dans ma tête, oh mon dieu mais qu'est-ce que j'ai fais ? Je n'avais pas pensé, ce qui était plutôt rare pour moi de ne pas tout analyser, mais j'avais cru que si je n'agissais pas, je perdrais Edoran à tout jamais et cette pensée ? Intolérable. Je ne pouvais et ne voulais pas le perdre même si j'ignorais encore comment j'allais faire. Bref, je ne m'attendais pas à me retrouver avec une main sur les yeux, décontenancé, je fronçais les sourcils prononçant le nom de mon meilleur doucement, et peut être avec une légère pointe d'inquiètude au fond de la voix.

J'avalais ma salive avec difficulté, mais je n'en pouvais plus, l'angoisse m'envahissait et j'étais prêt à m'excuser rapidement pour mettre fin à ce calvaire angoissant. Edoran m'en voulait il, faisait il cela le temps de maitriser sa colère, toutes sorte d'idée plus stupide les unes que les autres me traversaient l'esprit à ce moment précis. Je commençais à hyperventiler quelque peu aussi, la panique et ce sentiment encore assez instable et inconnu, ce fut le moment précis que choisit Eddie pour enlever sa main de devant mes yeux. Mais pour la poser sur ma joue, et c'était bon signe non, et pourquoi mon coeur s'emballait comme ça si stupidement. Et pourquoi, son pouce me donner des petits picotements inexpliqués, on m'avait déjà touché de cette manière, je n'étais pas un puceau comme pouvait le penser mes très chers frères, parce que je n'étalais pas ma vie privée.

Le sourire que mon meilleur m'offrit alors dénoua toute cette tension au fond de mon corps et je lui offris mon plus beau sourire aussi, rien n'avait été dit, mais nous n'avions pas besoin de mots depuis longtemps pour nous comprendre. Tout irait bien, même mieux que cela, non ? Nous étions sur la même longueur d'onde. Je me sentais stupide mais en même temps, beaucoup plus léger. J'étais si heureux que j'aurais probablement pu faire un truc idiot comme dire des choses sur lesquels je n'avais pas encore pris le temps de réfléchir sérieusement, et si il y avait une chose que je ne voulais pas, c'était tromper Edoran. Lui mentir sur la façon dont je percevais les choses, sur mon état encore confus vis à vis de cela.

Cependant quand il s'approcha de moi, avec l'intention évidente de vouloir m'embrasser à son tour, aucun mot de protestation ne sortirent de mes lèvres, je voulais savoir, je voulais goûter à un vrai baiser et pas le léger subterfuge auquel je m'étais livré. Je fermais les yeux, en sentant ses lèvres pleines sur les miennes, avant de répondre avec timidité, posant une de mes mains sur son visage. C'était nouveau la sensation de brulûre de l'ombre de sa barbe sur ma peau, mais pas désagréable. C'était étrange de devoir lever la tête, pour approfondir le baiser plutôt que de la baisser. C'était étrange de sentir un torse musclé, plat et ferme au lieu des douces courbes. Etrange mais excitant, pas repoussant au contraire, je sentais mon corps se réchauffait par ce contact divin. Je laissais mon autre main se crispait dans le tissu du tee shirt d'Edoran, alors que j'entendais un gémissement de plaisir sortir de mes lèvres. J'étais perdu dans l'ivresse de ce baiser, et l'espace d'un instant, rien d'autre n'avait d'importance.

Ce ne fut que quand l'oxygène commença à me manquer que je mis fin à ce baiser, engouffrant une bouffée d'air pour rafraichir mes poumons en feu. J'avais chaud, j'étais excité et je souriais sans pouvoir m'arrêter visiblement. Je relevais un regard fièvreux sur Edoran, me mordant la lèvre encore sensible d'avoir été si touchés. Je ne savais pas quoi dire ou quoi faire, j'avais juste peur de briser cette chose inconnue mais pourtant si précieuse déjà.

" Euh .... " mais je ne pouvais pas lui mentir, je devais être honnête, je l'avais toujours été. Mais m'expliquer alors que j'étais si près de lui, avec la folle envie de m'enivrer encore de cette sensation, semblait impossible, il m'avait rendu stupide rien qu'avec un baiser. " Hmmm ... " Je détournais le regard, je le devais, il m'hypnotisait et m'empêchait de réfléchir correctement " Pourquoi tu n'as jamais rien dit ? " Et c'était pas du tout ce que j'avais voulu dire, mais la question était là, entre nous.

Deux paires de lèvres qui se caressaient, qui s’embrassaient et rapidement l’envie d’avoir Camden contre lui, à lui, fut bien trop forte. Edoran passa son bras autour de la taille de son meilleur ami, le serrant contre lui pour sentir le corps de celui-ci coller au sien. Sa main glissa de la joue de Camden pour venir saisir avec douceur, mais une petite fermeté, la nuque de celui-ci, pour avoir la certitude que son ami ne s’envole pas et disparaisse tel un papillon. Et sentir la main de Camden s’agripper à lui, fut divin. Il lui fut impossible d’arrêter de l’embrasser, comme par crainte que ceci aurait pu être l’unique occasion qu’il avait. Mieux, de l’entendre aimer ce baiser, fut divin et le rassurait pour la suite. Le rassurait à savoir qu’il y aurait bien une continuité… pourtant ça ne le fit pas radoucir ce baiser, qui devenait de plus en plus langoureux et brûlant. Juste un baiser, qui réveillait tous ses sens, tout son amour qu’il avait gardé en lui. Et Edoran ne pouvait l’aimer que plus.

Le Roumain sentit les lèvres de son ami se détacher des siennes et il inspira longuement, légèrement saccadé, gardant les yeux clos tout en posant son front contre celui de Camden. Sentir le souffle chaud de son meilleur ami contre ses lèvres ne pouvait qu’augmenter le plaisir qu’il pouvait ébrouer. Sa main glissa vers le haut du dos de Camden, le gardant toujours contre lui et finit par rouvrir doucement les yeux. Le visage de Camden n’avait jamais été aussi beau à ses yeux. Tout dépassait ses espérances. Un sourire incontrôlé s’afficha sur ses lèvres à son tour, car il était tout simplement heureux, épanouit et ce n’était plus possible pour lui de le cacher. Il n’y avait rien à dire, ils étaient juste tout les deux, là, avec leurs sentiments respectifs et à cet instant, Edoran ne souhaitait pas voir pour plus tard, mais juste profiter de ce moment. Le garder avec lui pour toujours.

" Euh .... " Sa main glissa de la nuque de son ami pour venir caresser du bout des doigts le cou de son ami. La peau de Camden était si douce, bien mieux qu’il aurait pu l’imaginer. Tout était tellement mieux. Cette sensation du corps de son ami contre lui, tout était tellement parfait. " Hmmm ... " Edoran quitta la contemplation du cou de son ami des yeux pour reposer son regard sur lui. « Oui ? », murmura-t-il avec douceur. " Pourquoi tu n'as jamais rien dit ? Edoran baissa les yeux, suivant les courbes du visage de Camden et inspira, n’étant pas étonné de la question. Il était clair que son ami la lui poserait. Eddie reposa un peu son front contre celui de son ami en fermant un moment les yeux. « Pour plusieurs raisons… », répondit-il dans un murmure. L’une d’elle, qu’il enfreignait et il est vrai que même s’il était heureux, vraiment heureux, il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. « Je refusais de te perdre en tant qu’ami Camden. C’est bien trop important pour moi. Je ne voulais pas prendre le risque que mes sentiments pour toi, te gênent » Il y aurait pu avoir un tas de choses, que peut être ils n’auraient pas fait si Camden l’aurait su. Et même si parfois certaines occasions auraient pu faire craquer n’importe qui, il avait tellement de respect pour son ami, qu’il avait toujours su faire la part des choses.

Le Roumain lâcha Camden, reculant de quelques pas, saisissant la chaise, pour s’y tenir. Il garda le dos tourné vers son ami, le regard bien plus sérieux cette fois-ci. Il ne pouvait plus le laisser dans l’ignorance. Et surtout pas lui mentir, avant d’envisager quoi que ce soit de plus sérieux entre eux. Sa joie s’était bien tassée, avec le sérieux qu’il abordait maintenant. « Camden assis-toi. Il faut que je te parle », dit-il en se retournant vers son ami.

EDORAN & CAMDEN
“I'm in like with not in love with you quite yet. My heart's beginning to slightly overrule my head.”

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Je me sentais étourdi par toutes ces sensations qu'un baiser avait pu faire naître au creux de tout mon être, c'était la première fois que j'éprouvais une si forte passion, émotion, c'était étrange de me dire que tout cela aurait pu se produire beaucoup plus vite, si je ne passais pas mon temps à m'enfouir la tête dans le sable, à me refuser d'ouvrir les yeux. Je savais que ce ne serait pas simple, parce que j'avais du mal à voir avec certitude le futur, il y avait toujours mes frères sur lesquels je devais veiller, mais ce baiser plus qu'autre chose m'avait ouvert les yeux, sur un fait incontestable. Edoran était une part essentielle de mon être, il l'avait été à titre d'amis, mais j'avais la certitude qu'il n'aurait aucun mal à l'être sur un tout autre plan, et c'était effrayant pour moi qui me refusait de me laisser étrenner dans un élan de romantisme au point d'en perdre la tête, mais en même temps, j'étais assez lucide pour savoir que je ne pouvais pas revenir en arrière, pas après cette expérience.

- Pour plusieurs raisons… Je refusais de te perdre en tant qu’ami Camden. C’est bien trop important pour moi. Je ne voulais pas prendre le risque que mes sentiments pour toi, te gênent. Cette prévenance à mon égard me touchait et je ne pouvais exprimer avec quelques mots futiles et inconsidérés, ce qu'il représentait à mon esprit. C'était par là même que je savais qu'Edoran était un ami incontastable, mais bien plus. Il était probablement celui que j'attendais patiemment dans mon coin. Et même si c'était un homme, à cet instant précis, ce n'était juste qu'un léger détail. Il serait bien temps plus tard de paniquer à la perspective d'être intime, et de me retrouver vierge dans le domaine. Je me contentais de savourer la chaleur de ses bras contre moi, avant qu'il me finisses par me relâcher, me laissant tremblant, et abasourdi. Une nouvelle peur se nichait au fond de moi, et si j'avais été stupide, si ce baiser n'avait pas la signification que je pensais qu'elle pouvait avoir.

- Camden assis-toi. Il faut que je te parle. Mon sang devenait glace dans mes veines, et ma gorge se serrait. C'était stupide, il m'avait embrassé, initié, et je ne pouvais pas avoir halluciné toute l'intensité de ce simple échange, le désir et l'amour évident qui s'y nichaient sans le moindre doute. Alors que voulait-il me dire ? Je n'aimais guère la boule d'angoisse se logeant au creux de mon estomac, un pressentiment négatif. Je hochais la tête, un long moment avant de me rendre compte qu'il ne pouvait pas me voir, me tournant le dos. J'avalais ma salive avec difficulté et ma voix s'éleva timidement dans le silence lourd qui venait de nous entourer - Je ... Je t'écoutes. Mais je n'avais aucune envie de m'asseoir, je voulais me blottir de nouveau contre lui, je voulais sentir son coeur tout contre le mien, battant une cadence similaire. J'avais besoin de me rassurer que tout ce qui n'avait pas été dit mais que j'avais ressenti était toujours là malgré le changement d'atmosphère. Je me rapprochais de lui, instaurant un léger contact en déposant ma main au bas de son dos. Hésitant, un instant mais je savais que quoi qu'il puisse dire, il n'allait pas rejetter, il était mon meilleur ami, mon épaule solide sur laquelle je me reposais sans vergogne. Mais peut être avait il des reproches ou encore des questions pour lesquelles je n'avais pas les réponses exactes.

- Tu peux tout me dire, tu le sais. Je m'empressais d'ajouter ses mots, avec une assurance que trahissait le léger tremblement de ma voix. Bien sur que je ne jugerais pas, ou que j'encaisserais, mais je ne pouvais pas savoir l'impact de ses mots sur moi, et je ne pouvais m'empêcher d'appréhender ces données inconnues qui se profilaient d'un air menaçant.

Je posais ma main sur mon ventre, crispant mes doigts dessus en sentant le malaise monter en moi. Je n’en avais jamais parlé et surtout jamais eu l’intention de le faire, mais maintenant je n’avais plus réellement le choix. Si jamais Camden envisageait quoi que ce soit entre nous, je devais d’être sincère avec lui et de lui dire la vérité. Dans ce domaine là, je ne saurais plus lui mentir et par respect pour lui, il devait savoir qui j’étais réellement. Et j’angoissais à cette idée. Je ne savais pas du tout comment il allait le prendre et s’il allait aimer que je lui ai menti pendant tant d’année. Même si ce n’était pas mentir, mais plutôt éviter de dire la vérité. J’inspirais, cherchant de l’air, tentant de me calmer quand mon ami reprit la parole. - Je ... Je t'écoutes. Je me retournais vers lui, posant ma main sur le dos de la chaise pour m’y tenir. Parfois je m’étais dis que peut être je n’aurais jamais à le lui dire…

Je regardais Camden se rapprocher de moi, et non aller s’assoir comme je le lui avais demandé. Il aurait peut être dû, car ce que j’avais à lui dire n’étais pas du tout évident à dire. Et rien d’anodin… Je sentais sa main se poser sur le creux de mon dos et mon regard resta sur lui, trouvant le courage nécessaire pour m’y lancer. - Tu peux tout me dire, tu le sais. « Je le sais », murmurais-je sans le quitter des yeux. Le sérieux de mon regard avait disparu pour laisser place à un visage plus doux. C’était tout ce que Camden était pour moi, une douceur incarnée et l’amour à l’état pur. « Mais je ne suis pas celui que tu crois connaitre », avouais-je doucement en posant ma main sur la joue de mon ami. Je le caressais un léger instant avant de rebaisser ma main et de regarder ailleurs. Je fermais les yeux, pour tenter de me lancer dans une explication, même si je ne savais pas par où j’allais aller. Peut être simplement par commencer par le début. « Je ne t’ai jamais parlé de mon passé… il y avait une raison à ça. Tout ce que tu sais, c’est que je viens de Roumanie et encore ça a prit du temps avant que je te le dise… » C’était vrai, je n’avais pas tout de suite répondu à cette question, répondant juste par Europe les premiers moments. Je rouvris les yeux et posais mon regard sur Camden. « Je sais pas si tu sais mais la Roumanie était une Monarchie avant de devenir un Etat République. Et… » Je m’arrêtais sans savoir comment arriver sur le point. « Le pays était gouverné par la famille royale Sarbesco. », murmurais-je sans quitter Camden des yeux. Je m’approchais et je paniquais totalement même si je gardais un contrôle évident sur mes émotions. Le pire était que ce n’étais même pas mes origines qui m’importaient car au choix j’aurais souhaité que ma famille ne soit pas ce qu’elle était. Je levais ma main, la passant sur ma bouche et je finis par laisser échapper un petit soupire. « Je… Keyes n’est pas mon vrai nom, Camden, j’ai changé d’identité quand j’étais en Irlande et pas d’une manière légale… » Je n’avais pas pu me permettre de laisser une quelconque trace administrative de ce changement derrière moi. Je me raclais la gorge, levant ma main sur le haut de Camden, tentant de lisser un pli du vêtement comme pour m’occuper à quelque chose. « Mon vrai nom est Sarbesco… » avouais-je en levant mon regard sur Camden. Au moins j’avais déjà fais un lien avec mes origines, mais je Camden assimiler déjà une information qui pour moi était totalement futile dans un sens, et non dans l’autre car c’est à cause de ces origines que j’avais tant de problèmes, mais qui m’avaient aussi permise de m’en échapper.

Je saisis la main de Camden, baissant les yeux dessus pour juste m’occuper à la caresser pour le moment. « Mais ça ce n’est rien » Je ne voulais pas qu’il pense que mon silence portais juste sur mes origines. « Ma famille a toujours gardé le pouvoir, enfin mon père, c’est lui qui décide de tout. Le président est un de ses proches amis et c’est grace à mon père qu’il est au pouvoir, mais c’est bien mon père qui tire les ficelles du pays. » Je lâchais un soupire à nouveau, n’étant pas très fière de ce que je pouvais raconter. L’état dans lequel était mon pays m’avait toujours préoccupé et plus jeune je rêvais de changement, mais j’étais bien naïf.

Je relevais mon regard sur Camden, inspirant doucement en serrant mes mains sur celle de mon ami. Je préférais tout de même de lui laisser un moment, ça ne servais à rien de le noyer d’information qui en fait n’était pas encore ce que je souhaitais lui dire.

EDORAN & CAMDEN
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- Je le sais mais je ne suis pas celui que tu crois connaitre. Je ne t’ai jamais parlé de mon passé… il y avait une raison à ça. Tout ce que tu sais, c’est que je viens de Roumanie et encore ça a prit du temps avant que je te le dise… . Je fronçais les sourcils à cette phrase, il était évident qu'Edoran avait une bonne part d'ombre dans sa vie, il ne parlait jamais ou presque de sa vie avant d'arriver ici, mais j'avais accepté cela comme tout le reste. Il était Eddie, il était mon meilleur ami et je ne pensais pas qu'il soit un meurtrier en fuite, enfin je ne le pensais pas au vu de l'homme que je connaissais. Certes son passé semblait assez lourd pour qu'il est un fort penchant pour l'alcool mais il était la douceur et la gentillesse à mon égard, et sur bien des niveaux alors je n'avais jamais chercher à le forcer à parler de choses dont il n'avait pas envie de parler. Je l'aimais et l'acceptais pour la personne que je connaissais mais j'avais toujours cette boule d'angoisse logeait au creux du ventre, n'attendant pas vraiment la suite avec impatience. Je jugeais plus prudent de le laisser vider son sac et de ne m'exprimer qu'une fois que cela fut fait.

- Je sais pas si tu sais mais la Roumanie était une Monarchie avant de devenir un Etat République. Et… Le pays était gouverné par la famille royale Sarbesco. Je… Keyes n’est pas mon vrai nom, Camden, j’ai changé d’identité quand j’étais en Irlande et pas d’une manière légale… Mon vrai nom est Sarbesco… Mais ça ce n’est rien. Ma famille a toujours gardé le pouvoir, enfin mon père, c’est lui qui décide de tout. Le président est un de ses proches amis et c’est grace à mon père qu’il est au pouvoir, mais c’est bien mon père qui tire les ficelles du pays. Mon corps se raidit sous le choc qui s'emparait de moi à ses aveux. Avais-je bien compris ce qu'Edoran tentait de me dire, il était ... l'héritier d'un royaume européen. Je sentis mon corps défaillir, et je m'éloignais pour me laisser tomber finalement dans le canapé. Je ne comprenais plus rien, je ne parvenais pas à réconcilier les deux idées dans ma tête, mon Edoran et cette image de prince qui s'interposait soudainement. J'étais plus que sur que ces aveux n'allaient pas s'arrêter là, mais plus que jamais je n'avais pas envie de savoir. Ce n'était pas l'homme que j'avais appris à connaître et apprécier. Je relevais vers lui un regard désemparé. Lucidement, je ne savais pas vraiment ce que cette annonce impliquait mais j'étais sur que le résultat serait loin de me plaire. Je passais une main dans mes cheveux, stressé, ébouriffant encore un peu plus ma chevelure qu'elle ne l'était déjà par le baiser que nous avions échangés. Oh mon dieu, le baiser, ma respiration s'accélérant subitement, et je sentais l'hyperventilation me guettait. Je ne parvenais plus qu'à respirer avec difficulté. Je voulais comprendre, je voulais savoir mais en même temps, j'étais terrifié. Lui en voulais je de ne pas me l'avoir dit avant, peut être un peu mais ce n'était pas l'essentiel, l'essentiel était qu'il avait surement mal choisi son moment. Pourquoi je ne pouvais pas être heureux juste l'espace d'un instant, pourquoi fallait il que mon coeur soit piétiné, alors que finalement toutes mes émotions et mes sentiments commençait à devenir un peu plus clair que le nuage brumeux qui me parcourait l'esprit. Je sentais mes yeux me brûlaient devant une telle injustice et pour la première fois, j'avais envie de hurler et tout casser, ce n'était pas moi. J'étais tempéré dans mes émotions, je parvenais à garder coute que coute le masque, et surtout je n'haussais que très rarement la voix mais à cet instant précis, j'étais envahi par une rage incontrolable qui me pétrifiait tellement le sentiment m'était méconnaissable. Je savais que je devais agir, dire quelquechose afin de faire comprendre à Edoran qu'il pouvait continuer. Mais j'avais envie d'être égoiste, de lui dire de se taire, de ne pas tout gâcher alors que nous n'étions qu'à l'aube d'un nouveau chapitre de notre histoire.

- Tais toi. Ma voix était plus dure que je ne l'aurais voulu, et surtout je savais que ce n'était pas bien ce que je faisais, il voulait être parfaitement honnête avec moi, et je savais que cela devait être dur pour lui de m'avouer tout cela, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je me relever brusquement pour le saisir par les bras, plongeant mon regard dans le sien, essayant de transmettre toute ma détresse par le seul langage de mes yeux. - Tais toi, je t'en supplie. Ma voix se brisait presque malgré moi, et une larme vint naitre aux creux de mes prunelles azur. - Je ne veux pas savoir, ce n'est pas de mon meilleur ami dont tu parles.

Je le lâchais pour me mordre la lèvre, je voulais vraiment arrêter le temps, et peut être le remonter, faire les choses différemment, je voulais juste savourer, juste profiter de la sensation nouvelle de l'avoir contre moi, de retrouver ses lèvres contre les miennes et oublier le reste. Comme pour le prouver, mes lèvres attaquaient de nouveau les siennes avec une violence desespéré, je n'avais jamais été doué pour les mots sorti de mes chansons. Mais je voulais lui faire comprendre tout ce que je ressentais, et peut être que je vivais dans le déni, le plus total mais je m'en fichais, je voulais être heureux avec lui.

J’inspirais lentement, cherchant à remplir mes poumons d’air maintenant, au risque que plus tard je n’aies pas le temps. Car la suite était bien plus difficile à raconter et si jamais je devais y arriver, je préférais le dire rapidement. Peut être que ce serait moins dur… mais je savais que je m’aveuglais, car j’en souffrais encore quotidiennement.

Je vis Camden reculer, mon annonce l’avait ébranler, je le voyais dans son regard. Je m’en voulais naturellement de devoir lui faire ça, mais je le devais. Il m’étais impossible de continuer plus loin en lui manquant un respect évident si je ne lui disais pas la vérité. Et je n’avais pas le droit de le lui cacher, car Camden devais totalement être conscient de ce qu’il faisait. Je restais sur place, l’observant, mordant ma lèvre pour ne pas totalement paniquer. Camden pouvait me prendre pour un fou ou pire… J’inspirais à nouveau, jetant un coup d’œil à la cuisine, mais sans y porter mes pensées. Je réfléchissais toujours sur la situation et je m’autorisais à m’approcher un peu de mon meilleur ami.

Je levais ma main sur ma nuque, la caressant, marquant mon malaise. Je m’en voulais, vraiment… Je ne m’étais pas du tout préparé à ça et peut être que je n’aurais pas du en parler tout de suite, mais d’attendre d’avantage… Camden aurait pu m’accuser de lui avoir menti, d’avoir bafoué sa confiance. Et c’était peut être bien ce que j’avais déjà fais pendant tout ce temps.

- Tais toi. Je ravalais ma salive à ces paroles. J’avais bien entendu… Camden devait m’en vouloir. Je savais que c’étais le cas. Je restais figé sur place quand Camden se leva d’un coup et fondit vers moi en me saisissant les bras. - Tais toi, je t'en supplie. Mon regard s’attristait à la vue de la détresse de mon meilleur ami. Je voulais tant le rassurer, mais j’en étais certainement incapable. J’aurais aimer lui dire que tout allait bien se passer, qu’ils pourraient être heureux, mais je ne savais pas du tout ce que l’avenir pouvait apporter. Et de mettre Camden en danger… je l’avais fais en devenant son ami.

Je levais ma main, la passant avec douceur sous l’œil de Camden pour nettoyer cette larme qui venait de s’échapper. Mon cœur se serrais de le voir ainsi. Tout était de ma faute… - Je ne veux pas savoir, ce n'est pas de mon meilleur ami dont tu parles. Si c’était celui dont je parlais, sauf que Camden ne le savais pas. Je vivais avec ce poids sur mes épaules tout les jours.

Un poids qui devenait moins lourd quand je sentais les lèvres de mon amour se poser sur les miennes. Je l’entourais de mes bras, le serrant contre moi avec force, et m’avançais jusqu’au canapé pour le faire retomber dessus. Je capturais à nouveau ses douces lèvres, le souffle entrecoupé, revivant enfin. Oui je me sentais en vie quand Camden était auprès de moi. Comme si rien ne pouvait nous arriver. On se complétais et se renforçait mutuellement. Je ne m’imaginais pas la vie sans lui et de savoir que je pouvais la continuer avec lui, me rendait heureux. Ma main saisit le cou de Camden pour que je le garde plus près contre moi. A nouveau toute sortes de sensations plus puissantes les unes que les autres se faisaient sentir. Sauf que la culpabilité rongeait de plus en plus mon âme. Je mis fin au baiser, baissant mon regard. « Je suis désolé… désolé… » Un murmure peiné s’échappa de mes lèvres. Comment pouvais-je me sentir heureux et bouleversé en même temps ? « Je ne peux pas continuer ainsi… » ça m’affligeait, plus je voulais avoir Camden avec moi, plus j’avais ces douleurs en moi. Inspirant difficilement, je laissais retomber mes genoux sur le sol, enfouissant mon visage contre le ventre de mon meilleur ami. Mes doigts se crispèrent sur sa taille. Mes mouvements d’épaules accompagnèrent ma respiration bruyante.

Je lui avais menti… j’avais toujours sur garder tout en moi et d’avoir parlé sans préparation, m’avait écrasé. La douleur m’envahissait et d’être auprès de mon meilleur ami m’aidait pas à garder le contrôle sur mes émotions. Je serrais mes dents avec force, laissant s’échapper quelques larmes. « Cam… » Je laissais échapper son prénom avec douleur, ayant tellement besoin de lui, mais j’avais dû mal avec l’idée de montrer aussi faible face à lui.

EDORAN & CAMDEN
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Nos souffles fièvreux entremêlés, la sensation d'être enfin complet alors qu'il était contre moi était la seule chose qui m'importait, je ne voulais pas que tout soit gâché, je voulais juste savourer, profiter, apprécier. Je crispais mes doigts dans sa chemise, comme pour le forcer à ne jamais me quitter, parce que de toutes ses révélations qu'il avait à me faire, c'était celle que je craignais le plus, c'était celle que mon estomac me soufflait en voyant son regard désemparé alors qu'il avait commencé son histoire. J'avais peur de le perdre, depuis bien longtemps car il avait réussi à franchir les limites et les murailles que je m'imposais, mais aujourd'hui plus que jamais, je savais que je ne m'en remettrais probablement pas. Je ne voulais pas que ce baiser ne finisse, jamais. Je voulais me perdre en lui, avec lui. Je voulais juste laisser mon coeur s'exprimait librement pour la première fois depuis que j'avais vu le jour.

- Je suis désolé… désolé… Je ne peux pas continuer ainsi… Non, il ne pouvait pas me faire ça, pas maintenant, je ne pouvais plus renoncer à lui, pas maintenant que j'avais finalement ouvert les yeux. Son désarroi m'emplissait de tristesse, comment pouvais je être heureux si il ne l'était pas. Le voir se mettre dans une telle position de faiblesse, de défaite, me briser le coeur, et j'enserrais ses épaules pour le bercer, le calmer avec toute l'affection que je pouvais ressentir à son égard. Mes doigts se perdant dans ses cheveux, alors que je le berçais légèrement en chantonnant entre mes dents.

- Cam… Le son brisé de sa voix me fit resserer encore un peu plus mon étreinte, je me penchais de manière à poser ma tête, sur la sienne - Shhh ... Je te tiens. Et il n'y avait rien de plus à dire, ou à faire, juste être là pour lui, je ne pouvais pas me montrer égoiste, alors qu'il semblait être si desespéré de tout m'avouer mais la peur m'étreignait la gorge de sa main puissante et inébranlable. Je n'avais jamais ressenti cette puissance de sentiments, je n'avais jamais tombé et plongé aussi loin pour quiconque, ne s'en rendait il pas compte, il avait accompli un miracle et il semblait s'en mordre les doigts plus qu'autre chose.

- Je restes près de toi. Je me décalais de manière, à pouvoir soulever son menton, et plongeait mon regard dans le sien, mon pouce caressant sa mâchoire à l'ombre de barbe permanente, c'était une sensation tellement différente de tout ce que j'avais pu connaître, mais cela ne me gênait pas, il n'y avait aucune question de doute quand à mes sentiments. Le voile d'aveuglement semblait être parti une bonne fois pour toute, et je savais qu'Edoran était cette personne spéciale à laquelle je rêvais en secret, celle qui m'inspirait ces chansons, celle que Keilleigh m'avait dit que je finirais par rencontrer. Et peut être que c'était stupide, mais je ne pouvais m'empêcher de me dire une fois de plus, que c'était elle d'où qu'elle soit qui l'avait mis sur mon chemin après sa mort. Elle veillait sur moi et j'allais veiller sur cet homme. Il était plus que temps que je sois fort et que je lui rendes tout ce qu'il avait pu faire pour moi, au cours de ses cinq dernières années.

- Je ne t'en veux pas. Et j'avais besoin de lui dire, ces mots qu'il en voit la sincérité. Evidemment, ca aurait été pour moi bien plus simple, de me cacher derrière une excuse, mais je n'étais ni stupide, ni aveugle malgré ce que certains pouvaient penser de moi. Ce n'était pas parce que je ne parlais pas, que je ne voyais au contraire. J'aimais observer les gens, et je savais qu'Edoran ne devait pas avoir un passé simple, je n'avais jamais cherché à le pousser dans les retranchements en le forçant à tout m'avouer, mais ce n'était pas parce que j'avais peur que mon avis sur lui change, j'avais juste la patience d'attendre qu'il le fasse de lui même, et quand il semblait enfin prêt à le faire, je m'étais conduit égoistement. Je lui avais refusé ce droit, et maintenant, c'était à moi que j'en voulais plus qu'à lui. Mais j'avais si peur que son regard lointain ne soit le présage funeste de la destinée de ce qui commençait entre nous. J'étais peut être lâche, mais je n'avais jamais prétendu être brave, pas un seul instant, pas un seul jour.

- C'est à moi de m'excuser. Je me penchais pour déposer un léger baiser sur ses lèvres, maintenant que j'y étais autorisé, je ne semblais pas pouvoir me stopper de lui montrer la tendresse qu'il m'inspirait. Je laissais mes prunelles azurs s'encraient dans l'aigue marine des siennes, avant de faire un sourire mélancolique - J'ai été égoïste mais je peux pas pas te perdre. Plus maintenant. Je finis en collant mon front contre le sien, profitant du souffle chaud caressant mes lèvres, et stoppant mon coeur de la plus délicieuse des façons.

Je ne m’étais jamais autorisé à lâcher prise jusqu’à présent, à craquer. Je savais que je ne pouvais pas me le permettre, mais je me sentait incapable actuellement de prendre sur moi et de me calmer. Je revoyais la scène qui avait basculé ma vie, comme si elle se déroulait devant mes yeux, peu importe que cela fasse tant d’année maintenant. Je revoyais encore clairement le regard de Sorina quand je lui avais avoué la vérité. Peu importe qu’elle sait jeter toute seule du balcon, c’était comme si je l’y avais poussé moi-même. Shhh ... Je te tiens. Un frisson me parcourra le long du dos et je fermais les yeux, serrant mes mains sur la taille de Camden. Je me sentais coupable. De tant de choses… Je savais que j’avais tout pour être heureux ici, surtout maintenant, mais je ne saurais jamais me mentir à moi-même en disant que tout allait bien.

- Je restes près de toi. J’inspirais longuement, sentant la chaleur de Camden me quitter légèrement quand celui-ci se redressa. Je sentais sa main sur moi, voulant me faire lever la tête, mais je résistais un peu, me sentant honteux de mettre montré aussi faible. Pourtant je finis par lever les yeux sur mon meilleur ami, cherchant du réconfort dans ses yeux d’une pure clarté. Je savais que Camden allait rester avec moi. Je savais que je pouvais lui faire confiance et je serais prêt à tout pour lui. Et je savais que j’allais devoir rester fort pour lui, que je devrais le protéger encore plus. Je refusais que qui conque puis oser poser les yeux sur lui, ou lui fasse du mal.

- Je ne t'en veux pas. Je pinçais légèrement mes lèvres à ses mots. Je n’aurais pas supporté que Camden puisse m’en vouloir. Pas lui. Je voulais le rendre heureux, maintenant qu’il savait ce que j’éprouvais pour lui. Je voulais que Camden ne manque de rien. Je me redressais légèrement, mes mains glissant sur les cuisses de mon meilleur ami. - C'est à moi de m'excuser. « non » un léger murmure s’échappa de mes lèvres. Je ne lui reprochais rien. Je comprenais tout a fait que Camden ait pu réagir ainsi. Ça ne devait pas être évident à assimiler que… que j’étais quelqu’un d’autre. - J'ai été égoïste mais je peux pas pas te perdre. Plus maintenant. Je secouais lentement la tête, fermant les yeux en sentant le front de Camden contre le mien. Je levais ma main pour la poser sur sa joue. « Jamais je ne te quitterais de mon propre chef » Jamais. Je ne pourrais jamais le laisser, ma vie dépendait de lui. Je ne saurais plus continuer à vivre sans l’avoir à mes côtés.

Je me levais pour poser un genou sur le canapé, entre les jambes de mon meilleur ami, et me pencha sur lui pour poser mes lèvres à nouveau sur les siennes. Je l’embrassais avec douceur, ne pouvant plus m’arrêter de vouloir le sentir contre moi. De savoir que tout était bien réel et que Camden était à moi. Je serrais mes lèvres contre les siennes, retrouvant la force nécessaire pour le prendre dans mes bras. Ma main glissa sur lui, pour finir par passer sous son habit et frôler sa peau chaude sous mes doigts. « Camden… » Il n’y avait aucun mot pour exprimer oh combien je l’aimais.

Je restais contre lui, sentant son souffle chaud contre mes lèvres. Je déposais à nouveau un tendre baiser sur lui et le serrais à nouveau contre moi. « Ne t’excuse pas… » C’était surtout ma faute pour ne pas avoir su le lui dire avant. Et peut être que je ne devrais pas en dire plus, si c’était ce qu’il voulait, alors je le ferais. Même si je ne savais pas encore comment j’allais gérer l’affaire, mais je savais que je devais y arriver pour nous deux.

Je lui pris les mains dans les miennes et posais mon regard sur lui. Un petit sourire naquit sur mes lèvres et malgré moi un léger rire s’échappa. « Mon dîner à l’air bien superflu maintenant… » J’avais passer si longtemps à vouloir que ça soit parfait et… ça l’était. Tout était parfait. Mon regard glissait sur le visage de mon meilleur ami et je m’approchais à nouveau de lui pour l’embrasser. « Cam… Je… » C’était tellement bizarre, étant écrivain, je devrais pourtant arriver à trouver mes mots, mais en étant face à celui que j’aimais, j’en revenais à tous les perdre. Je souris à nouveau, me levant et je le lâchais pour reculer vers le meuble où j’avais rangé le cadeau que j’avais acheté pour Camden. Je n’avais pas été sûr pendant la journée de le lui offrir en fait, tout aurait dépendu du déroulement de la soirée, mais là je savais que je devais le lui donner.

Je me saisis de la boîte et revint auprès de mon meilleur ami. « C’est pour toi. »